Les années se suivent et se ressemblent dans la galaxie des Grandes Ecoles de commerce. Obligées de répondre au défi d’une concurrence mondiale très richement dotée, leurs sources de revenus publics se tarissent, voire disparaîtront d’ici quelques années. Un seul levier d’action demeure : les frais de scolarité.

C’est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre. En 2015, notre première enquête sur les frais de scolarité avait permis à Major-Prépa de se faire connaître dans nombre de médias : Challenges, Le Monde, Le Figaro, BFM Business, La Voix du Nord… et même Sud Radio aux antipodes. A l’époque, faire un Programme Grande Ecole post-prépa (césure incluse) revenait à 33 622€, soit un peu plus de 11 200€ l’année. En 2018, ce chiffre s’élève à 38 268€, soit 12 756€ l’année. Cela représente tout de même une hausse de 4,7% plus importante par rapport à l’année passée (+4% en 2017 et +4,3% en 2016), ce qui est nettement supérieur à l’inflation qui s’élève en juillet à 2,3% sur les douze derniers mois. Souvenons-nous qu’en 2009, la moyenne n’était que de 23 327€ (soit 7 776€ l’année). Ce chiffre est néanmoins à relativiser au regard du coût de revient d’un étudiant du supérieur à l’Etat, qui s’élève à 13 873€ par an.

Les frais de scolarité des écoles de commerce

L’évolution des frais de scolarité des écoles de commerce depuis 2009

Depuis 2009, les hausses sont très élevées, avec une progression moyenne de 64,1%. Cette hausse est concentrée sur les écoles de haut de tableau, qui n’étaient que légèrement plus chères que leurs poursuivantes en 2009.

En 2018, c’est l’ESCP Europe qui s’arroge la palme d’école la plus chère, avec un total de 47 400€ à débourser, en hausse de 9,4%. Elle est suivie de peu par l’EDHEC qui, après avoir été la première à casser le seuil des 45 000€, reprend sa marche en avant, à 46 800€ (+4%). L’ESSEC, qui a longtemps été l’école la plus chère au début de cette décennie, atteint le seuil des 45 000€ cette année, à l’instar d’HEC qui continue la hausse entamée en 2017 et annoncée par Peter Todd. Par ailleurs, l’école jovacienne a déjà annoncé pour la rentrée 2019 des frais de scolarité de 48 825€ (césure incluse), soit une hausse de 6%.

Deux autres écoles se situent au-delà de la barre des 40 000 euros : Audencia mais aussi SKEMA, qui a augmenté ses frais de scolarité de… 16,4% en un an !

Les frais de scolarité, un critère de décision ?

Cette année a infirmé la théorie que nous avions élaborée en 2016, selon laquelle il y aurait une corrélation directe entre les frais de scolarité et les choix des étudiants. Ou plutôt elle l’affine. Précisément :

  • SKEMA a dépassé Toulouse BS et s’approche fortement de NEOMA alors que ces écoles sont 7000 euros moins chères
  • Audencia reprend une forte avance avec Grenoble EM alors qu’elle demeure 4000 euros plus chère
  • BSB passe l’EM Strasbourg au moment-même où l’écart des frais de scolarité se creuse très fortement, de 700 à 4600€

Quels sont les critères d’explications majeurs à ces phénomènes qui semblent témoigner d’une inélasticité totale du marché ? Nous avons diffusé un formulaire sur les facteurs de choix d’intégration des étudiants peu après la formulation des vœux SIGEM pour analyser au mieux les divers choix. 487 étudiants nous ont répondu. Voici les réponses à la question “Quels sont les critères qui ont compté dans ton choix d’intégration ?” :

Rang Critère Votes %age
1 La ville 301 62%
2 Les classements de la presse nationale (L’Etudiant, Le Figaro, etc.) 254 52%
3 Le classement SIGEM 246 51%
4 L’accueil admissibles 244 50%
5 Les classements de la presse internationale (FT, The Economist) 235 48%
6 Les parcours spécifiques (double-diplômes, DSCG, CFA par exemple) 234 48%
7 Le campus 233 48%
8 La direction de l’école (directeurs en amphi par exemple) 130 27%
9 La présence de campus à l’étranger 123 25%
10 Ce que disent les médias spécialisés (comme Major-Prépa) 93 19%
11 L’alternance 85 17%
12 Les frais de scolarité 80 16%
13 Le coût de la vie 69 14%
14 Ce que disent les professeurs de prépa 57 12%

PS : Nous avons malheureusement oublié d’inclure le critère “Les accréditations” dans notre formulaire.

