violences

Aujourd’hui, malheureusement, les violences conjugales ont encore une trop grande place dans notre quotidien. Le 16 janvier 2023, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi à destination des victimes de ces violences. Désormais, une aide financière universelle d’urgence sera versée aux victimes pour qu’elles puissent quitter leur foyer.

On espère qu’avec cette nouvelle proposition de loi, on comptera moins de féminicides en France. Il y en a eu 147 en 2022, 113 en 2021 et 102 en 2020. Le chiffre continue d’augmenter et pourtant, quand on regarde nos voisins Espagnols, on se dit qu’on a tout à apprendre d’eux.

Avant de commencer, tu peux lire cet article qui traite du machisme et du féminisme en Espagne. Tu pourras t’en servir pour faire des parallèles en khôlle !

Les violences conjugales : la définition correcte pour bien comprendre

D’après le site du Gouvernement français, on peut définir la violence conjugale comme suit :

« Les violences conjugales sont punies par la loi, qu’elles visent un homme ou une femme, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles. Il s’agit des violences commises au sein des couples mariés, pacsés ou en union libre. »

Il y a cependant une petite nuance en Espagne, puisque les violences conjugales sont définies de la sorte :

« Les violences commises au sein des couples, selon l’article 1 de la LO1/2004 du 28 décembre. »

Le cas de l’Espagne ou le modèle à suivre

Le début de la fin des violences conjugales

Depuis 2004, l’Espagne a mis en place énormément de mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes :

  • la formation des professionnels qui entrent dans la chaîne d’intervention. On y retrouve tout le personnel médical, la police ou encore le personnel juridique. Tous doivent suivre une formation obligatoire qui leur permet de s’occuper de chaque victime de la meilleure manière ;
  • un soutien juridique est mis en place, en même temps qu’une aide sociale et psychologique et un aménagement du temps de travail (entre autres choses), leur permettant de reconstruire leur vie. 

Au-delà de tout cela, c’est toute une véritable stratégie qui a été mise en place. La loi encadre toutes les étapes pour la protection des violences conjugales, grâce à des campagnes de prévention des violences, une protection des victimes et une condamnation des agresseurs. 

Il ne faut pas non plus oublier les enfants qui sont considérés comme des victimes directes des violences conjugales (qui ont lieu pour la majorité des cas au sein des foyers).

En 2017, le gouvernement espagnol va encore plus loin avec le « Pacte d’État contre la violence conjugale ». 290 mesures ont alors vu le jour, notamment grâce à un budget d’un milliard d’euros. Entre 2017 et 2022 :

  • les administrations de l’État ont reçu 400 millions d’euros ;
  • les 15 communautés autonomes et les 2 villes autonomes ont reçu 500 millions d’euros ;
  • les municipalités ont reçu 100 millions d’euros.

La lutte a lieu sur l’ensemble du territoire et concerne toutes les entités de la vie politique du pays.

Le rôle des médias

Si toutes ces politiques marchent si bien et si les chiffres sont bien inférieurs aux chiffres français concernant les victimes de violences conjugales, c’est aussi parce que les victimes sont très médiatisées.

Partout en Espagne, on sait ce qui s’est passé et cela rend la sensibilisation encore plus forte. Les procès sont médiatisés et les problèmes traités en conséquence des actes commis. 

Pourquoi cette lutte contre les violences marche-t-elle ? Est-ce viable encore longtemps ?

Si tous les projets de lutte contre les violences conjugales sont si forts, c’est aussi grâce à (à cause de) l’histoire du pays. Après la dictature, les gouvernements et les citoyens espagnols ont lutté et se sont battus chaque jour pour que la démocratie soit bien ancrée dans la vie politique et dans la vie de tous les jours de tous.

Cependant, cette lutte contre les violences conjugales est remise aujourd’hui en cause, notamment par le parti d’extrême droite Vox.

En 2019, Javier Ortega Smith (le Secrétaire général de Vox) avait affirmé : « Nous ne sommes pas contre les femmes, au contraire, nous voulons leur protection, mais nous nous opposons à cette idée féministe radicale selon laquelle il faut que les deux sexes s’affrontent, et qu’il faut combattre l’homme en tant qu’incarnation du mal absolu. »

Vox voulait abolir la législation de 2004 de Zapatero, qui n’avait pas lieu d’être pour eux, et mettre fin aux budgets alloués. Il dénonçait « les quantités gigantesques d’argent versées en faveur de cette politique idiote et inefficace », avant d’ajouter que « la violence n’a pas de sexe. Assassiner un homme est aussi grave qu’assassiner une femme. On ne parle que des femmes tuées, mais pas des violences entre pères et fils, entre homosexuels, entre tantes et nièces. »

La situation reste donc à surveiller sous le régime de Pedro Sánchez, où la droite avance de plus en plus. En décembre 2022, ce sont 13 femmes qui ont été assassinées en 28 jours, un « record » depuis 2008…