Chine-USA

Les sujets sur l’Europe n’ont pas manqué aux concours BCE et Ecricome depuis les années 2010. Pour rappel, l’espace européen a fait l’objet de sujets de concours sous différentes appellations :

  • l’Union européenne – 2010 : Quels rôles pour l’Union européenne dans la mondialisation et le jeu des puissances ? Ou encore en 2017 : L’Union européenne face aux effets déstabilisateurs de la mondialisation ;
  • la construction européenne – 2016 : La construction européenne face aux défis de la Méditerranée et du monde méditerranéen (1957-2016), ou encore en 2018 : La construction européenne confrontée à la question de la nation (1951-2018) ;
  • le bassin méditerranéen – 2020 : Le bassin méditerranéen, un espace de crises et de rivalités internationales depuis la fin de la guerre froide.

Des sujets sur les États-Unis ne sont pas rares (HEC : 2009 et 2013, ESSEC : 2013), et également sur la Chine (Ecricome : 2019, ESSEC : 2019, GEM : 2020). Plus encore, il y a déjà eu un sujet qui faisait appel à la fois aux États-Unis et à la Chine, comme en 2018 : États-Unis-Chine : Rivalités de pouvoir et d’influence.

Cependant, il n’y a jamais eu de sujet aux concours qui fasse appel à la fois à l’espace européen, aux États-Unis et à la Chine. Pourtant, force est de constater que ces trois territoires tiennent une place majeure sur la scène géopolitique, géoéconomique et militaire à l’échelle mondiale. Plus encore, la tension sino-américaine, cette « bataille de géants », prend de plus en plus de place, et semble écraser une UE qui se retrouve alors entre deux camps et divisée.

Ainsi, il serait intéressant de se pencher sur la question de la souveraineté européenne, d’une Europe qui chercherait à retrouver sa place dans le grand jeu des puissances et d’analyser alors le sujet suivant : Entre Chine et États-Unis, quelle souveraineté européenne depuis la fin de la guerre froide ?

Accroche de la dissertation

François Heisbourg dans Le temps des prédateurs : la Chine, les États-Unis, la Russie et nous analyse la « polycrise » que subit l’Europe depuis la fin de la guerre froide : une crise constitutionnelle, migratoire, financière, économique et identitaire. Plus encore, il montre comment cette Europe divisée et désunie par les crises devient le terrain de chasse des prédateurs modernes : la Chine, la Russie et les US.

Définitions et analyse des termes du sujet

La fin de la guerre froide a marqué en Europe le début d’une série de crises :

  • le désordre des marchés financiers ;
  • la réémergence d’une puissance révisionniste (la Russie de Poutine depuis les années 2000), qui veut miner les pays de l’Est qui ont rejoint l’UE (2004) ;
  • les désordres au Proche et Moyen-Orient qui ne font que diviser les Européens, minant ainsi la souveraineté européenne de l’intérieur.

La souveraineté européenne est entendue comme la capacité de l’UE (Traité de Maastricht, 1992) à être maîtresse de ses choix, à ne pas subir les influences et ingérences des puissances extérieures, à ne porter qu’une seule voix qui rassure les citoyens européens.

Or, force est de constater que la souveraineté européenne semble de plus en plus menacée par un contexte extérieur de plus en plus en dangereux : la rivalité sino-américaine, où les protagonistes s’invitent dans le jeu européen et profitent des divisions internes pour s’implanter en Europe.

  • Les US s’appuient sur un héritage du XXᵉ siècle par l’OTAN (1949) et l’UEO (1948) et d’une relation transatlantique défendue ardemment par certains pays européens (groupe de Visegrád).
  • La Chine s’impose depuis les années 2000 comme une puissance qui ne s’immisce pas dans les affaires de l’UE (du moins, elle ne se présente pas ainsi).

Reste que les Européens se trouvent profondément divisés sur le camp à choisir et mettent alors en jeu leur souveraineté dans plusieurs domaines.

