Mise en contexte

La récente élection de Jair Bolsonaro à la présidence brésilienne marque un nouvel épisode dans l’histoire des relations entre sud et nord-américains. En effet, depuis quelques années l’Amérique du Sud a (re)basculé à droite (condamnation de Lula et destitution de Dilma Roussef au Brésil, élection de Mauricio Macri en Argentine). Elle s’est également rapprochée des États-Unis comme en témoigne la réouverture des relations avec Cuba. Toujours est-il que d’un point de vue économique, l’Amérique du Sud s’affirme tandis que l’Amérique du Nord conserve sa puissance. L’Amérique centrale reste quant à elle assez marginale. Comment ces tendances se traduisent-elles sur le continent américain ? C’est ce que nous allons voir.

Tout d’abord, les états du continent américain restent hiérarchisés de façon assez claire. Les États-Unis restent une puissance sans équivalent sur tous les plans (militaire, économique, influence…). Le Canada constitue une seconde puissance de taille, avec une économie prospère et un développement social très avancé. Ses forces militaires sont moindres mais son immense territoire ainsi que sa présence dans les institutions internationales compensent largement. Vient ensuite le Brésil, en tant que puissance émergente (voire en partie émergée) aux ambitions mondiales. En effet, malgré les difficultés économiques de ces dernières années le Brésil entend bien s’affirmer via des alliances bilatérales notamment, et possède des atouts gigantesques (ressources naturelles). D’un point de vue économique viennent ensuite des états intégrés aux marchés mondiaux comme l’Argentine, le Mexique, la Colombie ou le Pérou. En revanche la situation sociale et/ou politique est pour certains plus inquiétante. C’est notamment le cas du Venezuela et de la crise profonde qu’il traverse. Enfin, les pays d’Amérique centrale ainsi que certains états d’Amérique du Sud comme la Bolivie, l’Uruguay ou le Paraguay sont à la traîne. En termes de développement économique bien sûr, puisque beaucoup sont encore exploitées (notamment par les firmes étasuniennes). Mais aussi en termes de développement social, l’insécurité et la pauvreté étant deux fléaux très ancrés en Amérique Centrale.
Le dynamisme de certains états s’appuie logiquement sur des lieux clés. Ainsi, les villes de rayonnement mondiale restent étasuniennes. Mais d’autres métropoles comme Rio de Janeiro, Mexico ou Bogota ont une influence croissante. Si bien qu’une mégalopole est en formation du sud du Brésil jusqu’à Buenos Aires en Argentine. De même les interfaces maritimes et terrestres attractives restent principalement nord-américaines mais se développent également au Sud.
Enfin, malgré le récent rapprochement évoqué en introduction, l’hégémonie américaine est depuis plusieurs années contestée. Notamment via des organisations régionales telles que le MERCOSUR ou l’ALBA.

La carte

Conclusion

Un sujet portant uniquement sur l’Amérique du Sud est généralement peu probable du fait du possible avantage qu’auraient les étudiants hispanophones. En revanche un sujet mettant en lien Amérique du Nord et du Sud semble tout à fait possible. Il faudra alors garder en tête les différentes hiérarchisations possibles ainsi que les principaux centres d’impulsion du continent. Interroger les futures relations entre les États-Unis et ses alliés du Nord (Canada et Mexique), ainsi qu’avec l’Amérique du Sud semble pertinent pour saisir tous les enjeux du continent. La Chine* et même l’Asie en générale peuvent aussi être introduites comme nouvelles ouvertures pour l’Amérique du Sud, après des années de domination étasunienne.

*Le pays voulait par exemple financer un projet de désenclavement de la Bolivie par chemins de fer via le Chili