Quelques jours après la fin des épreuves de la BCE, nous te proposons une analyse du sujet de LVB chinois ELVI qui a été proposé lors de cette session 2023. Le sujet est disponible juste ici. Bonne lecture !

Compréhension : résumé analytique comparatif

Le corpus de documents qui a été présenté comprenait trois articles ainsi qu’une image. La première partie consistait en un résumé analytique comparatif. Il s’agissait en effet d’identifier et comparer les informations dans les documents du dossier, démarche orientée par la question posée : d’après les documents, que pensent le gouvernement chinois et les jeunes en Chine du fait d’avoir des enfants ?

Document 1 : “会钢琴重要,还是有兄弟姐妹重要 ?”

Le premier texte ne présentait pas de piège particulier et avait l’avantage de ne pas comporter de phrases trop longues, bête noire des sinisants. Du point de vue du vocabulaire, de nombreuses notes, comprenant le terme chinois, le pinyin et le plus souvent la traduction en français, permettaient de comprendre toutes les subtilités du documents. De plus, cela permettait au candidat(e) de réutiliser certains des mots traduits sans avoir besoin de le connaître au préalable, ce qui est particulièrement appréciable dans ce type de sujet qui nécessite un vocabulaire adapté.

Le cœur du propos était de montrer l’évolution en une trentaine d’année des mentalités en Chine à propos de la naissance des enfants. Le texte, dont le titre est “qu’est-ce qui est le plus important : jouer du piano ou avoir des frères et sœurs ?”, débute en affirmant que très peu de Chinois aujourd’hui n’ont de frères et sœurs. A ce titre, il fallait absolument mobiliser la notion de “独生子女“, qui figurait dès la ligne 3. Le dernier paragraphe était particulièrement intéressant car il résumait les avantages et inconvénients à avoir une fratrie.

Document 2 : “中国’独生子女’一代想生更多的孩子吗 ?”

Ce deuxième document tiré d’un article de la BBC était plus long que le premier. Celui-ci mettait au centre du propos la question de la politique de l’enfant unique qui s’est appliqué de 1979 à 2015. La forme était plus journaliste car le document était une retranscription d’une interview.

Pour cette première question, il fallait mettre en avant l’éducation des 小皇帝 xiao huangdi (“petits empereurs”), désignant les enfants uniques chéris et gâtés par leurs parents et grands-parents. Il semble dans cet article que le modèle de l’enfant unique soit entré dans les mœurs, et que beaucoup de parents ne veuillent ou ne peuvent pas avoir plus d’un enfant. La question liminaire est celle du déclin démographique, qui atteint en particulier les villes des provinces de l’intérieur du pays, les petits villages qui sont en proie au vieillissement.

Expression personnelle : essai argumenté

Les questions posées dans cette dernière partie étaient les suivantes : “Estimez-vous important le fait d’avoir des frères et soeurs ? Ne donner naissance qu’à un enfant ou ne pas en avoir, est-ce un comportement égoïste ? Quelle est la situation en France ?”.

Afin de répondre à ces trois questions en 350 mots, il convenait d’adopter une approche plus personnelle de la question des enfants en général.

Pour la première question, on pouvait reprendre des éléments des deux premiers documents, qui mettaient en avant, en particulier le second, les avantages à avoir une fratrie (l’entraide, l’apprentissage de la solidarité, en particulier), en évoquant les apports que ces relations fraternelles peuvent conférer aux enfants, utiles pour leur construction personnelle et leur rapport aux autres, au monde qui les entoure.

On pouvait convoquer la question écologique, économique et celle des choix individuels, en indiquant par exemple qu’il existe dans de nombreux pays des politiques destinées à encourager la naissance d’enfants, comme en France (notamment avec les allocations familiales, les congés maternité et paternité, etc). La deuxième question, formulée de manière caricaturale, pouvait finalement être renversée pour nuancer le caractère lapidaire de l’expression : “avoir un enfant, est-ce un comportement égoïste ?”.

Document 3 : “Les Chinois ne font plus assez d’enfants” – Thème

Il s’agissait du texte de thème, à traduire du français vers le chinois (et non du français vers l’anglais comme cela était indiqué sur le sujet). Cet extrait tiré d’un article de francetvinfo.fr, daté de 2021, comprenait deux paragraphes de taille moyenne. Là encore, les nombreuses notes de bas de page permettaient de résoudre les difficultés de vocabulaire. Parmi les termes non indiqués, il fallait être en mesure de savoir traduire l’expression “le taux de natalité est au plus bas depuis 43 ans” (“是四十三年来的最低水平“). Les deux dernières phrases du premier paragraphe peuvent ainsi être traduites comme suit : “中国人现在可以生三个孩子了。尽管如此,出生率仍在下降。”

Si le premier paragraphe ne revêtait pas difficulté particulière, que ce soit du point de vue grammatical ou du vocabulaire, le second était plus complexe. Comment traduire la phrase : “Une toute jeune maman explique qu’elle s’en tiendra à un enfant” ? “Toute jeune maman” peut être interprété comme une mère qui vient d’accéder à a maternité de manière très récente, soit “一位非常年轻的妈妈“.

La deuxième partie de la phrase pouvait être formulée comme tel : “[一位非常年轻的妈妈]解释说她会坚持一个孩子“. Par ailleurs, l’expression “pression au travail” peut être traduit par “工作巨大的压力“.

  • “Les charges financières qui pèsent sur les Chinois sont nombreuses” : “中国人的经济负担不胜枚举。”
  • “Carrière” : “职业生涯” (zhiye shengya)

Document 4  “再给加两个”

Ce dessin caricatural présentait un couple écrasé sous la pression de différents éléments : les études (“教育” jiaoyu), la maison, les soins médicaux (“医疗yiliao). Au-dessus, les quatre grands-parents participent à cette situation, ces derniers devant être entretenus par leurs enfants. Le couple doit aussi s’occuper de leur enfant unique, érigé en “petit empereur” par les grands-parents, tandis que Xi Jinping à droite de l’image, encadré par les cigognes, martèle la phrase suivante : “再给加两个” (“Ajoutez-en deux de plus !”). Cela signifie qu’en plus de toutes contraintes décrites plus haut, le gouvernement chinois demande désormais aux couples de donner naissance à trois enfants, afin de juguler la baisse démographique et le vieillissement de la population chinoise, en leur demandant un effort supplémentaire, diversement accueilli de la part des couples concernés.

C’est tout pour cette analyse, qui nous l’espérons, t’a été utile ! Il est temps désormais de prendre un peu de repos avant de reprendre la deuxième phase de l’année : la révision des oraux. Bon courage !