Salut, nous te proposons aujourd’hui de parler de la crise migratoire en Espagne. C’est un sujet classique et qui risque de faire débat dans les mois à venir. C’est en effet un des grands thèmes de la présidentielle. Alors, fais-toi un avis sur le sujet !

Quelques rappels sur l’immigration

Les motifs de l’immigration

Les raisons de l’immigration africaine vers l’Europe sont semblables à celles de l’immigration d’Amérique latine, à commencer par l’absence de perspectives d’enrichissement futur. Ce point essentiel est lié à des problèmes plus profonds comme le dérèglement climatique, la corruption, des régimes instables, des religions réduisant considérablement les libertés, en particulier des femmes, et les guerres. C’est donc dans un climat de violence et d’instabilité politique que les ressortissants du pays s’aventurent dans le Sahara et tentent leur chance dans la traversée illégale de la Méditerranée. Ainsi, l’immigration africaine s’apparente à un véritable calvaire.

Les routes de l’immigration vers l’Espagne

De l’Afrique du Sud au Maroc, les migrants traversent le continent en direction du détroit de Gibraltar ou de vieilles localisations espagnoles comme Ceuta, qui partage une frontière avec le Maroc. Toutefois, avec l’organisation de réseau de passeurs, l’immigration clandestine vise aussi les Canaries comme lieu d’entrée plus accessible sur l’espace Schengen.

Globalement, les migrants tentent de rejoindre ces départements espagnols à l’aide d’embarcations de fortune, voire à la nage dans beaucoup de cas.

Statistiques des flux migratoires

  • Le nombre de migrations clandestines a été multiplié par 18 en 2020.
  • Les migrants internationaux représentent 3 % de la population mondiale.
  • Uniquement 37 % des migrations dans le monde ont lieu d’un pays en développement vers un pays développé, la plupart des migrations s’effectuent entre pays de même niveau de développement.
  • L’ONU prévoyait 50 millions de réfugiés climatiques en 2010 et ce nombre devrait passer à 200 ou 250 millions en 2050.

Mesures de régulation de l’Espagne

Étant donné que l’Espagne est en première ligne face à l’immigration massive, elle cherche à filtrer ces flux incontrôlables, quel que soit le bord politique du gouvernement. En 2005, Zapatero réformait la Ley de Extranjería afin de réduire ces flux migratoires. Toutefois, en 2012, Rajoy l’assouplit en augmentant les flux en provenance du Maghreb en raison du conflit syrien et du terrorisme par l’État islamique. Enfin, Sánchez a réduit plus récemment l’ensemble des flux de 50 % pour répondre à la crise en Andalousie.

De plus, l’Espagne est engagée avec la Turquie et le Maroc pour qu’ils constituent des zones tampons en échange d’une compensation financière.

Actualité de la crise migratoire

Le cas de l’Andalousie et ses conséquences

Généralement, l’immigration clandestine – légale comme illégale – touche l’Andalousie, place forte de la gauche. Toutefois, le choc des deux mondes suscite de nombreuses tensions entre les habitants et les migrants. À commencer par des difficultés d’assimilation au mode de vie espagnol. Plus encore, la tentation de la xénophobie se révèle très forte, puisque les migrants représentent des travailleurs moins chers, ce qui prive les Espagnols et surtout les jeunes générations d’emploi. Il faut rappeler ici que le chômage des jeunes s’établit aujourd’hui à environ 30 % en Andalousie.

Dès lors, l’Andalousie opère un virage politique à 180 degrés. En effet, elle est devenue le principal soutien de Vox, ce qui explique en partie son ascension. Tu pourras en retrouver les autres raisons ici.

La crise de Ceuta, signal d’alerte pour l’Espagne ?

En mai dernier, Ceuta est devenue le théâtre d’un déferlement migratoire avec un peu plus de 8 000 migrants en provenance de la frontière marocaine. La crise de Ceuta est sans précédent et nous informe sur deux points. Premièrement, le Maroc n’arrive plus à faire office de zone tampon. Mais, le Maroc choisit-il de gêner l’Espagne volontairement ? En effet, on peut voir dans cet assouplissement du contrôle migratoire marocain la volonté de réprimer le gouvernement Sánchez pour avoir accueilli el Frente Polisario, principal opposant à l’annexion officielle d’une partie du Sahara occidental depuis que cet espace a cessé d’être une colonie espagnole.

Si la relation avec le Maroc, et même la Turquie, venait à s’envenimer, l’Espagne ne disposerait plus de ses deux zones tampons et perdrait en partie le contrôle de l’immigration.

Pour finir, une bonne ouverture consiste à s’intéresser à l’immigration de l’Amérique latine à l’Espagne, d’origine purement politique. Cela te permettra d’entrer sur une quantité d’autres sujets.

Tu pourras retrouver ici un panorama de l’immigration au sein du monde hispanique.