Au lycée, nombreux sont les élèves venant d’établissements de province ou de banlieue qui hésitent à demander une classe préparatoire sur Parcoursup, et encore moins une telle formation dans les lycées parisiens les plus prestigieux. Pour autant, si les barrières géographiques et sociales sont incontestablement présentes, il n’est toutefois pas impossible de les dépasser. Dans cet article, Major-Prépa s’est entretenu avec Wassim, un lycéen qui a prouvé qu’il était possible de venir d’un lycée de province où peu choisissent la prépa et d’intégrer Louis-le-Grand en ECG !
Hello Wassim ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Salut ! Je m’appelle Wassim, j’ai 17 ans, je viens du sud de la France, dans le Var, et j’étais en Terminale cette année. Je viens du Lycée Thomas Edison de Lorgues, avec les spécialités S.E.S et Mathématiques pour le bac.
Quelles prépas as-tu demandées sur Parcoursup ? Dans lesquelles as-tu été accepté ?
J’ai demandé des prépas très diverses sur le plan géographique et hiérarchique. J’ai demandé des prépas parisiennes (H4, LLG, Saint-Louis) pour leur prestige, ainsi que des prépas plus proches de moi telles que Thiers (Marseille) et Masséna (Nice) qui conservent une excellence scolaire. J’ai été accepté dans l’ensemble des prépas que j’ai demandées (sans et parfois avec l’internat), hormis celle du lycée Hoche, à Versailles.
Quelles étaient tes notes au lycée et au bac ? Quel profil d’élève étais-tu ?
J’étais un élève assez travailleur et assidu en cours et j’essayais au mieux d’aider mes camarades. Il n’y avait pas de matière que j’aimais particulièrement, à l’exception des S.E.S. J’ai pris goût à suivre les cours grâce à mon professeur. Mais j’avais un objectif clair et très ambitieux qui était celui d’intégrer une prépa parisienne, donc la rigueur qu’il fallait pour l’atteindre est apparue naturellement. J’avais des moyennes entre 18 et 20 en général, j’étais assez équilibré, mais avec un plus en maths et surtout S.E.S où j’appréciais approfondir les cours. Aux écrits de spécialités, le travail a payé et j’ai pu obtenir 20 en maths et 20 en S.E.S. (après avoir cru durant 24h que j’avais un 12 et un 13/20 suite à un bug concernant les résultats…)
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Y a-t-il d’autres personnes de ton lycée qui s’orientent vers la prépa, et plus particulièrement vers de grandes prépas comme LLG ?
Dans mon lycée, peu d’élèves se sont tournés vers la prépa et ceux qui ont fait ce choix sont bien souvent uniquement ceux qui connaissaient à l’origine la prépa. Pour ce qui est des grandes prépas, je suis le seul à avoir été admis dans l’une d’entre-elles, malgré la présence d’autres excellents élèves ayant, de mon point de vue, le potentiel et le niveau pour ces prépas.
Selon toi, à quelles barrières as-tu dû faire face ? Qu’est-ce qui t’a motivé à dépasser ces barrières ?
Je pense qu’il y a une barrière géographique liée à mon lycée d’origine qui est inconnu et n’a aucun historique avec ces prestigieux établissements. La principale barrière étant, en mon sens, plus sociale, puisque l’on m’a sans cesse dit que je pouvais réussir sans passer par de grands établissements et que c’était plus un rêve que quelque chose d’envisageable.
Ce qui me motivait était l’idée d’atteindre un enseignement de grande qualité par mes uniques moyens personnels, c’est-à-dire ma détermination et mon stylo. Deux de mes grands frères étant passés par la prépa et le même lycée. Ils m’ont ouvert la voie et grandement encouragé. J’avais aussi à cœur de rendre fiers mes parents qui n’ont pas forcément pu aller à l’école et réaliser leurs objectifs. Être admis à Louis-le-Grand a été, au-delà de ma réussite, le succès d’un père et d’une mère dévoués pour leurs enfants. Je ne pouvais qu’être motivé !
Que disaient tes professeurs lorsque tu leur parlais de la prépa ?
La plupart étaient très favorables à ce choix et m’ont même encouragé à suivre cette orientation. Néanmoins, ils m’ont parfois fait part de leur réticence quant à mon ambition d’intégrer une grande prépa, synonyme d’un tout autre monde.
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Quels sont désormais tes objectifs pour la prépa ?
Désormais, j’espère m’épanouir au sein de la prépa et me forger une plus grande culture et de meilleures capacités de travail. Le principal objectif reste les concours et j’ai pour objectif d’intégrer le top 3 des grandes écoles de commerce.
Penses-tu que peu importe son milieu social, il est possible d’accéder aux lycées et aux écoles les plus prestigieuses ?
C’est évident que des barrières et inégalités existent. Néanmoins, dire que cela est impossible serait mentir. Le milieu social joue, mais ce n’est pas un fatalisme. Je suis l’un des exemples de cela et il y en a bien d’autres. Si pour certains le prestige scolaire est facilement accessible, il est d’autant plus difficile d’accès pour d’autres. Il faudra alors faire plus de sacrifices, avoir encore plus d’envie et travailler encore plus.
Que dirais-tu aux lycéens qui, comme toi, visent des formations considérées comme réservées à une catégorie de la population ?
Je leur dirais de ne surtout pas se censurer, croire en soi tout en restant réaliste pour ne pas être déçu. Il y a une forme de chance non-négligeable et qui ne dépend pas de l’élève. Il faut aussi faire le tri dans les avis et les préjugés qui sont parfois faux. Lorsque l’on a ces ambitions, il faut alors mettre ses efforts à la hauteur de ses objectifs. Et puis, si vous échouez, vous serez tout de même fiers de vous. Les efforts fournis seront toujours utiles pour le futur.
P.S. J’aimerais remercier la rédaction de Major-Prépa qui permet de bien s’informer ! Également remercier M.Besniard, mon professeur de S.E.S, ainsi que mes frères sans qui je n’aurais pu atteindre ces résultats !
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