féminisme

Aujourd’hui, retour sur la question du féminisme en Amérique latine. La région est meurtrie depuis des décennies par des inégalités hommes-femmes très fortes. À cela s’ajoutent l’augmentation et la banalisation des violences exercées à l’encontre des femmes. Dans aucun pays, il ne devrait être considéré comme normal de violer ou d’assassiner une femme. Et pour cette raison, de nombreux mouvements ont fait du droit des femmes leur combat majeur.

Les mouvements féministes ont ainsi bouleversé l’Amérique latine au cours des dernières années. Le féminisme est de plus en plus omniprésent dans la région et ne semble admettre aucune frontière. Ce mouvement prend de la voix et résonne dans le monde entier. Il n’y a qu’à voir le chant de Ni una menos (lancé en 2015 en Argentine pour dénoncer les féminicides), qui a été repris dans le reste des pays latino-américains (Chili, Pérou, Mexique…) et européens (Espagne, Italie…).

Qu’est-ce que le féminisme ?

Le féminisme pourrait être défini comme un ensemble de mouvements et d’idées politiques, sociales et culturelles qui visent à promouvoir l’égalité hommes-femmes et à défendre le droit des femmes. Ces mouvements permettent de nombreuses avancées, que nous allons évoquer dans cet article.

Mais malheureusement, les efforts menés sont parfois encore insuffisants. Il y a donc souvent une certaine ambivalence au sein des pays d’Amérique latine puisque de nombreux problèmes subsistent.

Les problèmes en quelques chiffres

  • L’Amérique latine a enregistré 3 800 féminicides en 2019, soit 8 % de plus qu’au cours de l’année précédente.
  • 14 des 25 pays dénombrant le plus de féminicides dans le monde entier se situent en Amérique latine.
  • En Amérique latine, un féminicide se produit toutes les trois heures.
  • L’ONU qualifie l’Amérique latine comme étant la seconde région la plus dangereuse pour être une femme, après l’Afrique.

Je vais ici faire de mon mieux pour que tu aies une idée globale de la situation actuelle des pays que j’ai choisi de citer. Mais aussi une idée à retenir pour chacun qui pourrait te servir à être précis·e dans ton argumentaire en khôlle et dans tes essais.

Cet article est donc loin d’être exhaustif, mais il aspire tout de même à te permettre de complètement couvrir la question du féminisme en Amérique latine au concours.

Bolivie

Idée majeure : une lutte déjà bien engagée

Dans ce pays, où le taux de féminicide est l’un des plus élevés de l’Amérique latine et où le niveau de violence sexiste demeure important, la lutte féministe est acharnée et pleine d’ambition. C’est un combat à deux vitesses, auquel se livrent le gouvernement et le peuple bolivien.

Le peuple et les organismes féministes

Les organismes féministes sont nombreux dans le pays, mais le plus important d’entre eux est sans aucun doute le collectif bolivien Mujeres Creando. Ce mouvement féministe, artistique et politique utilise le graffiti comme moyen d’expression et la rue comme espace d’expression. Ceci afin de rappeler à la population bolivienne la nécessité d’établir l’égalité des sexes. L’impact du graffiti dans la rue est amplifié par sa résonance sur l’espace numérique, puisque Mujeres Creando utilise les réseaux, la radio et Internet pour diffuser ses œuvres et ses idées.

Mujeres Creando réalise ses interventions créatives dans la rue pour réunir le peuple et gagner en poids et en importance. Ceci pour demander au gouvernement de prendre des mesures concrètes contre la sexualité violente et machiste. Cela fonctionne, puisque, comme le revendique María Galindo (féministe libertaire et animatrice de radio), la rue est l’endroit par excellence de la présence du peuple.

Le gouvernement et la politique

Cette demande du peuple résonne au sein du gouvernement, qui consacre depuis l’élection de Luis Arce une bonne partie de son programme à la défense du droit des femmes.

Luis Arce désire ardemment agir. Lors de l’Assemblée générale des dirigeants mondiaux, il a présenté 2022 comme l’année de la révolution culturelle pour la dépatriarcatisation de son pays. Il déclare vouloir que son pays promeuve des politiques pour que les femmes jouent un rôle important dans le pays ou encore pour que l’égalité des chances en matière d’éducation soit assurée pour les filles. Il a la volonté de faire de la politique un instrument de défense des victimes de ces aberrations.

