Fiche de lecture : L'économie mondiale 2022 (CEPII)

On se retrouve aujourd’hui pour un article attendu qui va vous permettre de réviser facilement en ces temps de concours blanc ou de bachotage intense à l’approche des concours. Cet article a pour but de résumer chaque mouvement de la pensée économique et les auteurs qui ont accompagné ces mouvements.

Bonne lecture !

Le courant mercantiliste

L’idée générale

Ce courant de pensée du XVI / XVIIème siècle considère que « le prince, dont la puissance repose sur l’or et sa collecte par l’impôt, doit s’appuyer sur la classe des marchands et favoriser l’essor industriel et commercial de la Nation afin qu’un excédent commercial permette l’entrée des métaux précieux ». Il valorise donc le commerce extérieur et le système bancaire, c’est un courant de pensée protectionniste puisqu’il favorise l’exportation mais limite les importations, toutes ces actions sont faites dans le but d’accumuler des métaux précieux et d’obtenir un excédent commercial dans le but de protéger les plus pauvres.

Les auteurs à retenir

– Jean Bodin : il prône le fait qu’il faut exporter pour accroître les réserves d’or et qu’il faut limiter les importations (protectionniste).

– Jean Baptiste Colbert : il pense que la puissance politique, économique et militaire d’un pays dépend de sa masse monétaire. Il est notamment à l’origine du Colbertisme (système économique fondé sur l’accumulation des richesses, le protectionnisme et l’interventionnisme d’État dans le commerce et l’industrie).

Le courant physiocrate 

L’idée générale

Ce courant de pensée du XVIIIème siècle accorde une importance particulière à la terre, selon eux seule l’agriculture est créatrice de richesse. Il prône la libéralisation et en particulier celle des échanges agricoles. Leur contribution à la conception de l’économie a généré un important courant de réforme du droit et de la politique au XVIIIème siècle, du fait de leurs théories du droit naturel et du despotisme légal.

Les auteurs à retenir

– François Quesnay : il pense que seules les classes productives, les agriculteurs, fournissent un “produit net”, c’est-à-dire qu’ils sont les seuls à multiplier les richesses et à obtenir un rendement supérieur au coût grâce à la production agricole.

Turgot : il souhaite la libéralisation du commerce des grains, en d’autres termes il souhaitait la libre circulation des denrées.

Le courant libéral

L’idée générale

Ce courant de pensée du XVIII / XIXème siècle prône la défense des droits individuels (vertueuse au niveau collectif) et la division du travail. La liberté économique est vu comme le meilleur moyen au développement économique : libre concurrence, libre échange et liberté du travail. Il est aussi contre une intervention massive de l’État et préfère donc lui accorder un rôle limité.

Les auteurs à retenir

– Adam Smith : il est à l’origine de la théorie de la main invisible selon laquelle le marché s’autorégulerait de manière autonome et selon laquelle l’ensemble des actions individuelles des acteurs économiques, guidées uniquement par l’intérêt personnel de chacun, contribuent à la richesse. Il accorde aussi beaucoup d’importance à la division du travail, c’est dans ce cadre que sa théorie sur les avantages absolus émerge : chaque pays doit se spécialiser dans ce qu’il produit le moins cher.

– David Ricardo : il est connu pour sa théorie sur l’état stationnaire ou loi des rendements décroissants qui explique que les terres (agricoles notamment) à force d’être surexploitées auront des rendements de plus en plus faibles. Dans une approche différente de celle d’Adam Smith, il a développé la théorie des avantages comparatifs : chaque pays doit se spécialiser dans ce qu’il produit le mieux.

– Jean-Baptiste Say : il a théorisé la loi des débouchés selon laquelle “l’offre créer sa propre demande”, ce qui signifie deux choses, le producteur d’un produit nouveau ouvre des perspectives nouvelles d’échanges : d’une part du fait qu’il offre quelque chose de plus aux autres et d’autre part parce qu’il offre par son apport l’occasion pour les autres producteurs d’un nouveau débouché pour leurs produits.

Le courant socialiste

L’idée générale

Ce courant de pensée du XIXème siècle œuvre pour la recherche d’une plus grande justice sociale. Il vise donc est à obtenir une réduction des inégalités et, notamment pour les courants d’inspiration marxiste, à établir une société sans classes sociales.

Les auteurs à retenir

– Karl Marx : selon lui, le mode de production capitaliste définit un type de rapports sociaux caractérisés par l’exploitation de la classe ouvrière. Il va donc développer la théorie des crises du capitalisme (expliquant que celui-ci est condamné à disparaître) et la lutte des classes pour la propriété collective des moyens de production (expliquant que la domination d’une classe sociale ne peut être que temporaire).

Le courant néo-classique

L’idée générale

Ce courant de pensée de la fin du XIXème siècle accorde une importance toute particulière au prix et à l’offre qui sont vu comme des éléments moteurs de l’économie. Ils ont en quelques sortes les mêmes idées que le courant libéral.

Les auteurs à retenir

– Alfred Marshall : il créer le concept d’équilibre partiel qui est un équilibre économique (offre = demande) restreint à un seul marché.

– Léon Walras : il créer le concept d’équilibre général qui est un équilibre économique (offre = demande) qui s’étend à tous les marchés puisqu’il y a interdépendance de ceux-là.

– Vilfredo Pareto : il est évidemment à l’origine de l’optimum de Pareto qui explique qu’il n’est pas possible d’améliorer la situation d’un agent sans détériorer celle d’au moins un autre.

Le courant keynésien

L’idée générale

Ce courant de pensée datant de la crise de 1929 considère, contrairement aux libéraux, que la régulation par les prix est insuffisante et qu’une intervention de l’Etat sur le marché est nécessaire, particulièrement si le marché est en situation de déséquilibre. Celui-ci peut donc mener deux politiques : une politique budgétaire par une accroissement des dépenses publiques et une politique monétaire par une baisse des taux d’intérêt dans le but d’accroître la demande et d’inverser les anticipations.

Les auteurs à retenir

– John Maynard Keynes : il est théoricien de la demande, sa principale préoccupation est l’emploi, il pense que le chômage est dû à une mauvaise anticipation des entreprises concernant la demande effective. Il a aussi introduit la notion de propension à consommer (c’est la part du revenu disponible d’un ménage qui est consacrée à la consommation, plus on est pauvre plus cette part est grande) et la notion du multiplicateur keynésien (c’est lorsqu’une variation initiale d’un élément provoque par l’intermédiaire d’enchainements successifs, une variation finale plus importante d’un ou plusieurs autres éléments, tout est démultiplié au final).

Le courant monétariste

L’idée générale

Ce courant de pensée datant de la stagnation des années 1970 considère que la quantité de monnaie en circulation a un effet direct sur le prix à long terme et qu’elle peut déterminer l’offre et la demande de biens et services à court terme.

Les auteurs à retenir

– Milton Friedman : il est à l’origine de la théorie du revenu permanent (cette théorie explique que ce n’est pas le revenu courant qui détermine la consommation des ménages mais le revenu passé, présent et futur, c’est-à-dire le revenu sur le long terme). De plus, selon lui, il existe un taux naturel de chômage que l’on ne peut réduire.