Actualité

En ce début du mois de novembre, il peut être intéressant de revenir sur quelques-uns des grands faits de l’actualité économique d’octobre. Un précédent compte rendu, concernant l’actualité de septembre, est disponible ici sur Major-Prépa.

Attribution du Nobel d’économie

Le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, plus couramment appelé prix Nobel d’économie, a été attribué à trois économistes américains. Ces derniers sont : Ben Bernanke, Douglas Diamond et Philip Dybvig. Le trio a été récompensé pour ses travaux sur les banques et les crises financières.

Ben Bernanke

Le plus connu d’entre eux, Ben Bernanke, a été président de la Fed de 2006 à 2014. Il a notamment fait face à la Grande Récession en 2008 en appliquant une baisse considérable des taux d’intérêt jusqu’au zero lower bound. C’est aussi lui qui a lancé les opérations d’assouplissement quantitatif (quantitative easing) en injectant régulièrement avec la Fed des milliards de dollars dans l’économie mondiale.

Il fut aussi un fervent défenseur du forward guidance, qui permit d’améliorer la visibilité des acteurs économiques en temps de crise en communiquant des données économiques et les trajectoires futures des taux d’intérêt directeurs.

Le cœur des travaux académiques de Bernanke avait pour sujet la crise de 1930 et les erreurs commises par les Banques centrales de l’époque. À savoir, la remontée des taux d’intérêt directeurs et l’illiquidité du fait des ruées aux guichets. Il a prouvé que l’effondrement des banques était à éviter à tout prix pour ne pas créer un cercle vicieux. Il a également démontré comment la crise bancaire s’était transformée en crise économique.

En effet, la crise bancaire a entraîné une contraction du crédit. Les banques avaient peur de prêter et souhaitaient consolider leur bilan en gardant des actifs liquides. Par conséquent, l’allocation des ressources était contrariée et les investissements productifs impossibles. Ce qui a entraîné une crise de l’économie réelle et des faillites d’entreprises.

Cependant, certains le critiquent en jugeant qu’il aurait dû se battre pour que Lehman Brothers ne coule pas en 2008.

Douglas Diamond et Philip Dybvig

Ils ont démontré l’utilité des banques et expliqué leur faiblesse en temps de crise. Les épargnants et les banques n’ont pas le même horizon du temps dans la gestion de leurs affaires. Les épargnants empruntent à long terme et déposent des liquidités à court terme, tout en voulant pouvoir retirer leurs liquidités à tout moment.

Mais si des rumeurs circulent sur la liquidité d’une banque, c’est-à-dire sa capacité à permettre à ses épargnants à récupérer leur argent, alors un mécanisme de ruée au guichet s’active. Tout le monde essaie donc de retirer son argent en même temps.

Or, une banque n’a jamais assez de liquidités pour rembourser tout le monde d’un coup. Cela contraint les banques à liquider leurs actifs à prix cassé et leur fait perdre gros. Cela peut aller jusqu’à la faillite de banques, too big to fail.

Par conséquent, Diamong et Dybvig ont plaidé pour l’instauration d’une garantie des dépôts des épargnants par l’État. L’épargnant qui sait que ses dépôts sont garantis par une institution stable et fiable, à savoir l’État, n’a plus besoin de retirer immédiatement son argent pour le thésauriser.

Le secteur du numérique dans le rouge

En un an, le Nasdaq a perdu près de 30 % de sa capitalisation boursière. Cela s’explique certes par le climat économique moribond, mais pas seulement, puisque le secteur de la tech semble plus affecté que les autres.

Nous allons prendre quelques exemples d’entreprises en difficulté ces temps-ci. Facebook s’est récemment renommé Meta, car Mark Zuckerberg croit en l’avenir du métavers et investit massivement dans le secteur. Malheureusement, il semble être seul contre tous. Les investisseurs doutent et en un an, Meta a perdu près de la moitié de sa valeur. Entre un Facebook vieillissant, un Instagram concurrencé par TikTok et un métavers qui ne séduit pas, le groupe Meta dégringole.

Dans le même registre, Amazon enregistre une baisse de 9 % de son bénéfice net et a un chiffre d’affaires en dessous des attentes pour la fin d’année. Ce qui a fait baisser sa valeur en Bourse. L’entreprise souffre en effet de l’inflation, qui réduit le pouvoir d’achat des ménages et qui les conduit à revoir à la baisse leurs achats pour les fêtes de fin d’année.

La fusion TF1-M6 interdite

En France, l’Autorité de la concurrence s’occupe de réguler les fusions et les acquisitions des grands groupes afin d’éviter la création de monopoles dans certains secteurs. Récemment, l’Autorité de la concurrence s’est immiscée dans le rapprochement TF1-M6 en vue d’une fusion des deux groupes.

Or, afin de promouvoir la concurrence, la fusion a été rendue impossible par l’Autorité de la concurrence, à moins que le groupe TF1 ne cède sa chaîne principale, TF1, ou que le groupe M6 ne cède sa chaîne principale, M6. Les deux groupes ont affirmé qu’avec ces conditions, l’opération n’avait plus de sens pour eux.

C’est un exemple d’actualité à approfondir si tu as besoin d’un cas de régulation de la concurrence et de la création de monopoles.

EDF et les blocages

Ce mois d’octobre a été particulièrement mouvementé en France, notamment en raison des blocages des raffineries chez Total et Esso. Les ouvriers des deux groupes se sont réunis et ont fait valoir leur droit de grève en demandant une augmentation des salaires pour compenser la hausse de l’inflation.

Le sujet est particulièrement épineux, puisque les augmentations souhaitées par les ouvriers ont été refusées. Et ce, alors que le salaire de Patrick Pouyanné, le PDG du groupe Total, a augmenté de manière faramineuse et que Total engendre aujourd’hui des profits records, tout en distribuant des dividendes records.

Le blocage a secoué le pays. La France a eu recours à ses stocks stratégiques pour faire face à la contraction de l’offre d’essence. Au pic de cette crise, 30 % des stations-service étaient en rupture de stock. Le gouvernement est allé jusqu’à faire réquisitionner des salariés pour reprendre l’approvisionnement et parle d’instaurer dans ce secteur un régime de service minimum.

Au final, un accord de hausse des salaires de 7 % semble avoir été trouvé. Pendant ce temps, le gouvernement a prolongé sa remise de 30 centimes d’euro par litre d’essence et Total continue sa ristourne de 20 centimes par litre.

Chiffres en vrac

  • D’après le FMI, le PIB mondial va ralentir à 2,7 % l’an prochain.
  • Le ministre de l’Économie allemande prévoit une récession de 0,4 % et une inflation de 8 % en 2023.
  • Bercy va revoir le niveau de l’ARENH (accès régulé à l’énergie nucléaire historique) à la baisse d’environ 20 %. L’ARENH oblige EDF à fournir aux pays européens de l’électricité à un prix inférieur au marché en vertu du développement de la concurrence. L’ARENH est fortement critiqué récemment puisqu’il fait mécaniquement augmenter le prix de l’électricité pour les Français.
  • Annonce de la renationalisation complète d’EDF. Opération à 9,7 milliards d’euros pour récupérer les 16 % du capital sur le marché.
  • Elon Musk rachète Twitter à 44 milliards d’euros, avec la volonté de créer un espace de débat et de liberté absolue.

Te voici paré·e pour alimenter tes dissertations d’éléments récents de l’actualité !