Si ces résultats feront l’objet d’une analyse précise par groupe concurrentiel dans d’autres productions, on ne peut que constater la faiblesse croissante d’années en années du critère des frais de scolarité et du coût de la vie en moyenne dans les choix des étudiants de prépa, à l’exception de l’IMT BS, pour qui la gratuité des frais de scolarité pour les boursiers constitue un fort facteur d’attractivité.

In fine, Audencia, BSB et SKEMA partagent tous trois un fort renforcement dans ces critères :

  • Audencia BS a eu un très bon sens du timing en annonçant ses double-diplômes avec l’IFP et Sciences Po Rennes pendant ses oraux et l’arrivée d’une nouvelle équipe de direction ces 18 derniers mois ;
  • BSB capitalise toujours autant sur son excellent accueil admissible, plus sérieux que par le passé, sur le charisme de son directeur général, profite de son nouveau campus et de ses différents parcours (DSCG, Wine and Spirits, Big Data) ;
  • SKEMA propose depuis cette année la formule 6×6, six semestres sur six campus, avec l’assurance pour tous les étudiants de pouvoir partir aux États-Unis, en Chine ou au Brésil.

Ces facteurs d’attractivité outrepassent largement le critère des frais de scolarité, qui peuvent ainsi être réajustés à la hausse sans perte d’attractivité. Ces écoles disposent encore d’une marge de manœuvre de quelques milliers d’euros avant d’atteindre la willingness to pay des préparationnaires, la somme maximale qu’ils sont prêts à mettre dans leur future école. Loïck Roche, directeur général de Grenoble EM s’était essayé à l’exercice il y a quelques années et il y a fort à parier que la réalité excédera la fiction.

Les recettes issues des étudiants en prépa

Cette année, les intégrés des écoles de commerce génèreront 288 millions d’euros de frais de scolarité lors de leurs études. C’est à quelques dizaines de milliers d’euros près le budget de Tottenham, le club d’Hugo Lloris qui a terminé quatrième du dernier championnat anglais et huitième de finaliste de la Ligue des Champions. Voici les écoles gagnantes et perdantes de l’année :

Cette année a été marquée par une nette progression des ressources des écoles de fin de tableau par rapport à l’an passé. Elles ont clairement profité de l’effet cascade induit par le non-remplissage de TBS et de l’ICN dans une moindre mesure, qui ont simulé la suppression d’une centaine de place. C’est ainsi qu’à l’exception de l’ISG et de l’INSEEC, toutes les autres écoles de cette partie de tableau voient leurs ressources financières issues des étudiants de prépa augmenter, à l’image de l’ESC Clermont, qui s’offre un véritable bol d’air et qui retrouve peu à peu son niveau d’avant-FBS.

Dans le cénacle des écoles de milieu de tableau, c’est BSB qui s’en tire le mieux, avec une hausse de ses effectifs et de ses frais de scolarité, qui lui permettent d’empocher plus de 8 millions d’euros sur les trois prochaines années. En 2016, ce chiffre ne s’élevait qu’à 5,1 millions d’euros.

