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Entre une guerre avec l’Ukraine qui s’étend et un monde qui bascule dans l’instabilité, la Russie cherche son rôle entre médiation et renforcement de ses alliances. Pour mieux comprendre ces dynamiques, Major-Prépa te propose une synthèse de l’actualité du monde russophone depuis la rentrée !

 

En Russie, un climat tendu

L’opposition menacée

Si l’opposition, autant politique que celle de la presse, a toujours eu une position délicate en Russie, celle-ci est devenue critique ces derniers mois.

Commençons par le cas Navalny. L’opposant le plus important de Vladimir Poutine, emprisonné depuis son retour en Russie en 2021, n’a désormais plus aucun de ses cinq avocats, qui ont été arrêtés pour trois d’entre eux ou partis à l’étranger. Ce manque de défense renforce l’isolement de l’opposant, pour qui tenter une révision de son procès devient de plus en plus une impossibilité. Aujourd’hui, Alexei Navalny est condamné à près de 11 ans de prison.

Cette répression touche aussi les journalistes et autres figures de l’opposition. Le dissident Oleg Orlov, prix Nobel de la paix en 2022 et fondateur de l’ONG Memorial qui a été liquidée en 2021, a aussi subi un long procès, résultant en une amende pour avoir discrédité l’armée. Il est un fervent opposant à la guerre en Ukraine, dont il ne cesse de réclamer l’arrêt.

Le 18 octobre, c’est la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva qui a été arrêtée et placée en détention provisoire pour ne pas s’être déclarée comme « agent de l’étranger ». Elle a notamment travaillé pour Radio Liberty, une radio d’opposition.

 

Point sur la guerre en Ukraine

Aujourd’hui, la Russie contrôle moins de 18 % du territoire ukrainien et la situation semble s’être stabilisée depuis plusieurs mois. Aucune grande offensive n’a été enregistrée, laissant présager une guerre longue pour l’Ukraine.

La Russie, de son côté, continue de prévoir un renforcement de son armée : le budget militaire devrait augmenter de 70 % en 2024, dépassant celui utilisé pour la politique sociale.

 

Actualités internationales

La multiplication de partenariats continue

Si Moscou est toujours considéré comme un paria pour les pays occidentaux, ce statut ne gêne pas le Kremlin pour déployer et consolider ses liens avec d’autres pays qui lui sont plus favorables. Des relations se multiplient dans tous les domaines, de l’énergie au militaire.

 

Avec le Mali et le Burkina Faso

En octobre 2023, Vladimir Poutine a conclu un accord avec le Mali et le Burkina Faso pour le développement d’un système nucléaire civil. Il faut rappeler que la Russie possède une grande expertise dans le domaine nucléaire civil, au travers de l’entreprise d’État Rosatom, qui a déjà réalisé de nombreux projets en Afrique.

Cet accord signe d’autant plus le rapprochement de ces deux pays dans le giron russe et leur éloignement de la sphère occidentale, notamment de la France, qui pouvait les considérer autrefois dans la « Françafrique ».

 

Avec la Libye

Plus tôt ce même mois, la Libye avait aussi bénéficié d’un accord avec le Kremlin, d’une tout autre nature. Il s’agirait ici d’un accord de défense, avec une officialisation de la présence du groupe Wagner, qui y est présent depuis 2018.

Ce partenariat serait néanmoins entre le maréchal Haftar et la Russie, et ne pourrait donc pas être reconnu. En effet, le maréchal Haftar dirige une entité parallèle au gouvernement libyen officiel, qui n’a aucune part dans cet accord.

 

Avec l’Asie

Ce sont surtout les relations commerciales qui se sont intensifiées avec la Russie. En Asie centrale, la Russie compte de nombreux alliés, comme le Kazakhstan, ou l’Arménie. Ces pays sont devenus, depuis le début des sanctions européennes, une plaque tournante du commerce international, avec de nombreuses réexportations de produits vers la Russie.

Par exemple, étant donné que Coca-Cola n’est plus distribué en Russie, l’approvisionnement passe d’abord par le Kazakhstan, qui ensuite exporte vers la Russie. Il s’agit d’une manière pour la Russie de pouvoir contourner un minimum les sanctions qui la touchent depuis le début de la guerre.

 

Un rôle d’arbitre international pour la Russie ?

Avec le Haut-Karabakh, la Russie signe une défaite

Depuis la reprise de l’enclave par l’armée azerbaïdjanaise en septembre 2023, ayant occasionné des déplacements massifs de la population, la Russie a perdu en crédibilité pour son allié arménien.

En effet, depuis le début du conflit en 1988, l’URSS et la Russie avaient toujours joué un rôle de médiateurs entre les deux belligérants, allant même jusqu’à chapeauter un accord de paix en 2020. Mais, occupée sur le plan international par la guerre en Ukraine, la Russie a délaissé son rôle d’arbitre et démontre son incapacité à faire régner l’ordre dans la région.

 

La guerre israélo-palestinienne, une opportunité pour la Russie ?

Le 7 octobre a marqué le retour de la guerre entre Israël et la Palestine, entre les attaques terroristes du Hamas et les bombardements massifs d’Israël sur la bande de Gaza. Au milieu de cette situation instable, la Russie a clairement choisi son camp. Le 26 octobre, une délégation du Hamas a officiellement été accueillie à Moscou par le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov. Il s’agit d’une position claire de Moscou, qui, en s’alignant avec le Hamas (qui n’est pas considéré comme un groupe terroriste par l’État russe), choisit le camp opposé à celui de l’Occident, qui s’est plus rallié à Israël.

La Russie choisit dès lors de prendre le parti du « Sud », qui, en grande partie, a apporté son soutien à la Palestine. Elle cherche dès lors à conserver une part d’influence en Moyen-Orient, sous grande domination américaine. Cette guerre reste avant tout une opportunité pour Moscou, qui cherche à mettre l’Occident face à ses contradictions en ce qui concerne la défense des droits de l’homme et du droit de la guerre.

 

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