C’est la fin du purgatoire pour deux des quatre écoles de l’ex-France Business School, à savoir Brest Business School et l’ESC Clermont. En effet, les écoles de la BCE ont voté pour une réintégration de leurs deux consœurs pour les concours 2016. Par la même occasion, elles réintègrent le système centralisé d’admission, le SIGEM.

Pour ces deux écoles, il s’agit évidemment d’un immense soulagement, tant les difficultés rencontrées par l’échec total du projet France Business School paraissaient insurmontables.

L’histoire de France Business School

En 2012, les fusions étaient dans l’ère du temps : SKEMA commençait à bien fonctionner, Rouen Business School et Reims Management School allaient donner naissance à NEOMA tandis qu’Euromed et Bordeaux EM formaient KEDGE. S’unir pour mieux régner et être visibles à l’international, telles étaient les motivations de ces écoles. Rien de surprenant dès lors que 5 écoles du bas de tableau, soumises à une désertion des préparationnaires, décident de se lancer dans une méga-fusion. Suite au désistement de l’ESC Pau à la dernière minute, l’ESC Amiens, l’ESC Brest, l’ESC Clermont et l’ESCEM Tours-Poitiers allaient donner naissance à France Business School, une école qui avait même pour objectif de figurer dans le classement de Shanghai.

Ces 4 écoles décident de créer un processus de recrutement qui se voulait novateur, les “Talents Day”, des journées de recrutement basées sur des épreuves collectives qui s’ouvraient aux préparationnaires mais aussi à d’autres profils. Patrick Molle, directeur de la nouvelle école, déclarait à l’époque :

« Nous avons le courage de faire ce que d’autres n’osent pas (…), le modèle classique des business schools est à bout de souffle. Ce système autoreproducteur, formant des élites à une pensée étroite, je ne veux pas le détruire mais le faire évoluer. Les écoles se battent comme des chiffonniers pour attirer les mêmes profils ultrascolaires alors que les manageurs de demain veulent des profils enthousiastes, créatifs, malins. »

Remercié deux ans après la création de l’école par un conseil d’administration qui affirme vouloir renouer avec les modes traditionnels de recrutement, Patrick Molle paye cette “folie des grandeurs”, cette innovation dans le processus de recrutement qui était fort maladroite, puisqu’elle privait ces écoles de leurs “fonds de commerce”. Imaginez Samsung se dire : on arrête d’exploiter Android, on retire tous ces smartphones de la vente et on impose notre OS maison, Bada. Ce serait foncer droit dans le mur en renonçant à ce qui fonctionne. C’est pourtant ce qu’a fait la direction de l’école…

Les conséquences sont terribles, l’école peinait à séduire, recrutant à peine 10% des effectifs espérés. Les pertes financières sont colossales, malgré des frais de scolarité prohibitifs de 10 000€ l’année. Les pertes totales s’élèveraient à une quarantaine de millions d’euros, et les syndicats dénoncent une pression inouïe, résultant même sur une tentative de suicide de la part d’un membre du personnel…

L’aventure devait donc s’achever le plus vite. La première piste de reconstruction était de revenir au sein de la BCE, ce que cette dernière a refusé pour les concours 2015. Par la suite, chacune des écoles retrouve son autonomie le 1er janvier 2015 et l’association FBS est dissoute le 30 avril 2015.

L’ESC Clermont et Brest Business School reçoivent à nouveau leur grade de master et ont donc retrouvé leur place au sein de la BCE. Quant à l’ESC Amiens et à l’ESCEM Tours-Poitiers, leur refus menace l’existence même de ces écoles…

Du côtés des deux écoles acceptées, c’est le soulagement. Ces écoles pourront à nouveau recruter des candidats via les concours de la BCE et donc avoir à nouveau des milliers de candidats. La seule interrogation est désormais de savoir comment les candidats réagiront à ces deux nouvelles écoles, d’autant plus que l’année dernière, de nombreuses écoles n’ont pas rempli leur nombre de places lors de la procédure SIGEM. La concurrence au classement Major-Prépa – SIGEM devrait s’intensifier en milieu de tableau !