Enfin, dans le haut de tableau, le mouvement de consolidation et de captation de la croissance des effectifs continue, avec des hausses généralisées, à l’exception de TBS. SKEMA et l’ESCP renforcent leurs ressources propres issues des frais de scolarité des étudiants post-prépa avec une croissance de 16% de ces recettes par rapport à l’an passé. On notera par ailleurs que ces écoles ont accaparé une très grande partie de la hausse des ressources depuis 2009 :

Si tous les types d’écoles ont procédé à des hausses des frais de scolarité plus ou moins fortement, seules celles du haut et du milieu de tableau ont augmenté leur nombre de places de manière remarquables. A la clé : un accroissement de la part de marché des meilleures écoles au détriment des autres. Les 9 dernières écoles du SIGEM 2018, celles qui éprouvent généralement des difficultés à remplir leurs promos, ont par exemple vu leur part de marché fondre de 12,8% à 6,7% en l’espace de neuf ans. Pour les cinq dernières, c’est pire : leur part de revenus captés passe de 4,59% à 1,65% cette année, malgré un léger mieux en 2018. C’est sans compter la disparition d’écoles qui figuraient par le passé hors de ce groupe de 17 écoles, qui s’accapare une forte part de la croissance des revenus.

Pour les Grandes Écoles : une question de développement

A la lecture de ces chiffres, grande est la tentation de la réaction populiste : « Les Grandes Écoles nous tondent et nous prennent pour des vaches à lait ! ». Un retour aux fondamentaux s’impose.

A l’origine, les Grandes Écoles de management étaient des services des chambres de commerce et d’industrie (les fameuses CCI) ayant pour rôle de former des cadres aptes à occuper des postes de direction dans le tissu économique local. Alors qu’en 1964 toutes les écoles (sauf HEC, l’ESSEC et l’EDHEC) avaient adopté un statut commun avec l’appellation ESCAE (écoles supérieures de commerce et d’administration des entreprises), le phénomène de mondialisation a décloisonné le marché du travail qui, de régional, est devenu mondial. Le cadre commun adapté aux spécificités locales s’est peu à peu étiolé jusqu’à mener à la disparition de l’appellation ESCAE en 1991.

Depuis de nombreuses années, ces écoles font face au désengagement croissant des chambres de commerce, dont les subventions peuvent désormais être totalement nulles. Comme l’a expliqué Didier Kling auprès d’Educpros, les trois parisiennes, structurellement en déficit, ne pourront plus compter sur les deniers de la CCI : les subventions qui se sont élevées à 30 millions d’euros en 2017-2018 seront de… zéro euro en 2021-2022. C’est de cette volonté d’autonomisation renforcée des établissements qu’est né le statut d’EESC (établissement d’enseignement secondaire consulaire), d’ores et déjà adopté par HEC Paris, l’ESCP Europe, Audencia BS, Grenoble EM, Toulouse BS, NEOMA BS et Burgundy SB.

Si ce statut prévoit le maintien de la détention de la majorité des parts du capital des écoles dans les mains de la CCI, il permet néanmoins à ces derniers de renforcer l’indépendance de ces établissements de leur tutelle consulaire… mais aussi de leurs financements ! Contre cette ultra-majorité de parts, certaines EESC ont reçu des biens immobiliers en guise d’apports, à l’instar de BSB, tandis que d’autres ont obtenu de simples financements de quelques millions d’euros, comme TBS. Ces écoles possèdent donc plus ou moins d’immobilisations et donc un bilan plus ou moins solide, ce qui leur permettra de renforcer leur profil financier et donc obtenir plus ou moins facilement divers financements, suivant le dicton “on ne prête qu’aux riches”.

Le marché international

Au niveau international, la donne est différente : comment peut-on demander à une école française de rivaliser avec une homologue américaine dont les frais de scolarité peuvent dépasser les 50 voire les 70 000 dollars annuels ?

C’est pourtant face à ce défi que nos établissements sont confrontés dans les classements internationaux des écoles de management (Financial Times, The Economist, QS, etc.)  Pour briller dans ces publications, les écoles doivent en faire toujours plus. Toujours plus de publications, toujours plus de professeurs, toujours plus de compétition pour attirer ces derniers, toujours plus d’innovations pédagogiques, toujours plus d’infrastructures, toujours plus d’exposition à l’international, toujours plus de profils différents, toujours plus, toujours plus…

Cette course effrénée entre écoles implique un fort besoin en ressources financières et par voie de conséquence, une hausse des frais de scolarité. Les chambres consulaires, qui subventionnaient historiquement le système, voient leurs budgets drastiquement réduits et laissent donc leurs écoles filer vers l’indépendance tandis que ces dernières ont besoin de toujours plus de budget pour s’affirmer dans une compétition désormais mondiale… C’est la conjonction de ces deux facteurs qui explique la sévère hausse des frais de scolarité.

