Remarquez le stylé adopté par l’étudiant : il est clair, fluide, sans fioriture… ce sont les qualités attendues par les correcteurs de cette épreuve bien moins “aléatoire” qu’on pourrait le penser 😉 !

Merci à Emmanuel pour son excellente copie.

Pour d’autres copies, c’est pas ici : La grange à copies

Pour consulter le texte de base : sujet de contraction HEC 2019

La copie

Toutes les sociétés ont en commun d’avoir été nomades dans leur histoire. Le désir d’évasion est dans la nature humaine.

Néanmoins, depuis les Lumières, la raison tente de domestiquer cette envie. Cette volonté de maîtrise trouve son origine dans la peur du changement liée à l’instabilité traumatisante // de l’enfance. Mais, puisque le nomadisme, le changement et la discontinuité sont naturels, la raison se trouve parfois dépassée. C’est par un souvenir ou poème que l’envie d’aventure est évoquée à la conscience. L’individu relativise alors sa position, ce qu’il est devenu, pour // n’être plus qu’homme parmi les hommes. Ainsi, le vagabond, le nomade ou l’errant ne sont pas déséquilibrés ; ils sont seulement animés par leur instinct d’aventurier. L’aventure rompt la continuité, et donc la nouveauté dont le voyageur est porteur peut perturber l’équilibre recherché par la // société. Le voyageur, le barbare chez les Romains, menace l’ordre.

Pour autant, le retour du barbare est inéluctable. Il fascine et effraie à la fois, mais l’étranger est surtout ce qui lie la société à l’altérité, il est donc membre du groupe. Il y joue un rôle // clé, celui de « passeur » de culture d’une société à la nouvelle le rendant aussi créateur d’un lien entre les différentes communautés. Ainsi, d’une société prête à accueillir l’étranger et à l’intégrer pourra s’enrichir et cultiver sa diversité comme le monde grec ou le monde juif // ont pu le faire. L’altérité vient donc, par l’intégration, ne formait qu’un avec la société pour la rendre plus résistante et performante. L’étranger est alors porteur de la nouveauté et de l’élan créateur qui tendait à se réduire à néant sans son arrivée. D’ailleurs, // les exemples de telles transmissions culturelles dans l’histoire sont nombreux. Le Moyen-Âge a été témoin des mouvements des peuples et a une nouvelle fois alimenté leurs richesses culturelles à l’image de l’Empire romain germanique qui s’est inspiré des traditions musulmanes suite à leurs confrontations.

Finalement, face // à tant de nomadisme dans l’histoire, on peut conclure qu’il n’était seulement motivé par des intérêts religieux et économiques. Ces mouvements, qui ont permis l’enrichissement culturel et l’équilibre global des sociétés, répondaient plutôt à un désir d’ailleurs, une volonté générale de s’échapper, dont certains étaient les représentants.

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