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Le 3 août dernier, à l’occasion des Journées mondiales de la Jeunesse organisées à Lisbonne, le pape François a délivré un discours abordant de nombreux sujets centraux dans la géopolitique mondiale. Il a par exemple évoqué la guerre en Ukraine et a appelé l’Europe à « bâtir des ponts » pour la paix sur le continent. Néanmoins, il n’est pas à sa première sortie politique. En effet, il a de nombreuses fois évoqué les préoccupations écologiques ou encore les problèmes politiques sur son continent natal, l’Amérique latine. Dans cet article, Major-Prépa te propose un zoom sur la place du pape François dans la géopolitique depuis son élection en 2013.

 

Qui est le pape François ?

Jorge Mario Bergoglio (son vrai nom) est un homme d’Église argentin né à Buenos Aires. Il décide de devenir prêtre à 21 ans après une opération à la suite d’une pneumonie. Ce choix l’amène le 13 mars 2013 à être élu pape de l’Église. C’est le premier pape non européen depuis le VIIIᵉ siècle et le premier sud-américain de l’histoire.

 

Le pape : une voix singulière dans la géopolitique

La papauté a toujours été liée à la politique, en effet, le pape est avant tout un chef d’État. Mais il représente aussi les 1,3 milliard de catholiques dans le monde. Dès lors, il peut exercer une influence dans de nombreux pays du monde, car sa voix résonne chez les croyants. Pour preuve, les JMJ de Lisbonne qui ont regroupé 1,5 million de catholiques venant du monde entier.

C’est donc l’importance du catholicisme dans le monde qui permet à la papauté d’exercer son influence. Cette influence a été redoutée lors de certaines campagnes présidentielles aux États-Unis, en 1960, la peur de voir le pape influencer le Président était une critique récurrente faite au jeune candidat Kennedy.

 

La diplomatie du pape François

Sa diplomatie s’est surtout révélée depuis la crise sanitaire. En effet, le pape s’est mis à dos plusieurs dirigeants en se disant favorable aux mesures de confinement et aux vaccins. En outre, il s’est montré critique au sujet de Matteo Salvini et de sa gestion de la crise. On peut d’ailleurs remarquer que le pape ne plaît pas aux dirigeants populistes comme Trump ou Orbán.

A contrario, il s’entend mieux avec Joe Biden. Cela s’explique, car le pape a soutenu de nombreux projets que Donald Trump ne soutenait pas. Sur le nucléaire iranien, le Vatican a toujours milité pour un accord. De plus, le pape François est un grand soutien de l’accord de la COP21. Or, L’ex-Président américain a quitté ces deux accords.

Le pape François est donc un fervent défenseur du multilatéralisme dans la géopolitique mondiale. Pour preuve, la visite historique en mars 2021 en Irak, où il a rencontré l’ayatollah chiite Ali al-Sistani afin de renforcer les discussions et l’entente entre les deux religions.

C’est donc bien une diplomatie portée sur le multilatéralisme et la coopération que le pape met en avant.

 

L’Amérique latine : un sujet au cœur des préoccupations du pape

Du fait de ses origines et de l’importance de la religion catholique sur le continent sud-américain (40 % de catholiques), le pape François s’intéresse de très près à la situation politique de l’Amérique latine.

En 2013, son premier voyage à l’international est au Brésil. En 2015, il a été au cœur de la reprise des discussions entre les États-Unis et Cuba, il milite toujours pour la paix entre les deux rivaux. De plus, il fait une tournée sur le continent, où il milite à plusieurs reprises pour une justice sociale en 2018. Il se soucie aussi des peuples indigènes, qu’il rencontre notamment au Chili et au Mexique.

Le pape François défend donc sur le continent en premier lieu la paix et la justice pour tous les pays. Au Pérou, il a aussi critiqué l’importance de la corruption. Enfin, il exprime depuis 2022 sa préoccupation après l’arrestation de l’évêque Rolando Alvarez au Nicaragua et reste proche du dossier pour libérer l’homme qui, cependant, refuse l’asile.

 

Le pape est aussi au cœur de la géopolitique européenne

Guerre en Ukraine

Depuis le début de la guerre, il condamne les agissements de Poutine. Il a tenté à plusieurs reprises de mettre à bien des missions de paix, comme en mai 2023, selon ses déclarations.

De plus, il milite pour l’accord sur les céréales qui autorisait les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire. De ce fait, il a appelé le dimanche 30 juillet 2023 les autorités russes à revenir sur leur décision d’y mettre fin.

 

Immigration

Il a toujours milité pour un accueil des migrants. Cette année, en Hongrie, il a déclaré que la « vraie foi » catholique implique l’accueil des migrants. De plus, il a soutenu le pacte mondial sur les migrations de l’ONU en 2018.

Il a par ailleurs émis l’idée d’inscrire dans le droit international le droit de « ne pas avoir à émigrer », au sujet des réfugiés.

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Un homme préoccupé par le réchauffement climatique

C’est un point déjà évoqué, mais il est important d’y insister. Le pape François est un fervent défenseur de la lutte contre le changement climatique. Il a toujours soutenu l’accord de Paris.

Il s’indigne et s’inquiète souvent de l’inaction climatique des dirigeants. Dernière sortie en date aux JMJ de Lisbonne, où il a appelé à une écologie intégrale.

 

Conclusion

Le pape François est un exemple de la place géopolitique qu’a la papauté depuis longtemps. Cette place est possible grâce à l’importance de la religion catholique dans le monde, avec ses 1,3 milliard de fidèles. Néanmoins, le pape ne peut exercer qu’un simple soft power pour mettre en avant des valeurs comme la paix, l’égalité, la justice et l’écologie.

Si ce sujet t’intéresse, je te conseille de regarder ce numéro du Dessous des cartes. N’hésite pas à consulter tous nos articles de géopolitique.