Cette volonté a donné lieu à des actions concrètes, même si le plus gros reste à venir. On peut notamment penser à la promulgation de la Ley de Protección a las Víctimas de Feminicidio, Infanticidio y Violación, destinée à prendre soin de la vie des femmes boliviennes. Cette loi est le résultat d’un travail de longue haleine mené par le gouvernement pour promouvoir des changements structurels en faveur des femmes.

Argentine

Idée majeure : être féministe, mais comment ?

Hausser la voix

Débattre et descendre dans la rue a permis aux féministes argentines de parvenir à leurs fins. L’exemple parfait est la réussite du mouvement Marea Verde (en faveur de la dépénalisation de l’avortement). Ce dernier a poussé le gouvernement à faire voter une loi pour légaliser l’avortement le 30 décembre 2020.

C’est un mouvement qui a pris beaucoup d’ampleur, puisque le séisme de la légalisation de l’IVG en Argentine a provoqué des remous dans tout le continent sud-américain. La députée chilienne Maite Orsini déclare à cette occasion « qu’il ne fait aucun doute que la marée verte d’Argentine a provoqué une onde de choc en Amérique latine ».

La légalisation de l’avortement était fondamentale, mais insuffisante. Un grand chemin reste encore à parcourir, car la liste des revendications est longue. Il faut encore promouvoir le droit d’accéder aux méthodes contraceptives et à l’éducation sexuelle. Il faut aussi éradiquer la violence de genre (entre autres, les féminicides et la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle).

Pour continuer sur cette lancée, il faut encore hausser la voix et mettre un terme aux souffrances endurées par de nombreuses femmes.

Écrire

Écrire est aussi un moyen efficace pour se faire entendre et défendre le droit des femmes. Pour reprendre l’exemple de la violence de genre, Belén López Peiró, chroniqueuse du silence sur les abus sexuels, accompagne les femmes et leur permet de se sentir comprises.

Son livre Por qué volvías cada verano dénonce la structure sociale et familiale qui soutient l’agresseur, qui le place dans une position de pouvoir compliquée. Il attaque une culture machiste profondément enracinée. C’est un bon exemple pour montrer qu’écrire a pu avoir le pouvoir d’alerter et de secouer le peuple argentin.

Colombie

Idée majeure : la politique est un moyen de parvenir à ses fins

Féminiser la politique

Le projet Estamos Listas (« Nous sommes prêtes ») soutient des candidates féministes à des postes de responsabilité politique. Il s’engage à mettre fin à la violence exercée à l’encontre des femmes en Colombie. Son objectif est de féminiser l’État pour que les personnalités politiques féminines et féministes puissent donner aux Colombiens les moyens d’avancer vers un changement structurel.

Les militantes d’Estamos Listas mènent des campagnes de lutte contre les violences faites aux femmes dans toutes les sphères de la société. De la défense de la vie à la défense des intérêts économiques et politiques des femmes, ce mouvement se veut en faveur d’un changement structurel et permanent de la société colombienne.

La politique permet le changement

La Cour constitutionnelle a voté la dépénalisation de l’IVG, qui a été effectivement mise en place le 21 février 2022. Une explosion de joie et une déferlante verte ont suivi dans toute la Colombie, qui devient ainsi le cinquième pays d’Amérique latine à dépénaliser l’avortement. La politique a permis de marquer une réelle avancée dans la lutte du pays en faveur du droit des femmes.

Une nouvelle ère commence par ailleurs avec l’apparition d’un nouveau paysage politique. Ce dernier est fondé autour de la figure de Gustavo Petro et de sa vice-présidente afro-colombienne, féministe et écologiste, Francia Márquez. Márquez est reconnue pour son engagement dans la lutte pour la protection du droit des femmes et de la justice sociale, en tant que fondatrice de Soy Porque Somos.

Mais la situation demeure malgré tout très inquiétante

Si des avancées législatives significatives ont été conquises en Colombie pour les droits des femmes, ces dernières sont encore victimes de violences, d’assassinats. Elles sont toujours confrontées à de multiples formes de discriminations sociales et économiques. Et si de nombreuses lois ont été votées, un fossé persiste souvent entre les textes et leur application.

