À quelques semaines des concours, voilà une petite fiche de révisions pour que tu sois au point sur l’histoire récente, les enjeux et l’actualité du Nicaragua afin de pouvoir en parler dans tes copies. C’est parti !

La dérive autoritaire de Daniel Ortega et la coalition d’opposition

Daniel Ortega, président du pays depuis 2007, est à l’origine un « ex-guérillero » de la Révolution sandiniste qui a renversé la dictature de Somoza en 1979. Cependant, s’il se revendique toujours des idées sandinistes, il apparaît que ce n’était qu’un moyen d’établir progressivement le cadre d’un nouveau régime dictatorial, dévoyant ainsi les idées révolutionnaires et s’attirant les foudres des véritables sandinistes. Le régime d’Ortega est autoritaire et nombreuses sont les séquestrations, poursuites et exécutions extrajudiciaires perpétrées à l’encontre du peuple nicaraguayen. Ses opposants politiques à l’Assemblée ont été destitués en 2016, preuve de l’autoritarisme croissant qui caractérise le mandat d’Ortega.

Par ailleurs, le régime pratique la censure : tous les moyens de communication sont contrôlés. Depuis plusieurs années, une vague de violente répression contre des journalistes indépendants qui tentent de dénoncer le régime les pousse à fuir le pays : plus de 70 000 d’entre eux ont déjà quitté le Nicaragua.

Une coalition appelée “Coalicion Nacional” est progressivement en train de se mettre en place afin de lutter contre le régime d’Ortega : elle est formée de divers mouvements civiques et partis politiques qui sont nés durant les protestations de 2018 (voir partie suivante). Le but annoncé est le suivant : « L’objectif de la coalition est de démocratiser le Nicaragua, mais ne doit pas se restreindre à une simple action électorale. C’est une partie importante, mais nous travaillons désormais à la libération des prisonniers politiques et à faire pression pour le retour des libertés publiques. » Par ailleurs, elle a été lancée le 25 février 2020, date emblématique car elle symbolise l’unité de l’opposition : il s’agissait du 30e anniversaire de la victoire électorale de l’ex-présidente Violeta Barrios de Chamorro, qui a battu Ortega en 1990 lorsqu’il avait alors souhaité se présenter pour un second mandat consécutif.

Les protestations de 2018

Un évènement marquant de l’histoire récente au Nicaragua est la vague de protestations populaires qui s’est tenue entre avril et fin 2018. À la suite d’une réforme du système de Sécurité sociale (diminuant de 5 % les pensions de retraite et augmentant les impôts) imposée par décret, des retraités, travailleurs et étudiants ont manifesté. La répression fut extrêmement violente et menée en grande partie par des militaires et des groupes « para-émeutes » qui ont assiégé les habitations, harcelé systématiquement les activistes et conduit à l’exil plus de 80 000 personnes, dont 325 ont été assassinées.

Par la suite, dans une série de rapports publiés entre décembre 2018 et avril 2020, des commissions envoyées par l’ONU, l’OEA et la CIDH (Cour interaméricaine des droits de l’homme) ont dénoncé une violation des droits de l’homme lors de la mise en œuvre des méthodes autoritaires pour réprimer cette opposition. Lorsqu’un membre de la commission envoyée par l’ONU a évoqué l’idée de créer une « Comisión de la Verdad », il fut expulsé, Ortega attaquant les pays démocratiques en avançant l’argument selon lequel leur passé politique n’est pas irréprochable. En 2019, l’Assemblée a voté une “loi d’amnistie” censée « favoriser » les manifestants, mais qui finalement est surtout perçue par les opposants comme une loi d’impunité qui protège les crimes perpétrés par les militaires, avec la connivence du gouvernement.

Le Nicaragua en plein cœur de trois autres crises : économique, diplomatique et sanitaire

Outre la situation politique alarmante, le Nicaragua traverse actuellement une crise économique majeure. La croissance économique semblait pourtant assurée au cours des deux dernières décennies, en raison d’une collaboration étroite entre la sphère politique et la sphère économique, qui avait notamment permis de rendre le pays attractif pour les investisseurs étrangers et de sortir quasiment indemne de la crise de 2009. Cependant, les entreprises nationales et étrangères ont commencé à retirer leur soutien après le tournant autoritaire du mandat d’Ortega, et notamment les assassinats de manifestants. De plus, la crise sans précédent que subit le Venezuela, son voisin et partenaire commercial principal, impacte également beaucoup le Nicaragua.

Il va de soi que la dérive autoritaire de Daniel Ortega conduit à l’isolement progressif du Nicaragua sur la scène internationale et il est menacé d’être expulsé de l’OEA. Cette dernière a offert de participer en tant qu’observatrice internationale aux négociations entre le gouvernement et l’opposition, en échange de la libération de tous les prisonniers politiques.

Enfin, le Nicaragua n’est bien sûr pas épargné par la crise sanitaire de la Covid-19 : la gestion catastrophique de la crise dès son début (le gouvernement a nié ses dangers, incitant de façon absurde la population à organiser des évènements collectifs et continuant à accueillir des touristes) a conduit à une explosion des contaminations.

Nous espérons que cet article t’aura aidé à résumer les enjeux et évènements importants à citer si tu tombes sur le Nicaragua ! N’hésite pas à consulter nos autres ressources pour t’aider en espagnol, et bon courage pour les révisions !