rapport de jury anglais LV1

Retrouvez le sujet ici : Anglais LV1 IENA 2018 – Sujet

Et l’analyse là : Anglais LV1 IENA 2018 – Analyse

Les statistiques

5 297 candidats, 10,65 de moyenne (3,07 d’écart-type).

Le rapport

Le texte d’appui du sujet était extrait du magazine The Economist de décembre 2017, intitulé ‘Britain ignores social mobility at its peril’.

La réflexion de l’auteur était la suivante : quelle est la condition de mise en place d’un véritable ascenseur social pour les jeunes de milieux modestes en Grande-Bretagne, notamment pour leur permettre de réussir leurs études dans un système d’enseignement britannique très inégalitaire, qui conforte les avantages acquis ?

Le titre de l’article était une injonction : la Grande-Bretagne doit se préoccuper de cette absence de mobilité sociale.

Le début de l’article faisait référence au livre de Benjamin Disraeli, ‘Sybil’ ou ‘deux nations’, publié en 1845, qui, au début de l’ère Victorienne, mettait déjà en garde le pays contre les risques d’éclatement que faisait peser à l’époque la montée des inégalités sociales. Cette référence à Disraeli reste très souvent utilisée de nos jours, tant la société britannique reste clivée par ces différences de classe. La démission quelques jours avant la publication de cet article de tous les membres de la Social Mobility Commission, instance mise en place par les Conservateurs avec à sa tête le député travailliste Alan Milburn pour se pencher sur ces blocages, réactivait le débat, rendu plus vif par le choix du Brexit, un coup de semonce des laissés-pour-compte à l’encontre des élites.

L’autre notion centrale présente dans l’article était le paradoxe de la ‘méritocratie’, terme à la fortune considérable, un avatar des politiques égalitaristes des années d’après-guerre, lorsque l’accès à l’enseignement supérieur s’est démocratisé ; c’était une époque bénie où il semblait plus simple de pratiquer l’ouverture sociale. Cette ouverture a si bien fonctionné- disait l’article- que ceux qui au départ étaient les mieux dotés socialement et culturellement ont pu encore faire fructifier leurs avantages.

Il en résulte une société figée, où les professions les plus prestigieuses sont occupées par une écrasante majorité d’héritiers, éduqués pour beaucoup dans de coûteuses écoles privées ; pour renverser la tendance, il faudrait beaucoup d’imagination, et les deux partis dominants, les Conservateurs et les Travaillistes étaient renvoyés dos à dos, aussi incapables l’un que l’autre d’envisager une solution aussi forte pour faire de la nation britannique un pays fort et apaisé, comme avait pu l’être le Royaume au zénith de l’époque victorienne.

Il s’agissait donc d’un article de réflexion sur le système éducatif du Royaume-Uni et la capacité de ce pays à offrir plus de justice sociale et de possibilités de réussite. Les références historiques étaient explicitées dans l’article, et facilitaient la compréhension testée dans les questions 1 et 2.

La version : avec 11,34 de moyenne, et un écart type significatif de 3,21, l’exercice a été assez bien traité. C’est, sans surprise, l’exercice le mieux réussi.

Le passage choisi pour la version comportait quelques termes transparents, comme ‘meritocratic’ qui ont facilité la tâche des candidats.

Voici un échantillon des erreurs relevées

Un paragraphe a été source d’erreurs, mais également de bonifications pour les candidats les meilleurs : ‘to make matters worse, the knowledge economy is a winner-takes-most economy ‘ (pour ne  rien arranger, dans une économie de la connaissance, ce sont les vainqueurs qui raflent le plus gros de la mise).

Le paragraphe suivant, qui l’explicitait, ‘Superstar firms are pulling ahead of run-of-the –mill ones, superstar firms are pulling ahead of second-tier ones’ a engendré des difficultés pour certains candidats : la traduction attendue était ‘les entreprises vedettes creusent largement l’écart avec les entreprises plus ordinaires, les villes phares avec les villes de seconde catégorie’.

Le verbe ‘to hoard’ (s’approprier, accumuler, accaparer, thésauriser, se réserver) dans le paragraphe ‘the meritocratic elite has proved remarkably good at hoarding opportunities’, n’a pas été forcément compris.

Le terme ‘intern’ (stagiaire) dans le paragraphe ‘as they get their feet on the career ladder, often as unpaid interns’, a été parfois ignoré : la traduction attendue était ‘lorsque ceux-ci entrent dans la vie active, souvent comme stagiaires non-rémunérés.’

Certaines erreurs résultent d’une mauvaise analyse lexicale, par exemple : the knowledge economy : l’économie du savoir, de la connaissance, et non *la connaissance économique.

Des maladresses ou des fautes d’accord en genre ont été relevées : ‘successful people tend to marry each other ‘ (ceux qui réussissent ont tendance à se marier entre eux), * Les personnes qui réussissent tendent à se marier entre eux’).

Les deux premières questions de compréhension du texte (en 100 mots) consistaient en une explicitation de deux phrases distinctes de l’article. Avec une moyenne respective de 5,48/ 10 et 4,91/10 et un écart type plus resserré (2 et 2,11) et à la lecture des appréciations formulées par les correcteurs, il ressort que le sens du texte a été compris dans la grande majorité des copies, mais que l’explication n’était pas toujours très précise.

La première question portait sur une phrase complète: ‘Secondly, advanced economies can grow only if they make a reasonable job of discovering the hidden Einsteins who might be able to produce the next great invention if they were given the chance’. Les candidats ont compris que ‘the hidden Einsteins’ faisait référence aux petits génies à venir, et ont dans l’ensemble correctement explicité la phrase.