La problématique

Dans quelle mesure les divisions des Européens sur la direction à donner un projet européen empêchent ces derniers d’imposer clairement une souveraineté européenne face à la rivalité sino-américaine qui profite de ses faiblesses ?

Concepts et auteurs pouvant être utilisés dans une copie de géopolitique en prépa ECG

R. Frank – La construction de l’Europe, une histoire cyclique (2004)

La souveraineté politique a toujours été une source de divisions au sein du projet européen. Dès le Traité de Bruxelles pour la création de l’UEO (1948), la question de savoir si l’on choisit le respect des souverainetés nationales ou une communauté supranationale s’est en effet posée. Mais en réalité, l’échec de la CED par un refus français (Plan Pleven, 1954) a répondu à cette question : sans volonté d’union politique à l’unanimité, rien n’apparaît vraiment viable pour l’Europe.

Z. Brzezinski – Le Grand Échiquier (1997)

Le projet de défense européenne est source de tensions entre les pays de l’UE. Plusieurs visions de la défense de l’Europe s’entrechoquent, ce qui rend impossible une quelconque souveraineté européenne :

  • l’Allemagne verrait dans l’Europe un projet de « rédemption » après l’épisode hitlérien ;
  • la France y verrait un projet de puissance par substitution au projet colonial, un « multiplicateur de puissance » (J. Chirac).

Régis Debray – L’Europe fantôme (2019)

Comme le montre Régis Debray dans l’Europe fantôme, l’incapacité de l’UE à avoir une réelle souveraineté militaire vient du fait qu’aucun projet politique ne rassemble l’Europe. Il démontre qu’il n’y a pas d’imaginaire collectif, notamment en comparant les billets de banque américains et européens. Sur les billets américains, il remarque une géographie, une histoire, une transcendance, « In God We Trust », tandis que sur les billets de l’euro, il y a un refus de se définir. L’UE est un OPNI (J. Delors), c’est-à-dire un objet politique non identifié.

Dès lors, comment prétendre une souveraineté européenne sans définir un projet politique ?

R. Mundell et la théorie des zones monétaires optimales

Comme le démontre R. Mundell dans sa théorie des zones monétaires optimales, les divisions européennes sur l’économie et l’absence de projet budgétaire empêchent une réelle souveraineté monétaire européenne :

  • les « frugaux » (Europe scandinave, Pays-Bas, Finlande) ont été réticents à l’idée d’une mutualisation des dettes pendant la crise de la Covid-19 ;
  • l’Europe du Sud a été partisane de cette mutualisation.

A. Laïdi – Le droit, nouvelle arme de guerre économique (2019)

Comme le montre A. Laïdi dans Le droit, nouvelle arme de guerre économique, l’extra-territorialisation du droit américain empêche toute tentative européenne contre les US d’aboutir. L’impuissance européenne face aux US est notamment visible lorsque les Européens ont été menacés par les US pour sortir du marché iranien, ce qu’a fait immédiatement Total, alors remplacé par le concurrent chinois CNPC.

M. Foucher, Le retour des frontières (2016)

L’une des principales difficultés de l’UE est l’absence claire de frontières. Pour étayer ce constat, Michel Foucher prend l’exemple de la Turquie qui semblerait miner la souveraineté de l’UE.

Malgré l’accord UE-Turquie de 2016, les Européens restent vulnérables face à la Turquie sur la question migratoire, comme l’atteste l’ouverture des frontières avec l’UE (Grèce), le 28 février 2020 – une mise en garde de la Turquie. Le levier migratoire accouplé au dossier libyen pour la Turquie est alors un coup de frein à une quelconque souveraineté migratoire pour les Européens.

Z. Laïdi, La norme sans la force, l’énigme de la puissance européenne (2005)

Selon Z. Laïdi, l’Europe a défini sa souveraineté, sa puissance, sur d’autres critères que les autres pays, notamment sur l’environnement. L’Europe entend retrouver une souveraineté écologique grâce :

  • au projet 3×20 du Paquet énergie climat (20 % de renouvelables, 20 % d’économie d’énergie, 20 % d’apport énergétique) de 2008 ;
  • à la déclaration, le 11 novembre 2019, du « Green Deal » ou Pacte Vert par la Commission en 2019, qui assure la neutralité carbone d’ici 2050, financé à hauteur de 100 milliards d’euros sur sept ans.

