entreprise

En cette période cruciale de ta vie académique, alors que tu t’apprêtes à affronter les défis stimulants des concours d’entrée, il est impératif de prendre du recul et de réfléchir à la manière dont les entreprises, en tant qu’entités complexes, sont dirigées et gouvernées. À travers cet article, nous allons explorer les nuances fascinantes de la gouvernance d’entreprise et son impact sur la réussite individuelle et collective.

 

Définition de la gouvernance d’entreprise

Selon la norme ISO 26000, la gouvernance d’entreprise est le système par lequel une entreprise prend des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs. Elle se réfère aux mécanismes, relations et processus par lesquels les sociétés sont contrôlées et dirigées. Elle englobe la structure de direction et de contrôle des entreprises, ainsi que les relations entre la direction, le conseil d’administration, les actionnaires et les autres parties prenantes.

La gouvernance d’entreprise vise à assurer la responsabilité, l’équité et la transparence dans toutes les interactions de l’entreprise, à gérer efficacement ses finances et à agir dans l’intérêt supérieur des parties prenantes. Elle repose sur des règles, des procédures et des cadres internes propres à chaque entreprise, tout en étant soumise à des réglementations et à des lois externes.

 

Types de gouvernance d’entreprise

La gouvernance d’entreprise se décline en plusieurs formes, notamment la gouvernance actionnariale, familiale et partenariale.

 

Gouvernance actionnariale (ou modèle shareholders)

La gouvernance actionnariale résulte de la divergence d’intérêts entre les actionnaires et les dirigeants.

Prédominant dans les entreprises jusque très récemment, ce modèle repose sur les travaux de Milton Friedman, prix Nobel 1970. Son développement naît de la réforme des systèmes de retraites aux États-Unis dans les années 1970, laquelle imposait aux fonds de pension de diversifier leurs placements. La conséquence a été un transfert massif de l’épargne des salariés des banques vers les marchés financiers. Cette financiarisation de l’économie a obligé les dirigeants d’entreprise à promettre toujours plus de dividendes pour capter des capitaux.

Elle se concentre sur les intérêts des actionnaires, visant à maximiser la valeur de l’entreprise et à limiter les abus de pouvoir des décideurs. Elle repose sur la séparation entre la propriété des actions et le pouvoir décisionnel des dirigeants opérationnels.

Ainsi, on va chercher à minimiser les risques et être très regardant sur la rentabilité à court terme. Les dirigeants sont aussi incités à devenir actionnaires eux-mêmes pour que leurs décisions suivent le même sens que celles des actionnaires. Cette gouvernance fait une grande place à des nouveaux acteurs : auditeurs, analystes, agences de notation, consultants, etc. 

 

Gouvernance familiale

Au sein de la gouvernance familiale, le pouvoir financier demeure entre les mains d’une ou plusieurs familles, conférant ainsi aux entreprises familiales une assise solide. Le capital est détenu majoritairement par une famille.

Cet arrangement, caractérisé par une confiance profonde entre les membres de la famille, les dirigeants et les parties prenantes externes, se traduit fréquemment par des performances financières. La confiance, tissée serrée au sein de ces structures, se manifeste tant dans les relations entre dirigeants que dans les liens entre l’entreprise et ses clients ou fournisseurs, créant ainsi une atmosphère propice à la stabilité.

Cependant, au cœur de cette harmonie, des discordes familiales peuvent surgir, entraînant des répercussions sur le fonctionnement de l’entreprise. Les tensions entre propriétaires aux personnalités marquées et les dirigeants salariés peuvent également se manifester, suscitant des défis organisationnels. De surcroît, la question cruciale de la succession se profile souvent comme un défi majeur, les héritiers ne garantissant pas toujours la compétence nécessaire. En outre, les mécanismes de coordination informels (confiance, partage des valeurs familiales, etc.) peuvent être source de dysfonctionnements.

La stratégie inhérente à cette forme de gouvernance se déploie dans une stabilité recherchée, favorisant une approche stratégique axée sur la durée, propice à la réussite progressive de projets ambitieux. L’organisation, souvent centralisée, accorde une place prépondérante à la famille dans les postes clés, tandis que la gestion des ressources humaines repose sur la fidélisation du personnel, nourrie par une relation paternaliste.

 

Gouvernance partenariale

Au cœur de cette approche novatrice qu’est la gouvernance partenariale, s’élabore un modèle plus récent qui transcende les schémas traditionnels. Cette évolution significative prend racine dans une vision holistique, prenant en compte l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise.

Loin de se cantonner à la maximisation de la valeur actionnariale, ce mode de gouvernance embrasse une perspective élargie, où les dirigeants sont appelés à considérer les intérêts légitimes de toutes les parties prenantes lors des prises de décisions. Conformément à la théorie des parties prenantes de Freeman (1984) et Mercier (1999), la gouvernance partenariale se distingue par sa mission de créer de la valeur pour l’ensemble des acteurs impliqués. Cette approche va au-delà de la simple rentabilité, plaçant l’entreprise au cœur d’un écosystème où elle devient non seulement un agent économique, mais aussi un acteur socialement responsable. En effet, elle se donne pour mission de veiller à son impact environnemental, de s’engager activement dans la société civile et de développer une vision citoyenne face à ses consommateurs.

Cette gouvernance partenariale, tout en apportant une dimension éthique et sociale cruciale, n’est pas exempte de défis. Des risques de conflits entre différentes parties prenantes, de tensions au sein d’une même partie prenante, voire de conflits internes au sein d’une partie prenante, se dessinent en filigrane, nécessitant une gestion subtile et éclairée pour maintenir l’équilibre entre les multiples intérêts en jeu. Ainsi, la gouvernance partenariale se profile comme un modèle évolutif, résolument tourné vers l’avenir, où la création de valeur s’inscrit dans une démarche inclusive et socialement engagée.

 

Conclusion

En résumé, la gouvernance d’entreprise se révèle bien plus qu’une simple abstraction académique. Elle constitue la trame fondamentale qui modèle la réussite des entreprises, façonnant le destin même des individus qui les constituent. Dans un avenir proche, un article dédié aux parties prenantes approfondira davantage cette toile complexe, explorant les liens essentiels entre la gouvernance d’entreprise et les acteurs variés qui contribuent à son édification.

 

Reste à l’affût pour plonger dans cet univers fascinant où la gouvernance et les parties prenantes entrent en résonance, sculptant le paysage dynamique des entreprises modernes.