Depuis le début des années 2000 et l’arrivée au pouvoir de Nicolas Maduro au Venezuela, la situation économique du pays s’est grandement détériorée. Aujourd’hui, le Venezuela traverse une grave crise économique qui s’illustre par une inflation à 82 700% (la plus forte du monde !) au mois d’août 2018, par des habitants affamés et découragés par les files d’attentes interminables devant les supermarchés et les pharmacies et par des tensions avec ses pays voisins la Colombie, l’Equateur et le Pérou.

Pourquoi le Venezuela connaît-il cette hyperinflation?

Tout d’abord, parce que le Venezuela est un pays dont la ressource principale est le pétrole. De ce fait, les recettes du pays sont assurées en grande partie par celles générées grâce à la vente de ce pétrole aux autres pays importateurs (on appelle cela une économie de rente) alors que les autres produits du quotidien doivent eux être importés. Pourtant, en 2002, l’ancien président Hugo Chavez, décédé en 2013, a fait le choix de nationaliser l’entreprise pétrolière du Venezuela PDVSA et a remplacé les ingénieurs étrangers qualifiés qui y travaillaient par des travailleurs locaux moins performants. Ceci a progressivement affecté la production de pétrole du pays et donc les recettes d’Etat (en 1999, le Venezuela produisait 3,2 millions de barils par jour et en 2018, il en produit aujourd’hui moins de 1,5 millions). A cela s’ajoutent les sanctions américaines et européennes adressées au Venezuela en 2017. Ainsi, l’hyperinflation est le symptôme d’une économie qui s’effondre par manque de liquidités.

Quelles sont les conséquences économiques, politiques et sociales de cette crise pour les vénézueliens?

Les conséquences premières dont souffrent fortement les vénézuéliens sont les pénuries. A cause du manque de liquidités, le gouvernement de Maduro n’achète pratiquement plus de produits de première nécessité. Pour pouvoir manger ou se soigner, il est parfois nécessaire de faire la queue pendant 10 heures devant un supermarché pour 1 kilo de riz à  2,5 millions de bolivar. De même, les médicaments manquent, provoquant la mort de nombreux habitants dont les maladies sont facilement traitables en temps normal. Face à ce fléau, trois partis d’opposition à Maduro ont appelé à la grève (Primero Justicia, Voluntad Popular et Causa R) ce qui affecte d’autant plus le bon fonctionnement du pays. Enfin, cette crise économique est à l’origine de flux migratoires depuis le Venezuela vers d’autres pays d’Amérique du Sud : la Colombie voit se former des camps de réfugiés malades à la frontière.

Quelles mesures Nicolas Maduro a-t-il envisagées?

Nicolas Maduro assure faire au mieux pour rétablir la situation économique de son pays. Pour cela, il a annoncé que le Venezuela allait modifier sa monnaie : l’ancien bolivar – le bolivar fort- deviendra le bolivar souverain, une nouvelle monnaie dévaluée de 96% (100 000 bolivar fuerte deviennent 1 bolivar souverain) et rattachée au pétro, la cryptomonnaie vénézuelienne qui permet de contourner les sanctions américaines. Nicolas Maduro prévoit également d’augmenter considérablement les salaires les plus bas.

Quelques chiffres à retenir

  • En 1999, le Venezuela produisait 3,2 millions de barils par jour. En 2018, il en produit moins de 1,5 millions.
  • Au 16 août 2018, 1 paquet de 1 kilo de riz blanc coutait 2,5 millions de bolivar fuerte. En bolivar souverain, il n’en couterait plus que  25.
  • L’inflation atteint aujourd’hui les 82 700%

Mots clés pour la traduction 

  • Relancer l’économie : Revitalizar la economía
  • Appeler à faire la grève : Pedir a declararse en huelga
  • Pénuries : Escaseces
  • Le Venezuela connaît l’inflation la plus forte du monde : Venezuela conoce la inflación más fuerte del mundo