tropicalisation

Durant cet été, la péninsule a été coupée en deux par un « climat fou » qui, en touchant le sud comme le nord, a confirmé le phénomène de tropicalisation du climat italien. Retour sur ces événements et leurs conséquences.

 

L’été 2023 marqué par des phénomènes extrêmes

Durant le mois de juillet, le pays s’est retrouvé coupé en deux avec un sud ensoleillé et un nord en proie à des violentes intempéries. Alors qu’en Sicile les températures avoisinaient les 45 °C, la ville de Milan a été ravagée par des pluies torrentielles accompagnées de vents violents, de grêle et d’inondations.

Ces phénomènes extrêmes ont causé des dégâts s’élevant à plusieurs dizaines de millions d’euros. L’aéroport de Palerme en Sicile a été fermé à cause d’un feu qui s’est propagé non loin des pistes d’atterrissage. Les intempéries au nord de l’Italie ont causé des dégâts assez importants.

Cela confirme bien qu’on assiste à une tropicalisation du climat italien, c’est-à-dire à une augmentation des événements météorologiques extrêmes. La fréquence des précipitations s’intensifie en concomitance d’une augmentation des vagues de chaleur.

 

Les conséquences économiques de la tropicalisation du climat italien

D’après la Banque centrale européenne, qui comme les autres banques centrales se penche de plus en plus sur le sujet du dérèglement climatique, les températures ont augmenté de deux degrés depuis le début du siècle dernier. Ceci entraînera des conséquences sur le long terme sur l’économie italienne. Cette dernière estime que le changement climatique pourrait ôter entre 2,8 % et 9,5 % du PIB par habitant d’ici la fin du siècle.

Les secteurs de l’agriculture et du tourisme, deux secteurs phares de l’économie italienne, ne seront pas épargnés. À titre d’exemple, L’Italie, un des plus gros producteurs agricoles de l’Union européenne, a enregistré une baisse de 10 % de la production de blé, de 14 % de la production de raisins de cuve jusqu’à 63 % de poires, tandis que la récolte de miel a chuté de 70 % par rapport à l’année dernière. Les inondations du mois de mai en Émilie-Romagne ont également causé des dégâts importants.

 

La réaction du gouvernement italien

En juillet dernier, le gouvernement a approuvé un décret visant à protéger les ouvriers et les travailleurs agricoles. Giorgia Meloni a également émis un plan national sur les risques hydriques, mais il semble que le gouvernement manque de stratégie à moyen et long terme pour lutter contre ces phénomènes extrêmes.

« Ce n’est pas la première fois qu’on fait face à une vague de chaleur et à des intempéries, pourtant à chaque fois, on est en état d’urgence et on dirait qu’on ne sait pas quoi faire », regrette Andrea Minutolo, responsable scientifique de l’association Legambiente. Cette dernière a déjà incité l’été dernier le gouvernement italien à mener des actions sur le long terme après la fonte du glacier de la Marmolada .

La proposition de plan d’adaptation au climat qui prévoit des actions pour limiter les conséquences du changement politique est au point mort depuis 2018. Pourtant, il est primordial que le pays agisse contre le dérèglement climatique.