!Holà! Dans cet article, on va parler des indigènes d’Amérique latine et de leur place au sein de la société, du rôle qu’ils peuvent avoir et des enjeux spécifiques concernant leur mode de vie. Le thème des indigènes n’est pas tombé depuis un certain temps aux concours, donc méfiance ! Et de toute façon, il fournit de trèèèès nombreux exemples précis (si tu cites bien le pays en question) et pertinents en expression écrite ou en colle, donc il peut être vraiment rentable de retenir quelques-unes de ces informations. C’est parti !

Présentation globale des indigènes d’Amérique latine

Les peuples indigènes d’Amérique latine, également appelés Amérindiens, furent les premiers occupants autochtones du territoire, présents avant la colonisation européenne ; ils désignent aujourd’hui leurs descendants. Ils représentent une part variable de la population selon les pays : 45 % de la population péruvienne, 40 % en Bolivie, un quart de la population de l’Équateur, mais seulement 2 % en Colombie ou en Argentine.

Les enjeux liés à la ruralité de cette population

Les indigènes sont une population essentiellement rurale, et cela implique de nombreuses problématiques.

Ils sont beaucoup plus vulnérables face au réchauffement climatique

Les sécheresses, parfois assimilées à une véritable désertification, sont très nombreuses, notamment en Bolivie qui subit également d’importants problèmes de pollution des eaux en raison de l’exploitation pétrolière. Le manque d’eau est d’ailleurs devenu depuis un moment un véritable enjeu politique et économique. Si tu veux réviser ce sujet sans trop te prendre la tête, le film También la lluvia relate très bien l’épisode de la guerre de l’eau, en l’an 2000 : la privatisation par l’entreprise Bechtel des canaux d’approvisionnement de l’eau avait provoqué de nombreuses protestations au sein des communautés locales qui devaient payer pour répondre à un besoin vital.

Les indigènes subissent aussi de nombreuses tentatives d’expropriation

En janvier 2020, une attaque armée contre la communauté Mayangna au nord du Nicaragua a fait six morts. Les membres de la communauté ont dénoncé un groupe de « colons » qui essayaient de les expulser de leurs terres dans la réserve de Bosawás.

Le problème majeur est surtout le contexte global : l’indolence du gouvernement sandiniste actuel, l’impunité dont jouissent ces groupes armés et les titres de propriété qui leur sont octroyés par l’État. En effet, ce dernier est souvent complice, voire acteur, de ces tentatives d’expropriation : Bolsonaro a proposé en février dernier une loi permettant l’exploitation minière et pétrolière ainsi que la construction de centrales hydroélectriques au sein de réserves indigènes en Amazonie. Au Pérou, les enjeux liés à l’activité pétrolière menacent également les indigènes : l’entreprise nationale pétrolière, Petroperú, prévoit d’élargir l’exploration et d’approfondir l’exploitation des puits de pétrole dans les Cuencas Sagradas, qui abritent un demi-million d’indigènes et une biodiversité extrêmement riche.

Cuencas Sagradas

Mais ce drame n’est pas nouveau : en 1982, la construction du barrage de la centrale hydroélectrique Itaipú dans le fleuve Paraná (le deuxième plus long du continent) avait provoqué la destruction de forêts et de routes indispensables pour les cultures et la biodiversité, ainsi que le déplacement forcé de 40 000 personnes. L’opinion des indigènes (la communauté Ava Guaraní) n’avait absolument pas préoccupé les gouvernements fascistes du Brésil et du Paraguay, où régnait le dictateur Stroessner…

Citons aussi le cas de la Colombie, où des groupes armés illégaux qui se disputent les routes du trafic de drogue menant vers le Pacifique, d’où est la drogue est envoyée, assassinent régulièrement des indigènes. La leader indigène Cristina Bautista, tuée le 29 octobre 2019, disait

« Si nous restons muets, ils nous tuent, et si nous parlons aussi. Donc nous parlons. »

Depuis le début du mandat de Duque, 129 indigènes sont morts et les quelques forces militaires envoyées sont loin d’être suffisantes. Pour réviser rapidement le contexte et les enjeux du narcotrafic en Amérique latine, tu peux consulter cet article.

