Tu peux retrouver le sujet ici : Allemand LV1 IENA 2018 – Sujet

Et l’analyse là : Allemand LV1 IENA 2018 – Analyse du sujet

Les statistiques

174 candidats, 12,65 de moyenne (3,04 écart-type).

Le rapport

BILAN GÉNÉRAL DE L’ÉPREUVE

« Le temps, cʼest de lʼargent ? » : le titre (avec un point dʼinterrogation) de notre texte-support est limpide et éloquent. Réponse à la dernière ligne de lʼarticle : « Non, le temps, cʼest vivre ». Le document fait donc l’éloge de la lenteur : arrêter la course quotidienne incessante et stressante, savoir faire une pause, laisser tomber notre montre, retrouver l’horloge intérieure qui sommeille en nous …

Le texte-support livre une analyse fine des facteurs qui ont conduit à lʼaccélération de notre rythme de vie. Ce mot “Beschleunigung” revient sans arrêt dans le document : accélération technologique, accélération de notre rythme de vie, accélération des mutations de la société et dans la conception de la vie (profiter tout de suite le plus vite possible et au maximum de celle-ci).

A une époque où l’on veut tout tout de suite, où tout doit être instantané – en particulier grâce aux (à cause des) nouvelles technologies (réseaux sociaux), où “glander”, musarder, paresser, s’ennuyer sont proscrits, où le burn-out devient la maladie n°1 dans le monde du travail, où de nouveaux phénomènes sociaux émergent de plus en plus souvent, comme tous les gens qui veulent concilier vie personnelle et vie professionnelle, ou qui décident un jour de tout plaquer, carrière et course à l’argent, de tourner le dos à la réussite sociale et professionnelle, pour vivre simplement et au ralenti au plus proche de la nature (et à son rythme, comme nos ancêtres !), il nous a semblé intéressant de connaître la réaction de nos candidats qui se destinent précisément à des carrières exigeantes, ambitieuses et stressantes.

Le texte a un côté provocateur (à contre-courant) qui doit déclencher une réaction chez nos candidats et les conduire à une prise de position vraiment personnelle. Est-ce que la thèse de ce texte est utopique, un vœu pieux, ou au contraire prémonitoire en annonçant des “lendemains qui chantent”… ?

C’est donc une thématique dʼune grande actualité et les candidats ont répondu de manière personnelle, souvent avec bonheur, pour le plus grand plaisir des correcteurs.

L’article est tiré d’un journal renommé, de grande qualité, « Die ZEIT », tant au niveau de la langue que de la profondeur de la réflexion. Le texte a été retravaillé et adapté au niveau de nos candidats. Les correcteurs ont approuvé ce choix.

La moyenne nationale est bonne : 12,65/20, pour 174 candidats, avec un bon écart-type sur l’ensemble des notes de 3,04 (notes allant de 04,80/20 à 19,40/20). Les correcteurs ont donc suivi la consigne d’ouvrir au maximum l’éventail des notes. Cette bonne moyenne est due à la qualité des candidats, hélas peu nombreux, (exercices de traduction bien réussis), et à la volonté de valoriser les bonnes copies, en particulier en utilisant largement les bonus.

BILAN SPECIFIQUE AUX 4 PARTIES : VERSION / QUESTIONS 1 ET 2 / QUESTION 3 / THEME

La version :

Les résultats sont bons, moyenne nationale de 14,94/20. La version fut bien réussie et pas très sélective, comme en témoigne lʼécart-type (2,99 / notes allant de 04,25 à 19,75).

Belle version, très dosée, à priori sans pièges, ni vocabulaire inconnu ni difficultés insurmontables. Mais la mise en français est parfois délicate, subtile voire ardue. Cela demande de la réflexion, de l’habileté et de la maîtrise, comme par exemple le rendu de lʼénumération du début (au participe passé en français, ce qui passe mal en allemand). Quelques structures plus piégeuses (“Aufgaben, die ich mir selbst gesetzt habe = sʼasseoir”, suppression du “wenn” à la ligne 6, “sich auf einen Kaffee verabreden, steckt … dahinter, wo ist diese Zeit denn hin”, structure commençant avec “dass” en sujet …)

Beaucoup de candidats l’ont manifestement comprise et ont pris le temps pour faire des efforts remarqués sur la qualité des traductions.

