Ukraine

Si la Russie et le monde russophone sont au cœur de l’actualité depuis le début de la guerre avec l’Ukraine, ces deux derniers mois ne font pas exception. Entre une Russie fragilisée autant sur son territoire qu’à l’extérieur et l’image qu’elle souhaite renvoyer au sein de ses alliances géopolitiques, voici un tour des événements forts du monde russophone de cet été.

 

Les impacts agricoles de la guerre en Ukraine

C’est bien sûr la guerre en Ukraine qui marque l’actualité du monde russophone. Cette guerre a des conséquences sur l’économie des deux pays ainsi que sur l’ordre établi en Russie.

 

La fin de l’accord céréalier, à l’origine d’une crise alimentaire mondiale ?

Le 18 juillet, la Russie se retire de l’accord céréalier réalisé avec l’Ukraine. Si cette décision ne semble au premier regard concerner que les deux puissances, elle est en réalité un choc pour toute une partie du monde. Et notamment pour les pays en développement. En effet, l’Ukraine fait partie des principaux exportateurs de céréales, en particulier de blé, du fait de ses terres agricoles riches.

Voici pour l’instant la situation : l’Ukraine peut encore exporter ses céréales, néanmoins les exportations ne sont plus protégées par l’accord. Le bilan ? Les navires encourent le risque d’être attaqués, causant une pénurie mondiale.

 

La formation d’un nouvel ordre russe ?

L’Afrique pourrait devenir le nouveau terrain de conquête pour la Russie. Les 27 et 28 juillet s’est tenu à Saint-Pétersbourg le deuxième Sommet Russie-Afrique. Un forum économique et humanitaire, dont le slogan était « Pour la paix, la sécurité et le développement », trois mots qui annoncent la volonté de la Russie d’être porteuse de ce nouvel ordre international.

Si, lors du premier Sommet à Sotchi, on pouvait compter près de 45 chefs d’État africains, ils n’étaient que 17 présents lors de cette dernière édition. Parmi ces derniers, on peut citer Macky Sall, Président du Sénégal, ou Assimi Goita, colonel malien à l’origine du coup d’État. Ce sont aussi, bien entendu, des acteurs économiques qui ont été invités pour souligner d’autant plus le volet économique et le partenariat fort que la Russie souhaite lier avec ses nouveaux alliés.

Pour illustrer cela, Vladimir Poutine a annoncé des livraisons gratuites de céréales à six pays africains, parmi lesquels le Mali, la Centrafrique ou encore la Somalie. En effet, l’accord céréalier entre l’Ukraine et la Russie n’étant plus d’actualité, cela laisse présager une hausse exponentielle du prix de ces denrées et une crise alimentaire de grande ampleur.

Le Sommet s’est conclu par une déclaration commune, annonçant une coopération dans différents domaines comme l’énergie ou l’aide au développement.

 

La guerre sur tous les fronts

Le sport, nouveau champ de bataille de la communauté internationale

Si la Russie et la Biélorussie sont dans une position ambiguë dans la sphère culturelle, le sport en est une parfaite illustration. En effet, il s’agit avant tout de la décision de chacune des fédérations sportives de permettre aux athlètes russes et biélorusses de participer aux différents tournois et compétitions internationales.

Par exemple, la Fédération de natation avait exclu dès mars 2022 les nageurs russes et biélorusses, tandis que la Fédération de tennis avait décidé de ne pas les suspendre. Ainsi, le 13 juillet 2023, le Comité international olympique a décidé que pour le moment ni la Russie ni la Biélorussie ne recevraient d’invitation pour les Jeux olympiques de Paris 2024. En cas de participation, les athlètes russes et biélorusses le feraient sous un statut neutre.

 

Sur le territoire russe, entre repli et durcissement : le cas Prigojine

Alors que le chef de l’organisation paramilitaire Wagner avait tenté un coup d’État les 23 et 24 juin en prenant les villes de Rostov-sur-le-Don et Voronej, qu’il avait lui-même stoppé, c’est un nouvel événement le concernant qui a bousculé la Russie. En juillet, l’armée russe a connu une purge, en se débarrassant des soutiens de Prigojine, montrant dès lors le vent de doute qui balaie le haut commandement militaire.

C’est le 23 août qu’intervient le crash d’un avion civil. Il a été confirmé qu’Evgueni Prigojine était à bord. La mort du fondateur de Wagner, décrite par le Kremlin comme « accidentelle » et dans laquelle il dément toute implication, laisse planer le doute sur le futur de la société paramilitaire.

Il faut rappeler qu’un démantèlement partiel des troupes avait été opéré au lendemain de la rébellion et que le futur de l’organisation est désormais en péril. Plusieurs hauts commandants se trouvant aussi dans le même vol que Prigojine.