Ortega

¡Buenas amigo! Aujourd’hui, nous te proposons de redécouvrir le Nicaragua après les élections du 8 novembre qui ont de nouveau consacré Daniel Ortega à la tête du pays pour un quatrième mandat consécutif de cinq ans. Cette dérive autoritaire fait sombrer le pays dans des tournants idéologiques très inquiétants.

Tu l’auras compris, c’est un excellent sujet d’actualité sur lequel tu risques de te mesurer à l’écrit ou à l’oral. Cependant, aucune inquiétude, nous t’avons concocté le plan parfait sur le Nicaragua !

Le Nicaragua, un pays historiquement instable à cause des jeux de pouvoir

Le Nicaragua a obtenu son indépendance en 1838, non pas grâce à un héros national mais à l’intervention des États-Unis. Toutefois, cet acte de libération a enchaîné économiquement le Nicaragua, en le forçant à devenir un grenier à blé pour les États-Unis, surnommé Banana Land.

L’implication des États-Unis ne s’arrête toutefois pas à l’aspect commercial, car la CIA assassine en 1934 Augusto César Sandino qui critiquait cet impérialisme. Au passage, la CIA lui substitue Anastasio Somoza, c’est le début de la dynastie de los Somoza.

Cependant, tu dois t’en douter, les décennies qui s’ensuivent sont marquées par une instabilité sur tous les plans. De telle sorte que les partisans d’Augusto César Sandino se réunissent pour former le Frente Sandinista de Liberación Nacional, dont le leader n’est autre que Daniel Ortega. L’affrontement idéologique et militaire a lieu entre 1979-1990, et donne raison à Ortega.

Les transformations idéologiques détériorent la vie économique du pays

De 1984 à 1990, Daniel Ortega accomplit son premier mandat présidentiel. Ce dernier est soldé par un échec cuisant des politiques publiques de redistribution. En effet, le sandinismo avait promis au peuple un grand plan d’alphabétisation et une réforme agricole pour mieux répartir les terres. Ces mesures n’ont pu être soutenues financièrement pour deux raisons. Tout d’abord, l’arrivée de l’extrême gauche au pouvoir a fait fuir tous les investissements en provenance des Étas-Unis. Et le budget de plusieurs mandats a été utilisé lors de la révolution de 79.

Toutefois, à partir des années 2000, le Nicaragua se redresse économiquement grâce à la très florissante économique vénézuélienne qui lui vend du pétrole peu cher. C’est là une alliance idéologique qui débouche sur des traités commerciaux. Mais la situation ne dure plus, car en 2012, le prix des matières premières commence à chuter, ce qui enclenche la faillite du Venezuela. C’est par un effet domino que l’économie du Nicaragua est elle-même emportée. D’autant plus que le pays souffre aujourd’hui de sanctions financières des États-Unis, el Nica Act, en raison de ses dérives autoritaires.

Par conséquent, c’est bel et bien par ses positions idéologiques extrêmes que le Nicaragua se fait pour allié le Venezuela, mais c’est aussi pour la même raison que sa situation économique est aujourd’hui catastrophique.

Du sandinisme révolutionnaire à la dictature

Ortega revient au pouvoir à partir de 2006 grâce à l’appui du secteur privé et à celui de l’Église. En effet, il ne se présente plus sur le pied de guerre, habillé en militaire révolutionnaire, ce qui n’effraie plus le secteur privé. Et, il se marie même à l’église avec Rosario Murillo. Ce deuxième mandat se déroule bien : le pays se porte bien économiquement.

Cependant, la Constitution n’autorise pas au Président d’accomplir un troisième mandat. Ortega décide de surpasser la loi (saltarse por las leyes) en se présentant de nouveau. Il est alors élu dans un contexte très opaque, où l’abstention est très forte. Ce coup de force débouche même sur du népotisme, car sa femme Rosario Murillo devient la vice-présidente, alors qu’elle n’a aucune formation en la matière.

Concrètement, l’autoritarisme d’Ortega repose sur la Ley Tridente, un corpus de trois lois. La première est la Ley Especial de Ciberdelitos qui punit quiconque s’aviserait de critiquer le régime sandiniste, y compris dans une conversation privée sur les réseaux.

La deuxième est la Ley de Agentes Extranjeros qui bloque tout financement et donation internationale à des ONG ou journalistes critiquant le régime. On peut notamment penser à Carlos Fernando Chamorro, fils de Violeta de Chamorro, dont le siège social de son journal fait l’objet de descentes abusives de la part de la police. Cette dernière lui a confisqué à maintes reprises son matériel de journaliste (caméra…) lors de la récente campagne présidentielle. Retrouve plus de détails ici.

Enfin, la troisième est un décret présidentiel qui consolide le pouvoir de Daniel Ortega. Permettant d’ailleurs à son épouse de gaspiller les ressources de l’État dans des projets inutiles.

Le peuple contre Ortega

Aujourd’hui, sept personnes sur dix souhaitent que le couple présidentiel renonce au pouvoir. De plus, Ortega a récemment essayé de réformer la Sécurité sociale afin de compenser un déséquilibre, ce qui est totalement absurde, car le pays est extrêmement jeune. C’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres (fue la chispa que prendió fuego a la mecha), car les Nicaraguayens envahissent quotidiennement les rues de Managua depuis.

N’hésite pas à retrouver en détail les crises que traverse actuellement le Nicaragua en cliquant ici.