Mise en contexte

Pour Joseph Nye, « l’Amérique n’est pas en absolu déclin et est vouée à rester plus puissante que n’importe quel état dans les décennies à venir ». Cette déclaration date de 2014 et depuis, l’arrivée de D. Trump au pouvoir a quelque peu changé le rapport américain à la puissance. En effet, le président considère toujours que la place des États-Unis est sur la première marche du podium (« Make America Great Again »). Mais il préfère user du protectionnisme et de l’isolationnisme plutôt que de s’appuyer sur des alliés historiques pour y parvenir.
Cependant les États-Unis peuvent encore compter sur leurs forces traditionnelles, mais dans un monde qui tend à se multi-polariser*, celles-ci montrent certaines limites.

Tout d’abord, les États-Unis gardent une puissance économique de premier ordre. Ils concentrent donc des centres internationaux de décisions et de FTN comme à New-York ou San Francisco. Et leurs firmes continuent de s’implanter dans des foyers stratégiques comme l’Europe ou l’Asie de l’Est. Au niveau politico-militaire, Washington reste une référence mondiale en termes de décisions internationales. Et les différentes interventions américaines au cours des dernières décennies (Colombie, Somalie, Irak…) témoignent également de la puissance américaine. Enfin, le mode vie à l’Américaine continue de se diffuser partout dans le monde, notamment en milieu urbain. Et le rêve américain est encore d’actualité. La “caravane” de migrants honduriens ayant récemment pris la route pour les Etats-Unis le montre bien***.
La forte présence américaine dans le monde via ses bases militaires et ses flottes maritimes, ainsi que son réseau d’alliances (ALENA, APEC, OTAN…) restent des atouts de taille pour la puissance des États-Unis**.
Néanmoins la puissance américaine est menacée à plusieurs niveaux. Économiquement tout d’abord, avec une forte concurrence de l’Asie et de l’Europe ainsi que des importations nombreuses créant un déficit commercial. Mais aussi politiquement avec :
– Des projets d’alliances au point mort (TAFTA, ZLEA) et le retrait d’autres accords (COP21, INF) ;
– L’affirmation de cultures s’opposant à l’hégémonie américaine comme au Moyen-Orient (Iran, Irak) ou en Amérique Centrale.

La carte

Conclusion

Un sujet sur les États-Unis en lien avec la Chine est déjà tombé l’an dernier (ESCP). Mais rien n’empêche de retrouver cette année un sujet centré uniquement sur la transition de la puissance américaine. Il serait alors important de souligner que si D. Trump n’est pas le premier président américain à utiliser le protectionnisme, il introduit en revanche une nouvelle donne face aux limites de la puissance étasunienne : une forme d’isolationnisme (retrait des accords) mêlée à un certain unilatéralisme (gestion du cas nord-coréen, de l’Arabie Saoudite…).
Les éléments de cette carte restent de plus exploitables pour un sujet plus historique sur la puissance américaine.

*Ou à devenir apolaire pour certains.

 **En dépit de la volonté de D. Trump de se retirer de la plupart des alliances.

***Même si ces migrants semblent d’avantage fuir l’insécurité et la pauvreté du Honduras que de rêver des Etats-Unis.