L’accessibilité des écoles en question

Les Grandes Écoles de commerce ne sont pas à l’abri des critiques sur leur prétendu manque d’ouverture sociale. Il est vrai qu’afficher de tels tarifs est de plus en plus prohibitif. Si les frais de scolarité de 2009 ne correspondaient qu’à 7 à 8 mois de salaire à la sortie de l’école, ce chiffre tend plutôt vers 10 à 16 mois aujourd’hui, ce qui renforce le questionnement autour de la rentabilité d’un tel investissement. A ces éléments de base il faut ajouter que l’échange universitaire à l’étranger devient quasiment obligatoire et que les destinations les plus attirantes ne se situent hélas pas dans notre voisinage. Pour un semestre d’échange voire un double-diplômé avec une institution étrangère, il faut compter entre 6 et 15 000€.

S’il ne fait guère de doutes que le passage par une Grande Ecole soit rentable dans la mesure où les salaires de sorties sont bien plus importants que ceux issus de cursus similaires universitaires gratuits, les sommes importantes demandées chaque année aux étudiants représentent un frein majeur. Ces hausses de frais de scolarité devraient théoriquement s’accompagner d’une amélioration de la qualité de l’enseignement et de la pédagogie apportée à des étudiants qui sont désormais aussi des clients, ce que de nombreuses écoles refusent encore de considérer.

Dans la pratique, il est difficile pour les écoles d’insuffler une culture de la performance alors qu’une grande partie de leurs effectifs ont été recrutés par les CCI à une époque où la concurrence d’autres types d’écoles n’existait pas et la course à l’innovation n’en était qu’à ses balbutiements.

Les solutions de financement

Pour financer ces sommes considérables de nombreuses solutions existent. La première est celle de l’endettement. Aujourd’hui, grâce à l’abondance des liquidités sur les marchés et l’excellente insertion professionnelle des diplômés, les taux bancaires sont encore assez bas, légèrement sous 1%.

Si l’argent est prêté très facilement par les banques, il doit être remboursé à la fin des études, ce qui oblige certains étudiants à s’orienter vers des métiers plus rémunérateurs, au risque de sacrifier son épanouissement ? Certains, à l’image d’Aline s’orientent ainsi vers des spécialisations dans des secteurs porteurs et rémunérateurs. Mais avec 45 000€ empruntés, elle nous confie que « rembourser de telles mensualités fait vraiment peur ».  Un brin fataliste, elle pense que  « l’on n’a pas trop le choix que de s’y habituer mentalement et de compter chaque denier que l’on dépense. »

Et si la solution passait par l’alternance ? Mêlant semaines en école et en entreprise, cet aménagement de cursus permet aux étudiants de voir leurs frais de scolarité pris en charge par leur entreprise tout en étant rémunéré entre 900 et 1600€ par mois. Jorhan, diplômé de NEOMA, affirme que signer son contrat d’apprentissage de deux ans lui a fait gagner 1500€ par mois (soit 36 000€ sur la durée de contrat) ainsi que la prise en charge de ses deux dernières années d’école, soit environ 60 000€ de gain total.

Et si l’avenir du financement des écoles de commerce passait par un plus grand rôle des entreprises ?