L’enjeu de la déforestation et l’engagement des jeunes indigènes pour préserver l’environnement

Récemment, la communauté des Asháninkas a remporté un procès historique contre la déforestation : la famille Cameli, propriétaire d’une société forestière, a été condamnée à payer 2,4 millions de dollars à la communauté indigène, plus un million pour la défense des droits de l’homme.

Les jeunes s’engagent dans la lutte contre la destruction de leur milieu de vie. En Équateur, ils luttent contre l’avancée des infrastructures (notamment routières) vers la forêt amazonienne.

On assiste également à des initiatives locales innovantes, comme au Mexique qui a mis en place le système des « ejidos » : un système de propriétés terriennes à usage collectif unique au monde, dans lequel les communautés ont un droit agraire sur leurs terres. Plus de cinq millions d’indigènes et de paysans sont ainsi les « dueños », les gardiens. Le principe de base est simple : ceux qui dépendent directement de la forêt pour se nourrir et en tirer des revenus ont plus d’intérêt à la préserver.

D’ailleurs, selon des enquêtes menées par la Banque mondiale, l’attribution de droits à la communauté locale contribue à une meilleure gestion des ressources forestières ainsi qu’à la baisse du taux de déforestation. Impliquer ces communautés dans la protection des forêts est ainsi la façon la plus efficace de prendre soin des écosystèmes. Le Mexique a également mis en place des programmes permettant de réduire la pauvreté dans les zones rurales.

Un racisme et une discrimination qui ne cessent de croître

Cela ne t’a sans doute pas échappé si tu suis un tant soit peu l’actualité depuis deux ans, le président brésilien d’extrême droite Bolsonaro tient régulièrement des propos injurieux et racistes envers les indigènes de son pays. Il a déclaré l’an dernier que « les Indiens sont en train d’évoluer » et « ressemblent de plus en plus à des êtres humains comme nous ». Bolsonaro, immédiatement poursuivi en justice par l’Articulacion de los Pueblos Indígenas de Brasil, n’est malheureusement pas le seul à considérer ces communautés locales comme inférieures ; les indigènes souffrent de discrimination et d’une mise à l’écart au sein de la société. Le rapporteur général de l’ONU, lors de ses observations en Argentine en 2016, avait déploré que ces peuples vivent souvent à l’écart, dans l’extrême pauvreté et qu’ils « se voient refuser l’accès aux ressources de base ».

Les indigènes : quels droits, quelle protection ?

Mais alors, quelles sont exactement les instances protégeant les indigènes et luttant pour la reconnaissance de leurs droits ? De façon générale, les indigènes ne sont pas très représentés dans les débats politiques et ne sont pas tenus informés de tous les projets en cours. Cependant, il existe des organismes veillant à la défense de leurs intérêts : l’Association interethnique pour le développement de la forêt péruvienne (AIDESEP) vise à protéger les Cuencas Sagradas, dont nous parlions précédemment, la France et l’Amérique latine s’attachent à faire connaître les revendications des peuples indigènes du continent, la CIDOB (Confédération des indigènes de Bolivie), l’association Aquaverde au Brésil soutient les peuples d’Amazonie (à ce propos, si tu veux réviser les enjeux de cette région, consulte cet article), etc.

Si tu veux varier les exemples, tu peux aussi t’appuyer sur le rôle de la jurisprudence internationale et les associations de défense des droits de l’homme, comme Amnesty International (Amnistía Internacional en espagnol) qui avait rappelé son engagement concernant la protection des indigènes lors du cas du barrage Itaipú.

Nous espérons que cet article t’a permis de découvrir ces peuples essentiels et souvent négligés ou maltraités… N’hésite pas à en parler dans tes copies, cela montrera que tu as une approche exhaustive et pertinente des populations latino-américaines !

N’hésite pas non plus à consulter cette page qui regroupe toutes nos ressources pour t’aider en espagnol.