Je vais essayer de développer ici un point important dans l’ESH en CPGE : l’apprentissage par cœur. Je pense que vous l’avez déjà remarqué (si vous êtes en seconde année), mais l’apprentissage du cours est primordial pour pouvoir présenter un devoir convenable. Certains (la plupart ?) pensent que l’ESH ne se résume qu’à du par cœur que l’on recrache – en faisant semblant d’argumenter – intelligemment, le meilleur étant celui qui a le mieux retenu les références. Hélas, si ce n’était que ça, il y aurait pléthore de notes au-dessus de 17. Quoiqu’il en soit, le par cœur est un incontournable et peut sembler insurmontable au vu du nombre de chapitres conséquents que le programme présente. Voici les principaux ingrédients qui vont vous permettre de mémoriser les définitions, les dates, les auteurs, les ouvrages, les lois, etc.

Ce qu’il ne faut pas faire…

Je m’adresse plus particulièrement aux deuxième année, en vue du concours, mais ces conseils valent tout autant pour les bizuths. Voyez au long terme, absolument. Major-prépa a déjà publié un article sur cela, mais je le répète, les DS du morne samedi matin sont des entraînements mais non une fin en soi (les notes importent peu même si ça fait mal de se prendre des notes sèches). Dès lors, apprendre comme une brute les deux soirées précédant la dissertation ne sert à rien. Cela marchait peut-être en première année, mais ici, l’enjeu n’est plus le même. Je vous déconseille d’apprendre par cœur en une ou deux fois dans une vision court-termiste, car vous oublierez tout dans les deux semaines suivantes.

Les techniques qui permettent de bien connaître le cours (par cœur en prime)…

Tout d’abord, la chose primordiale à faire est selon moi de lire régulièrement son cours. Régulièrement ici veut dire une fois tous les deux jours pendant au moins une semaine. Au bout de la cinquième et sixième lecture, vous vous rendrez compte que tout ce qui est ouvrages, dates, auteurs ne seront plus un secret pour vous. A force de lire, ça rentre et le par cœur vient d’une façon douce. Ce n’est pas abrutissant, puisque vous vous familiarisez avec le cours. De facto, on a un double avantage : d’une part vous connaissez les chiffres, les ouvrages etc par cœur et, d’autre part, vous comprenez les arguments de chacun dans la structure globale du chapitre. Vous adoptez ainsi une vision globale qui va vous aider à bien comprendre les enjeux du chapitre. Vous saurez que tel auteur se trouve dans la sous-partie A qui est consacrée à la contestation de l’idée de B. Cette vision va vous permettre par la suite d’articuler votre argumentation pour le devoir.

De façon complémentaire, d’autres techniques sont envisageables pour apprendre par cœur mais
qui, je pense, ne peuvent pas substituer la lecture.

La première est personnelle puisqu’il s’agit de faire des analogies, de la « vulgarisation »par des moyens mémo-techniques. Je m’explique : on peut avoir du mal à apprendre les ouvrages en anglais, les dates de certains événements etc… On peut alors mettre en place des techniques pour retrouver tout ceci de façon ludique (plus ou moins) et originale. Il faut que vous affiliez le nom de l’ouvrage à quelque chose qui vous est familier.

Prenons l’ouvrage de Freeman, « As time goes by », si vous avez du mal mais que vous êtes un cinéphile, juxtaposez Freeman à Casablanca dans lequel passe la chanson du même nom.
Ainsi Freeman + Casablanca = ? Vous retrouvez la fin de la recette. Pour les dates, c’est la même chose, avec par exemple l’ouvrage d’Adam Smith de 1776, date que l’on associe à James Watt, donc J.Watt = A.Smith= ?

Finalement, ce sont les équations les plus simples de la Terre. Si vous n’avez pas d’idée, prenez la vie de tous les jours : mais qui a déjà parlé du drap et du vin dans la théorie des avantages comparatifs (exemple grossier, vous savez tous qui c’est) ? Pensez au vin = alcool = Ricard= Ricardo. Faites des chaînes comme ça, elles aident vraiment.

Le dernier moyen -le plus brutal – d’apprendre par cœur sur le long terme, est de taper ou d’écrire jusqu’aux crampes le nom des ouvrages et de les revoir de façon régulière (1h/semaine par exemple) et ce, jusqu’aux concours. Je peux vous assurer que si vous restez assidus, au bout de deux mois, vous connaîtrez les quelques trois cents ouvrages recensés du programme (et plus si affinité!).

Je vous conseille – si vous êtes en seconde année – de faire les trois techniques absolument (et dès maintenant) car la première va vous faire comprendre le cours et les deux autres vont inscrire jusqu’à la moelle le nom de chaque ouvrage, auteur et date. Si vous êtes en première année, les deux premières s’imposent (surtout la première) tandis que la troisième peut ne commencer que quand vous serez carré.

Révise efficacement ton ESH avec nos autres articles 🙂


Signé: Morgan Sachs