Cela amène Kelly Echeverry, membre de l’association Vamos Mujer, à déclarer que la situation des femmes en Colombie est très grave à l’heure actuelle. Plus de 90 % des cas de violence domestique contre les Colombiennes ne dépassent pas le stade de l’enquête policière. Et seuls 7 % des cas passent devant les tribunaux. Le système judiciaire a abandonné les femmes.

Dans le même esprit, malgré des quotas instaurés par la loi, la participation des femmes à la vie politique peine à s’affirmer. En 2015, elles représentent 17 % des députés et 10% des maires. Ces chiffres sont bien évidemment problématiques.

Chili

Idée majeure : un nouvel élan motivé par un nouveau gouvernement

Gabriel Boric donne un nouveau souffle au Chili

Gabriel Boric appartient à une génération qui considère le féminisme comme étant bel et bien une réalité contemporaine. Il déclare lors d’une interview à la BBC fin décembre 2021 « représenter l’air frais, la jeunesse, la nouveauté ».

Les convictions féministes du nouveau Président chilien se reflètent par ailleurs dans la composition du gouvernement. Sur les 24 ministères de son gouvernement, 14 postes sont réservés à des femmes (dont certains postes clés).

Le fruit de nombreuses années de lutte et de combat

Cette flambée féministe n’arrive pas par hasard. Elle est le fruit de longues années de luttes et de combats. Notamment celui du collectif féministe Las Tesis. La performance Un violador en tu camino, réalisée par des femmes de tous âges (les yeux bandés avec des tissus noirs et un foulard vert au cou), visait à dénoncer le harcèlement de rue, les abus sexuels et le manque de justice. Par la phrase El violador eres tú, le collectif désigne les juges, l’État et la police comme des complices.

On peut aussi penser dans la même veine au projet Más que Juanitas, qui a réuni une vingtaine d’organisations féministes chiliennes. Ceci pour accueillir les points de vue de divers groupes de femmes et proposer une série de normes minimales afin que ces demandes soient garanties dans la nouvelle Constitution.

Les défis sont nombreux, mais le gouvernement semble prêt à les affronter

Un gouvernement composé d’une majorité de femmes ministres constitue une avancée importante. Mais les défis à relever pour faire progresser les droits des femmes sont multiples et profonds.

Pourtant, malgré les nombreux obstacles qui demeurent et la profonde incertitude qui règne, le mouvement féministe chilien a d’ores et déjà réussi à repousser les limites du débat politique. L’horizon semble donc être de bon augure pour le Chili.

Cuba

Idée majeure : l’importance des réseaux sociaux dans la lutte

À l’origine : un gouvernement bien trop présent

À Cuba, si l’on parle de féminisme, il faut nécessairement tenir compte de la Federación de Mujeres Cubanas (FMC). Il s’agit d’une organisation qui a vu le jour en 1960 et qui est à l’origine un outil politique créé par Fidel Castro. Elle a pour but de développer des politiques et des programmes. Son objectif premier est la pleine égalité des genres. Et ce, dans tous les domaines (politique, économique, social, culturel) et pour toutes les femmes, quelle que soit leur origine sociale.

Aujourd’hui demeure l’idée que la FMC est sous le joug du pouvoir. Cela a amené de nouvelles associations féministes indépendantes du gouvernement cubain à se développer. Cela a également favorisé l’utilisation massive d’Internet et des réseaux sociaux pour déjouer l’emprise du gouvernement.

Une volonté de s’émanciper de l’État

Ces dernières années, des plateformes nouvelles et indépendantes du pouvoir ont ainsi émergé au nom du droit des femmes. La Red femenina de Cuba et la plateforme Yo Sí Te Creo en sont deux exemples. Elles visent à offrir un accompagnement aux femmes victimes de violence de genre. Et l’usage des réseaux sociaux permet d’obtenir une plus grande visibilité.

Ainsi, l’activisme féministe cubain s’empare progressivement de ce nouvel espace à sa disposition : Internet. La montée en puissance du féminisme à Cuba découle de la montée du cyberféminisme qui se veut plus informel et, dans le cas cubain, totalement détaché du pouvoir politique. Les nouvelles organisations féministes répondent au critère de la transparence. Les réseaux sociaux apparaissent comme un nouvel espace d’expression, d’échanges et de revendications.