Le traitement de la seconde question (the political class may well be about to demonstrate that what intelligence and reform can do, stupidity and stasis can undo) semble avoir été plus délicat, des candidats n’ayant pas compris la référence à la situation politique britannique actuelle, que précisait le passage précédent cette phrase, et à l’exemple historique du début de l’article.

Rappelons que cet exercice de compréhension évoluera l’an prochain, une seule question étant posée, à traiter en 180 mots.

La question d’expression personnelle avec 10,65 de moyenne, a été correctement traitée. L’excellent écart type de 3,61 montre que les correcteurs ont eu plus de latitude pour écarter les notes. Le sujet d’expression personnelle était ainsi formulé : ‘A votre avis le gouvernement doit-il s’impliquer davantage dans la promotion de la mobilité sociale ?’

Le sujet a été compris, et souvent le propos a été illustré par des exemples, mais sans pour autant conduire à un véritable débat de fond. Beaucoup de candidats ont fait référence à des thématiques qui pouvaient être liées à cette question (comme par exemple la discrimination positive ou le rêve américain).

Souvent les correcteurs font état de développements un peu plaqués sur ces thèmes, qui ont été étudiés, mais pas forcément ‘problématisés’.

La culture britannique est également moins connue : le système éducatif britannique évoque peu de chose aux candidats. Beaucoup se sont contentés de parler d’inégalités sociales et du Brexit, mais sans vraiment mettre en perspective ces points, qui pouvaient être interprétés comme un facteur aggravant du désintérêt de l’état britannique pour ses laissés-pour-compte. On n’attendait pas des candidats qu’ils fassent un développement historique sur l’idée de mobilité sociale, mais qu’ils abordent cette question par le biais d’exemples. Se référer à la discrimination positive américaine (Affirmative action) permettait de montrer pourquoi un certain volontarisme de l’état américain avait eu des conséquences positives ou non en matière d’équité sociale, et fournissait des pistes de réflexion intéressantes. Certains candidats ont également insisté sur les valeurs de justice sociale et d’équité, ont parlé des aides proposées aux élèves les plus méritants : des mots comme ‘scholarship’ , ‘grants’, ‘upward mobility,’ ‘downward mobility’ ont été utilisés à bon escient.

Les correcteurs ont souligné le bon niveau de certaines copies et un effort pour traiter le sujet de manière équilibrée et documentée. Les correcteurs rappellent qu’il est nécessaire que les candidats lisent des articles de fond dans la presse de qualité, approfondissent leur connaissance de la culture et la civilisation des pays de langue anglaise et qu’ils apprennent du vocabulaire, mais également fixent des structures de langue. Trop souvent, les correcteurs constatent une certaine pauvreté lexicale, un manque de structures idiomatiques permettant l’argumentation. Dans l’ensemble la langue est correcte, même si l’on constate parfois des fautes récurrentes (les adjectifs ne prennent pas de S au pluriel, les modaux restent invariables etc…). Les correcteurs soulignent la nécessité de relecture avant la remise des copies, pour s’assurer également que le nombre de mots utilisé corresponde aux attentes (entre 270 et 330 mots).

Le thème était extrait d’un article publié en novembre 2017 dans Le Monde et portait sur la pollution de l’air à New Delhi. Avec une moyenne de 9,67/20, le traitement de l’exercice est correct. L’écart-type très significatif de 3,82 montre, encore une fois, que le thème reste un exercice de langue par excellence, les candidats les plus fragiles étant confrontés à des difficultés lexicales et grammaticales qui sont surmontées par une majorité des candidats. Parfois la compréhension du français a posé problème : ‘décès prématurés’ étant compris comme ‘décès de bébés prématurés’, ou ‘d’enfants non-nés’, etc… .

Voici le type d’erreurs significatives relevées dans les copies.

Des erreurs de temps : le passage à traduire au début du texte relatait des faits passés, soit au passé composé, soit à l’imparfait ; on attendait donc le prétérit, simple ou avec be+ Ving :

L’asphyxie est arrivée par surprise : suffocation caught people unawares

Dans la nuit .., alors que les températures chutaient… et que le vent s’est arrêté de souffler : On the night of 6 to 7 November / during the night …, as the temperatures were falling, and as the wind stopped blowing

La pollution a entraîné 525 000 morts prématurées en Inde en 2015: date passée : air pollution brought about 525,000 early deaths in India in 2015

Par contre, à la fin, il fallait utiliser le present perfect, et non un présent. Depuis ce jour l’air de Delhi pique les yeux et irrite la gorge des habitants : Since that day / Ever since this day, the air in Delhi has stung/ hurt the inhabitants’ eyes / made the inhabitants’ eyes smart/ and irritated their throats.

Des erreurs de vocabulaire :

Les sans-abris : the homeless (adjectif substantivé, pas de S de pluriel)

Le quart du total mondial : a quarter of the world total

Des milliards de milliards de particules fines : billions and billions of minute/ fine/ tiny particles

Les quartiers aisés de la capitale : the capital’s affluent districts / upper-class neigbo(u)rhoods .

Des erreurs sur des verbes défectifs :

Les premiers à avoir vu ou senti la couche de pollution : The first people who saw or felt / smelt the layer of pollution

Rappelons qu’à compter de la session 2019, la partie Expression de l’épreuve est modifiée comme suit. A partir d’un texte support (700 mots), il s’agira désormais de répondre à deux questions:

  • question 1 (compréhension) : réponse en 180 mots
  • question 2 (expression personnelle) : réponse en 300 mots

Les deux sous-épreuves de traduction restent inchangées : version (150 mots), thème suivi (150 mots).