Les faux-sens les plus fréquents résultent le plus souvent d’erreurs fatales d’inattention ou de graves lacunes lexicales.

Notons les problèmes habituels de français, dʼorthographe, dʼaccents ou de ponctuation.

Les questions :

Le bilan des questions 1 et 2 (de compréhension) est très correct. Les libellés étaient pertinents et n’ont pas posé de problèmes de compréhension.

Moyennes nationales satisfaisantes : 06,17/10 pour la question 1 (notes de 00 à 10/10) et 06,19/10 pour la question 2 (notes de 00 à 10/10).

On remarque moins de plagiat. Mais certains candidats ont toujours du mal à trouver et ordonner tous les éléments de réponse, disséminés sur lʼensemble du texte. Le traitement n’est donc pas toujours optimal.

La question 3 fut discriminante (comme le montre l’écart-type 3,76 / notes allant de 00 à 20/20). La moyenne nationale est : 11,03/20.

Cette année, on trouve moins les reproches classiques (essais plats, manque de réflexion originale et d’exemples concrets, absence de plan et verbiage ou répétitions pour atteindre péniblement le nombre de mots souhaité. Tendance à détourner la question pour placer un cours tout prêt). En effet, manifestement, le sujet du commentaire a inspiré la majorité des candidats et ils avaient des choses à dire.

Les candidats ont respecté les longueurs demandées et traité toutes les questions.

Le thème :

Il fut apprécié des correcteurs qui l’ont jugé bien calibré, sainement sélectif, ni trop facile, ni trop difficile.

Il offre en effet une palette relativement complète des difficultés grammaticales incontournables : passif, conditionnel, participe II, la structure infinitive, les conjonctions … Quelques structures sont plus délicates à traduire (“respecter ses engagements, réduire son déficit budgétaire, représenter les valeurs, convictions, la reconstruction […] repose sur eux, allait tout changer, incarnaient …”) Normalement, ce lexique est connu et sans surprise.

Manifestement, la majorité des étudiants s’en est relativement bien sortie. Cela prouve que l’on peut très bien réussir cet exercice, avec un peu de sérieux. Notons cependant, comme nous le rappelle lʼécart-type ci-dessous, que certaines copies demeurent très faibles.

La moyenne nationale est satisfaisante, un peu supérieure à l’an dernier : 12,11/20 (bon écart- type de 3,67 / notes allant de 00,75 à 19,25/20).

CONCLUSION :

On peut expliquer la bonne moyenne par une épreuve très travaillée et adaptée, et le nombre historiquement bas des candidats (même pas 3% des candidats) qui, cependant, avaient souvent un excellent niveau. Les correcteurs étaient vraiment très satisfaits (un certain nombre de copies vraiment très bonnes). Le travail sérieux des candidats a donc été récompensé, cʼest bien là le but dʼun concours. L’écart-type est tout à fait identique à celui des autres langues à gros effectifs.

Le bilan est donc positif si l’on considère le niveau très stable, correct, voire satisfaisant (parfois même excellent) de la plupart des candidats qui font ainsi la preuve de solides connaissances et d’une formation de qualité. Il y a bien entendu des copies faibles, présentant des moyens linguistiques modestes, en tout cas insuffisants pour affronter des sujets de Concours qui maintiennent un certain niveau d’exigence.

En ce qui concerne la baisse des effectifs, constatée les années passées, pas de bonne nouvelle hélas : lʼérosion se poursuit, avec 174 candidats = 2,80% de germanistes (3,32% l’an dernier).

Merci à tous les professeurs, pour la qualité de leur travail durant l’année et/ou de leur participation à la correction de ce concours. Bonne réussite à tous pour 2019.