En 2017, Cuba a été le pays où l’utilisation des réseaux sociaux a connu le plus gros pic. On a compté plus de 2,7 millions de nouveaux utilisateurs (soit 365 % de plus que l’année précédente).

Venezuela

Idée majeure : désir de progresser, mais encore incapable de réaliser de réelles avancées

Une volonté d’aller vers le progrès

De nombreux organismes vénézuéliens s’engagent pour soutenir le combat féministe.

À titre d’exemple, Girl Up Venezuela est une organisation féministe qui lutte pour pallier le déséquilibre des opportunités offertes aux filles par rapport aux garçons. Todxs Podemos Ser est une organisation qui sème la conscience féministe en manifestant et en réalisant des podcasts. Uquira est un collectif féministe qui organise des marches pour montrer que les Vénézuéliens sont unis face à la question et désireux de changement.

Mais ce ne sont que des noms parmi d’autres, car ces organisations se comptent par dizaines. Il y a réellement une volonté générale d’avancer au sein du pays.

Mais cette volonté n’aboutit pas encore

L’ensemble de ces initiatives n’aboutit pour l’instant à rien de concret. Et si l’agenda de la lutte féministe au Venezuela a relativement avancé, de nombreuses questions demeurent en suspens.

Le premier problème majeur demeure la dépénalisation de l’avortement. Une question sensible, dans laquelle les idées religieuses et morales continuent de prévaloir. L’avortement est encore interdit, alors que les avortements non médicalisés causent près de 20 % des décès maternels dans le pays, selon un rapport réalisé en 2019. Beaucoup de vies seraient épargnées si l’IVG était autorisée.

Le deuxième problème majeur repose sur l’absence de chiffres officiels concernant la situation des droits des femmes vénézuéliennes. Il est très dur d’obtenir des chiffres sur la violence à l’égard des femmes, sur la mortalité maternelle, sur la fécondité des adolescentes…

Malheureusement, les faibles actions du gouvernement en la matière n’aident pas à avancer. Le plan national de Guaidó ne mentionne même pas le problème de la violence à l’égard des femmes. Il ne propose pas non plus de mesures pour résoudre les problèmes spécifiques de genre dont souffrent les femmes aujourd’hui. Tandis que le gouvernement Maduro se proclame féministe, mais se caractérise par des institutions faibles et une indifférence préoccupante.

Si le gouvernement ne soutient pas le peuple dans sa démarche, aucune avancée ne sera réalisée.

Pérou

Idée majeure : un féminisme qui peine à exister

Le Pérou se fait discret dans cette explosion féministe sud-américaine. Pourtant, les violences y sont nombreuses. Dans le pays, une femme disparaît toutes les trois heures. Comment expliquer cette inaction ?

Inaction de la police et de la justice

La police péruvienne est souvent reconnue coupable de négligence quand il s’agit d’enquête concernant des féminicides et des disparitions.

Par exemple, en 2015, une vidéo a circulé sur les réseaux où l’on voit le compagnon de l’époque d’Arlette Contreras (ancienne membre de la Chambre des députés du Pérou) la tirer par les cheveux et la frapper dans le couloir d’un hôtel. Arlette Contreras a porté plainte suite à cet épisode. Elle a perdu plusieurs fois son procès pour violences conjugales, malgré les preuves dont elle disposait.

Elle a d’ailleurs tenté de fonder la version péruvienne du mouvement Ni una menos suite à cette justice sexiste. Tentative qui n’a pas fonctionné, car les gens ne l’ont pas suivie. La violence faite aux femmes est loin d’être au premier plan de la scène sociétale et politique au Pérou.

Inaction du gouvernement

Le programme de Pedro Castillo n’inclut aucune mesure féministe, alors que de nombreuses questions posent problème (la légalisation de l’avortement ou une politique de lutte contre les féminicides).

C’est notamment dû à l’importance de la religion pour Pedro Castillo. Il refuse toute avancée majeure pour les droits des femmes en raison de ses convictions religieuses évangélistes. Cela réprime aussi les intentions féministes du peuple. En effet, il est difficile de se revendiquer féministe lorsque l’on est conscient de l’importance et de la place de l’Église évangéliste dans le pays.

Peut-être un peu d’espoir ?

Il existe malgré tout quelques initiatives (qui peinent à se développer). On peut notamment citer celle du collectif « Somos 2074 y muchas más », qui demande justice et réparation pour les victimes de violences sur les places publiques.

