Lampedusa

Entre le 11 et le 13 septembre, environ 8 000 migrants ont débarqué sur l’île de Lampedusa en moins de 48 heures, avec l’espoir de s’installer en Italie ou dans d’autres pays européens, comme la France ou l’Allemagne. Il s’agit de l’un des plus grands flux migratoires depuis 2011, où des dizaines de milliers de réfugiés avaient essayé d’atteindre l’Europe lors des Printemps arabes.

 

Comment expliquer cet afflux massif de migrants ?

Cet afflux massif s’explique par plusieurs raisons.

Tout d’abord, les conditions climatiques favorables ont poussé les 8 000 migrants à prendre la mer. En effet, à cause d’un climat défavorable, les passeurs ont dû attendre plusieurs jours avant de relancer les bateaux en mer, en créant ainsi un embouteillage.

Ensuite, le contexte de crise économique, caractérisé par une inflation et un taux de chômage élevés en Tunisie, pousse les Tunisiens et les étrangers vivant en Tunisie à prendre la route de la méditerranée.

Enfin, le sentiment de xénophobie qui règne en Tunisie incite les Subsahariens vivant en Tunisie à partir.

 

Cet épisode est-il un signe de l’échec de la politique migratoire de Giorgia Meloni ?

Lors de son élection, Giorgia Meloni, qui adopte une position antimigratoire, avait promis de limiter cette immigration illégale. Or, ses discours se sont heurtés à la réalité des chiffres. Depuis le début de l’année, près de 124 000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, contre 65 000 l’année dernière. Le nombre de migrants a augmenté au lieu de baisser.

Après sa victoire aux élections législatives en 2022, Giorgia Meloni avait promis d’instaurer un blocus naval qui avait pour but de bloquer l’arrivée des exilés sur les côtes italiennes. Or, cette mesure, irréalisable, a été sans lendemain.

C’est la raison pour laquelle Meloni a proposé une autre mesure consistant à créer des hotspots en dehors de l’Union européenne, où les réfugiés resteraient dans l’attente d’un examen de leur demande d’asile. Mais, encore une fois, cette option s’avère inenvisageable, car elle a déjà été évoquée par le Royaume-Uni et le Danemark sans aboutir.

Finalement, une troisième solution consiste à coopérer avec les pays tiers pour la gestion de l’immigration. En 2022, la présidente du Conseil italien et l’Union européenne ont noué un partenariat avec la Tunisie visant à contrôler les frontières tunisiennes. Là encore, cette mesure s’est avérée un échec, le nombre de migrants ayant doublé.

 

Une solution européenne ?

Après sa visite sur l’île, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé un plan en dix points visant à réduire l’immigration illégale et à apporter de l’aide aux autorités italiennes. Elle a notamment appelé à une réponse européenne afin que tous les pays de l’Union européenne soient solidaires et qu’ils accueillent une partie des migrants.

En 2020, la Commission européenne avait présenté son Pacte sur la migration, qui devrait être voté en 2024. Ce pacte vise à « renforcer la lutte contre l’immigration illégale, à accélérer la reconduction des personnes en situation irrégulière et à rendre les États membres plus solidaires les uns avec les autres, pour éviter la concentration des demandeurs d’asile dans certains d’entre eux. » S’il est voté, ce pacte aidera les pays de l’Union européenne dans la gestion de la crise migratoire.