Suggestion de plan détaillé

I/ La souveraineté européenne apparaît vacillante en Europe du fait des divisions internes profondes

A) Les divisions internes à l’UE empêchent de faire émerger une souveraineté politique et militaire

Les divisions internes au projet européen ne sont pas nouvelles. En réalité, dès le début du projet se pose la question du sens à donner à la construction européenne.

Voir ci-dessus : Robert Frank – La construction de l’Europe, une histoire cyclique.

En ce qui concerne le projet de défense européenne, les divisions sont encore plus nombreuses. Aucune souveraineté militaire n’apparaît possible puisque les intérêts européens divergent.

Voir ci-dessus : Z. Brzezinski, Le Grand Échiquier.

Dès lors, comment l’UE se protège-t-elle ? La création de l’OTAN en 1949 et son rapprochement avec l’UE rassurent certains pays atlantiques qui préfèrent le parapluie américain à une stratégie européenne de défense vacillante. L’Europe de la défense semble plutôt un fantasme (français) qu’une réalité, malgré :

  • 1992 : Traité de Maastricht avec la création de la PESC ;
  • 1998 : Traité de Saint-Malo avec la création de la PESD ;
  • 2007 : le Traité de Lisbonne avec la création de la PSDC.

Outre la mission Artémis en 2003 en RDC et Atalante en 2008 pour la lutte contre la piraterie, la souveraineté militaire demeure absente. L’exemple le plus symbolique de cette perte de souveraineté est le conflit en Yougoslavie et le cycle de guerres civiles de 1991 à 2001 aux portes de l’Europe, sans que les pays frontaliers ne puissent faire quelque chose. Les accords de Dayton signés par les Américains en 1995 montrent qu’une fois de plus, la souveraineté européenne, alors humiliée, est sous la tutelle américaine.

Voir ci-dessus – Régis Debray – L’Europe fantôme.

B) Les divisions internes qui empêchent de faire émerger une souveraineté monétaire

Comment l’UE peut avoir une souveraineté monétaire avec l’euro (1999, mise en circulation en 2002), alors que :

  • il n’y a pas de politique budgétaire commune ;
  • les économies européennes sont très hétérogènes (l’Allemagne et la Grèce ont des trajectoires opposées) ;
  • tous les membres de l’UE ne sont pas dans la zone euro (19/27).

Voir ci-dessus : R. Mundell et sa théorie des zones monétaires optimales.

Cependant, il convient de nuancer ce constat par le rôle thaumaturge de la Banque centrale européenne (BCE) qui tente « Whatever it takes » d’assurer cette souveraineté monétaire. C’est clair, lors de la crise de la dette souveraine après la crise de 2008 et en 2020, lors de la crise de la Covid-19 : la BCE soutient cette monnaie (cf. le rachat des titres par la BCE).

C) Les divisions internes qui empêchent de faire émerger une souveraineté économique, industrielle et technologique

Ces divisions sur le secteur industriel et technologique ne datent pas de la guerre froide. Si l’on prend par exemple le secteur aéronautique dans les années 60-70, le problème de la souveraineté industrielle est le même. Lorsque les pays européens décident de lancer « l’Eurofighter » en 1979, la France décide de se retirer du projet pour lancer le Rafale en 1985.

Aujourd’hui, l’une des difficultés de l’UE est qu’elle n’a toujours pas de réelle politique commune industrielle et économique. Bien que l’UE soit la première puissance économique comptant pour 40 % des transactions, ces chiffres sont l’arbre qui cache la forêt. Il convient de relever l’incapacité de l’UE à faire émerger des champions de la troisième RI qui concurrenceraient les GAFAM, BATX… En réalité, il y a une profonde division entre les puissances industrielles qui invite à une brève typologie.