Ce collectif compte dans ses rangs des militantes féministes, activistes et victimes de stérilisations forcées.

Nicaragua

Idée principale : retour en arrière pour le Nicaragua avec Ortega

Le gouvernement fait obstacle au féminisme

Cela fait 15 ans que Daniel Ortega est de retour au pouvoir. Et cela fait 15 ans qu’il y a eu de nombreux reculs, tant pour les femmes que pour la société. Son gouvernement a notamment interdit 267 ONG depuis 2018, dont 40 ONG féministes (selon la Mesoamerican Initiative for Women Human Rights Defenders). Ces décisions mettent en danger de nombreuses femmes.

Pour te donner un exemple précis, l’un des premiers groupes féministes à fermer fut le Collectif des femmes de Matagalpa (Colectivo de Mujeres Matagalpa, CMM). Pendant des décennies, le CMM a fourni à plus de 10 000 femmes par an des services de santé reproductive et mentale, ainsi qu’un soutien juridique et une protection contre la violence. La fermeture du bureau de CMM et l’arrêt de ses projets ont donc nui à la santé des femmes et ont permis à la violence sexiste de prospérer.

Reflet du non-respect de la démocratie

Selon María Teresa Blandón, sociologue et féministe de premier plan qui coordonne l’un des groupes concernés (La Corriente), les autorités savent qu’il y a un esprit critique, une défense des droits de l’homme et une vocation démocratique dans les organisations féministes. C’est parce qu’Ortega désire avoir le contrôle absolu qu’il réprime les féministes.

Mais il n’y a pas que les groupes féministes qui sont touchés. L’activisme social et la défense des droits diminuent plus généralement au Nicaragua. On assiste à ce qu’Andrés Oppenheimer appelle, pour désigner l’ampleur de la détérioration de la démocratie en Amérique latine, « la depresión democrática de América Latina ».

Mexique

Idée majeure : les féministes considérées comme une menace

Les féministes sont l’objet de surveillance

Le groupe de hackers Guacamaya a récemment fait fuiter des documents classifiés de l’armée mexicaine. Ces derniers révèlent que les organisations féministes font l’objet d’une haute surveillance militaire. On peut citer Brujas del Mar parmi ces organisations.

C’est inquiétant, car cela montre à quel point les féministes mettent mal le gouvernement, alors que ça ne devrait pas être le cas.

Et le gouvernement n’agit pas

AMLO se contente de belles paroles, à défaut d’actions concrètes. Son plan en 10 points pour « respecter les femmes » n’a pas du tout été appliqué dans la réalité. Et il n’a toujours pas publié son « programme pour sanctionner et éradiquer la violence contre les femmes ».

Inaction problématique, car le Mexique est un pays très violent

Dans un pays où 9 femmes sur 10 ont subi de la violence et qui bat tous les records en termes de féminicides, la vision négative du gouvernement vis-à-vis de la lutte féministe pose problème.

Onze femmes sont assassinées chaque jour dans ce pays. 97 % des féminicides sont impunis. Cette situation n’est pas soutenable et est invivable pour les Mexicaines.

Heureusement, le peuple tente d’agir pour pallier l’inaction du gouvernement

Le féminisme mexicain a été en pleine ébullition et expansion au cours des cinq dernières années. Les réseaux sociaux ont notamment permis aux féministes de s’exprimer sous le prisme des hashtags #Justiciaparatodas (Justice pour toutes), #Niunamas (Pas une de plus) et #Somosunavoz. Des initiatives individuelles ont aussi été menées, comme pour la chanson « Cancion sin miedo » de Vivir Quintana : « Nos sembraron miedo, nos crecieron alas. »

Les actions sociales et artistiques sont donc un moyen efficace pour sensibiliser le peuple et le gouvernement au féminisme. Cependant, sensibiliser ne suffit pas. Il est temps que le gouvernement agisse en conséquence.

Tu es désormais armé·e pour pouvoir répondre à de nombreuses questions sur le féminisme. Si tu veux t’entraîner à un article de colle sur le féminisme, je t’invite à suivre ce lien. Si tu souhaites plutôt parfaire ton vocabulaire sur les inégalités de genre, je t’invite à suivre celui-ci. Bon courage pour la suite 🙂