Comment réagir face à un sujet difficile en géopolitique ?

Tu as peut-être déjà entendu le mythe de la fameuse colle de géopolitique tombée lors d’un oral à HEC : « Le lait en Inde ». De quoi donner des sueurs froides, alors que tu n’es plus qu’à un cheveu de l’admission après avoir bien géré tes autres oraux durant ces trois jours intensifs. Malheureusement cette angoisse de la feuille blanche peut aussi arriver le jour de l’écrit après avoir retourné le sujet : entre tournures alambiquées, concept inconnu, ou même chapitre non traité !

C’est sûr : a priori, parler de « La culture au Bhoutan depuis l’indépendance » ne sera pas une partie de plaisir. Mais il existe des méthodes et attitudes à adopter face à un sujet difficile pour maximiser tes chances de réussite, ou minimiser la possibilité de te rater !

Un sujet difficile en géopolitique : c’est quoi exactement ?

Cela peut sembler étonnant, mais les sujets les plus difficiles à traiter ne sont pas toujours les plus étranges, ou les plus mystérieux. En fait la difficulté de traitement d’un sujet est très relative : on peut distinguer deux dimensions dans la potentielle difficulté d’un sujet. La difficulté, cela peut être :

  • Interne : avoir personnellement du mal à traiter un sujet car je n’ai pas les connaissances suffisantes, assez d’exemples, etc.
  • Externe : la difficulté provient de la manière dont les autres vont traiter le sujet (plus ou moins bien, plus ou moins précisément, etc.). N’oublions pas qu’il s’agit d’un concours et que la note est relative aux copies des autres candidats ! Un sujet considéré comme étant « difficile » l’est globalement pour tout le monde !

C’est donc en fait assez complexe : un sujet qui me semble compliqué, peut l’être a priori pour tout le monde, et donc être finalement « facile », au sens où il sera plus facile de se démarquer des autres candidats (le fameux « lait en Inde » !). En revanche, un sujet considéré comme « facile » le sera par beaucoup de candidats : plus difficile alors de faire la différence !

Alors, quelles réactions adopter face à un sujet « difficile » en géopolitique ?

On l’a vu, définir un sujet comme difficile ou facile est un peu paradoxal et personnel. Ici je vais te donner quelques astuces pour réagir face à un sujet devant lequel tu te dis : « Aïe, compliqué », en retournant la feuille d’énoncé.

La règle d’or : être et rester à fond

Tu viens de retourner l’énoncé et tu ressens des sueurs froides dans le dos : aïe, le chapitre sur lequel tu avais fait l’impasse (ne jamais faire d’impasse !), où celui que ton prof n’a pas eu le temps de traiter en cours. Peu importe !

La règle d’or est la suivante : sois concentré du début à la fin, donne toi à fond. Ne te pose pas de questions existentielles sur ta capacité à traiter le sujet. De toutes façons dans 4h tu auras écrit et rendu ta copie, donc autant utiliser tout le temps à ta disposition.

La première heure de DS est très importante, c’est à peine exagéré de dire que ta note sera presque acquise après avoir fini de préparer ton brouillon. Bien, tu as donc face à toi un sujet qui te perturbe car : tu ne comprends pas un mot, tu manques de connaissances, le sujet est très long, etc. Que faire ?

Quels réflexes adopter ?

  1. Analyse bien tous les termes de l’énoncé, absolument tous, pour créer un véritable cadre (au sens propre !) du sujet. Cela te permettra de te guider dans ta réflexion et éviter de partir sur un hors-sujet, ce qui se produit rapidement lorsque l’on ne sait pas trop quoi dire sur un sujet ! Si tu ne comprends pas un mot, aide-toi du contexte pour tenter d’en extraire une définition. Raisonne par synonymes et antonymes, cherche la racine du mot, etc.
  2. Note en parallèle sur une feuille de brouillon tout ce qui te vient à l’esprit qui rentre dans le cadre du sujet. C’est important, car tu peux avoir des bonnes idées, mais les oublier avec le stress ! Note des axes de réflexion par exemple, des idées d’études de cas.
  3. Essaie de faire des liens entre plusieurs chapitres. Si tu penses ne rien savoir sur le sujet (ce qui n’est quasiment jamais le cas, on sait toujours quelque chose !), essaie de le relier à d’autres chapitres. Sans entrer dans le hors-sujet, cela te permettra dans le développement « d’éloigner » la difficulté, tout en restant dans le cadre du sujet ! Exemple : tu peux chercher des études de cas transversales !
  4. Après avoir bien défini tous les termes, cherche et note tous les concepts et thèses d’auteurs que tu connais qui se rapportent au sujet. Mon professeur de 2ème année disait souvent : « Il suffit de 15 concepts bien analysés pour faire une dissertation ! »
  5. Réfléchis bien à tous les aspects et sous-entendus du sujet, et privilégie un plan assez simple, clair et bien structuré !

Pourquoi il ne faut surtout pas paniquer

Comme je l’ai dit au-dessus la difficulté est très relative. Elle est propre à chaque candidat, mais dépend aussi de l’impression globale de tous les candidats. En fait, « difficile » n’est pas forcément le mot le plus approprié, on pourrait dire « dangereux ». Et les sujets « dangereux » ne sont pas toujours ceux auxquels on pense !

En réalité, les sujets « faciles » – ceux devant lesquels on se dit : « ouf, ça je connais, c’est simple » – peuvent être les plus dangereux, car tout le monde a quelque chose à dire dessus ! Ou du moins la majorité des autres candidats trouve également le sujet « facile ». Or, au concours ta copie sera notée par rapport aux autres copies. Il est bien plus facile de faire la différence sur un sujet « difficile » que sur un énoncé « mainstream » !

Finalement, un sujet perçu comme dur est une chance pour le candidat bien préparé. C’est une opportunité de grimper vers les excellentes notes, car le correcteur aura a priori davantage de copies « moyennes » à corriger, donc plus de chance de se démarquer !

Et donc, que faire face à un sujet qui semble « facile » ?

Tu l’auras compris, à cause de la relativité de la notation, rien n’est si simple. Voici un conseil très personnel d’attitude à adopter face à ce genre de sujet :

Si en retournant ta feuille d’énoncé, tu te dis : « super je connais par cœur, c’est parti je fonce ! », alors arrête tout. Au contraire pose toi, prend le temps de bien réfléchir à toute la portée du sujet : ai-je bien perçu toutes ses dimensions ? N’ai-je pas fait de hors sujet ou de contresens ? La précipitation peut être ta pire ennemie !

Par ailleurs, si tu es large au niveau du timing, prend le temps de trouver des exemples originaux, des études de cas très détaillées et ciblées. Si tu trouves le sujet facile, tu n’es pas le seul ! Il faut donc absolument chercher des moyens efficaces de se démarquer, sinon ta copie risque de se retrouver dans le « ventre mou », entre 9 et 11 sur 20.

Voilà ! j’espère que ces conseils pour gérer un sujet “difficile” en géopolitique te seront utiles. Depuis plusieurs années, peu de sujets sont difficilement compréhensibles. La différence entre les candidats se joue donc entre autres sur la capacité à saisir tous les enjeux du sujet, et à argumenter et illustrer ! Si tu cherches des exemples de bonnes copies, c’est par là ! Pour d’autres conseils de méthode en géopolitique, c’est par ici !