  • L’Allemagne : géant de l’industrie avec son Mittelstand, et ses rapports avec la Mitteleuropa lui permettent de s’afficher parmi les plus grandes puissances industrielles.
  • Les pays d’Europe du Sud : frappés par la désindustrialisation partielle et souffrent d’un manque de politique industrielle.

La crise de la Covid-19 a encore été une corde de rappel de cette désunion sur la question industrielle à l’échelle européenne. En effet, la majeure partie des pays européens ont dû prendre part à la « diplomatie des masques » chinoise, faute de pouvoir eux-mêmes se fabriquer des masques dans l’urgence.

Il est tout de même important de nuancer un total « manque de souveraineté » de l’Europe par l’existence d’une souveraineté alimentaire grâce à la PAC (1964) qui n’est pas négligeable.

II/ L’incapacité des Européens à assurer une souveraineté est amplifiée par l’intervention de nouvelles puissances qui profitent de ces faiblesses et divisent encore plus les Européens

A) Les relations de l’UE avec les États-Unis

La question de la souveraineté européenne se pose lorsque l’on s’intéresse à la relation transatlantique. Les États-Unis apparaissent comme un frein à davantage de souveraineté en Europe.

  • Pour la souveraineté militaire : les PECO et l’Allemagne préfèrent de loin le parapluie américain sous l’OTAN qu’une armée européenne qui balbutie. Seule la France en réalité rêve d’une « autonomie stratégique » et d’une « souveraineté européenne » détachées de l’OTAN (ce qui se comprend car la France est le seul pays européen à posséder l’arme nucléaire depuis le Brexit). C’est bien Emmanuel Macron qui parle de l’OTAN comme une organisation en « état de mort cérébrale ». Mais au grand dam de la France, l’ombre de l’Oncle Sam n’est jamais loin. Les US apparaissent en effet comme un frein à l’intégration européenne pour la France en tant que source de divisions, car même les Allemands semblent préférer la tutelle américaine, comme l’a défendu la ministre de la Défense allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer.
  • Pour la souveraineté numérique : voir ci-dessus : A. Laïdi, Le droit, nouvelle arme de guerre économique. L’incapacité européenne face au droit américain empêche toute souveraineté, comme le montrent les amendes records de Siemens de 800 millions de dollars en 2008 ou de la BNP de neuf milliards de dollars en 2014.

Malgré une relation transatlantique qui bat de l’aile comme le montre T. Chopin dans La Dérive des continents ?, les US continuent de diviser les Européens, comme le montre le projet de l’initiative des Trois Mers, dont l’axe Nord-Sud pour acheminer le gaz de Chypre est soutenu par les US contre la Russie.

B) Les relations de l’UE avec la Chine

La Chine mine aussi la souveraineté industrielle et économique de l’Europe par ses investissements toujours plus massifs. L’exemple des batteries est ici révélateur. Alors que l’UE avait une certaine souveraineté sur le marché automobile, l’arrivée de la Chine a remis en cause cette suprématie. Le concurrent chinois CATL, massivement subventionné par l’État, s’impose en Allemagne et concurrence les entreprises européennes.

Plus largement, les projets d’implantation en Europe de « giga factories » pour les batteries montrent cette propension à investir le marché européen. Cette intervention chinoise divise de plus en plus les Européens.

  • La France et l’Allemagne se méfient de la Chine. La France se méfie entre autres depuis que les Chinois investissent massivement en Afrique – terrain de jeu des Européens (80 000 millions de dollars en 2012). En Allemagne, le rachat chinois d’une entreprise de robots industriels Kuka a suscité de l’attention.
  • Les PECO et le groupe de Visegrád (1991) semblent être assez réceptifs aux investissements chinois, comme le montre le groupe 16+1 qui rentre dans le projet des routes de la soie et divise les Européens.
  • Le cas de la Hongrie est particulièrement éloquent. Viktor Orban, « pro-chinois », a bloqué sans cesse les décisions européennes défavorables à la position chinoise et a accepté l’un des hubs les plus importants de Huawei en Hongrie (alors que Huawei est au cœur du projet 5G qui tend les relations sino-américaines).