Les tableaux récapitulatifs

Frais de scolarité des écoles de commerce entre 2009 et 2018

École 2018 2017 2016 2015 2011 2009
HEC Paris 46050 45150 42450 41250 35700 26900
ESSEC Business School 45000 43500 41700 40500 38500 29400
ESCP Europe 47400 43200 41400 39000 32000 25200
EMLYON Business School 44500 44000 44000 37500 31100 23500
EDHEC Business School 46800 45000 45000 45000 31100 25000
AUDENCIA Business School 41450 41350 36000 34000 26400 21600
GRENOBLE EM 37528 37528 34118 33573 27690 24900
NEOMA Business School 35500 34380 32640 32640 26515 24008
SKEMA Business School 42500 36500 33500 31690 29000 24115
TOULOUSE Business School 35700 32150 30800 30700 28750 24700
KEDGE Business School 36000 35640 34950 34200 25050 22360
RENNES School of Business 33600 32400 31200 28800 24300 21500
TELECOM École de Management 23600 19650 18750 16950 7500 3240
MONTPELLIER Business School 32700 32700 31500 31125 26011 23230
Burgundy SB 31500 27600 27600 25500 24300 20800
EM STRASBOURG 26928 26928 26828 22500 19500 15300
ICN Business School 31600 30700 28700 27800 23400 20780
ESC LA ROCHELLE 31100 29700 28350 28350 22950 20500
INSEEC BS 32850 32850 31850 31850 26460 23730
EM NORMANDIE 30400 29100 27370 26770 22150 19530
ISC Paris Business School 34300 34300 32850 32340 27480 25515
Groupe ESC PAU 26900 26400 26400 26400 25190 23400
Groupe ESC Clermont 28550 24750 24750 24750 21000 19950
ISG International Business School 35300 31810 31640 30870 26500 19650
Groupe ESC TROYES 25500 25000 25200 24500 20700 18600
BREST Business School 27500 27500 25500 25500 20700 18600
MOYENNE 38268 36456 35062 33622 27791 23327

Hausses des frais de scolarité entre… et 2018

École 2009 2011 2015 2016 2017
HEC Paris 71,2% 29,0% 11,6% 8,5% 2,0%
ESSEC 53,1% 16,9% 11,1% 7,9% 3,4%
ESCP Europe 88,1% 48,1% 21,5% 14,5% 9,7%
EMLYON Business School 89,4% 43,1% 18,7% 1,1% 1,1%
EDHEC Business School 87,2% 50,5% 4,0% 4,0% 4,0%
AUDENCIA Nantes 91,9% 57,0% 21,9% 15,1% 0,2%
GRENOBLE EM 50,7% 35,5% 11,8% 10,0% 0,0%
NEOMA Business School 47,9% 33,9% 8,8% 8,8% 3,3%
SKEMA Business School 76,2% 46,6% 34,1% 26,9% 16,4%
TOULOUSE Business School 44,5% 24,2% 16,3% 15,9% 11,0%
KEDGE Business School 61,0% 43,7% 5,3% 3,0% 1,0%
RENNES School of Business 56,3% 38,3% 16,7% 7,7% 3,7%
TELECOM École de Management 628,4% 214,7% 39,2% 25,9% 20,1%
MONTPELLIER Business School 40,8% 25,7% 5,1% 3,8% 0,0%
Burgundy SB 51,4% 29,6% 23,5% 14,1% 14,1%
EM STRASBOURG 76,0% 38,1% 19,7% 0,4% 0,0%
ICN Business School 52,1% 35,0% 13,7% 10,1% 2,9%
ESC LA ROCHELLE 51,7% 35,5% 9,7% 9,7% 4,7%
INSEEC BS 38,4% 24,1% 3,1% 3,1% 0,0%
EM NORMANDIE 55,7% 37,2% 13,6% 11,1% 4,5%
Groupe ESC PAU 34,4% 24,8% 6,1% 4,4% 0,0%
ISC Paris Business School 15,0% 6,8% 1,9% 1,9% 1,9%
Groupe ESC Clermont 43,1% 36,0% 15,4% 15,4% 15,4%
ISG International Business School 79,6% 33,2% 14,4% 11,6% 11,0%
Groupe ESC TROYES 37,1% 23,2% 4,1% 1,2% 2,0%
BREST Business School 47,8% 32,9% 7,8% 7,8% 0,0%
MOYENNE 64,1% 37,7% 13,7% 9,1% 5,0%