[C) Les relations de l’UE avec d’autres puissances révisionnistes]

Dans un tel sujet, il ne serait pas nécessaire de mentionner cette sous-partie qui traite des autres puissances qui minent la souveraineté européenne. Mais ici, par souci d’exhaustivité, il me semblait judicieux de te faire un petit rappel des relations de l’UE avec d’autres puissances qui contestent l’ordre établi : la Russie et la Turquie.

  • La Russie : avec son projet de miner les démocraties européennes après l’intégration des PECO en 2004. La Russie ne fait qu’alimenter une défiance des Européens (cf. affaire Skripal en 2018), dans un voisinage de plus en plus inquiétant (cf. Géorgie en 2008, Ukraine orientale à Louhansk en 2014). Un exemple concret est le projet North-Stream (gaz) de la Russie avec l’Allemagne, qui alimente sans cesse le rejet des pays du groupe de Visegrád (souvenir du passé communiste).
  • La Turquie : avec la question migratoire. Voir ci-dessus : Michel Foucher – Le retour des frontières.

III/ L’UE se retrouve face à des défis de souveraineté au XXIᵉ siècle qu’elle tente de relever

A) Redéfinir la souveraineté européenne par la norme

Comment l’Europe a défini autrement sa souveraineté par les normes.

Voir ci-dessus : Z. Laïdi – La norme sans la force, l’énigme de la puissance européenne.

L’UE tente aussi de renouveler sa souveraineté numérique notamment face aux GAFAM. Ici, l’instauration du RGPD en 2018 qui impose à Google une amende de 50 millions de dollars est assez symptomatique de cette tendance.

Comme le montre Luuk Van Middelaar dans Quand l’Europe improvise, l’UE, prisonnière d’une « politique de règle », tend à passer à la « politique de l’évènement » en s’adaptant. Un exemple est la dénomination de la Chine comme « partenaire, concurrent, rival systémique » par la nouvelle Commission européenne présidée par Ursula von der Leyen (2019), qui se veut plus « géopolitique ».

B) La naissance d’une présence européenne dans le jeu des grandes puissances

Les Européens tentent tant bien que mal de redonner un souffle à leur souveraineté industrielle, militaire et économique. Le plan de relance européen de 750 milliards d’euros dans le cadre de la crise de la Covid-19 en est un exemple. Le prêt de cinq milliards d’euros au projet « Airbus de la batterie » (2017) en est un autre et vise à changer le droit à la concurrence européenne pour assurer sa souveraineté.

Le moteur franco-allemand semble aussi redémarrer de plus belle, ce qui peut être le signe d’un retour de la souveraineté européenne. Après le retrait de 1 200 soldats américains en Allemagne, le projet français interventionniste semble de plus en plus suivi par le plan allemand. Le projet de char MGCS et le projet d’avion SCAF en sont des illustrations.

Un projet alors d’une Europe à deux vitesses semble se dessiner sur le chemin de la souveraineté militaire, comme le montrent le CSC de 2016 et les Fonds européens de défense pour lutter « contre ce monde de brutes » (Jean-Christophe Victor).

C) Quelques pistes de prospective

Dès lors, qu’en est-il de la souveraineté européenne face aux deux grands, la Chine et les US, dans un contexte où l’euroscepticisme gagne du terrain ?

Valérie Niquet propose trois scénarii pour l’avenir :

  • l’hyperpuissance américaine ;
  • l’existence d’un G2 sino-américain qui gouvernerait le monde ;
  • un condominium entre les US et l’UE avec un « impossible divorce » transatlantique (le plus plausible selon Valérie Niquet).

Conclusion

Que ce soit par des divisions internes ou par des acteurs exogènes qui profitent de ses faiblesses, la souveraineté européenne apparaît en polycrise. L’incapacité des Européens à se mettre d’accord empêcherait toute intégration poussée. Les partisans de l’Europe-puissance (France et de plus en plus Allemagne) veulent faire de l’UE leur espace de projection de puissance face à une concurrence étrangère et une rivalité sino-américaine qui les empêchent d’avancer.

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