introduction ESH

Toute bonne dissertation commence par une bonne introduction. C’est ce qui va marquer d’emblée votre correcteur. Si l’on pense souvent que les dissertations ont un côté trop aléatoire, une bonne introduction se prépare. Il faut à tout prix éviter de faire un hors-sujet le jour du concours ! Le but de cet article est de vous montrer le travail en amont nécessaire pour bien réussir votre introduction, et avoir ainsi une méthodologie solide pour cartonner aux concours. Plus particulièrement, on dit souvent qu’un correcteur ne passe pas plus de 5 minutes sur votre copie, d’où l’importance de rédiger une introduction catchy qui permettra au correcteur de se souvenir de vous et vous mettre la note que vous méritez !

1) Faire des fiches introduction

Cette méthode me permettait de ne jamais avoir en-dessous de 15 à chaque dissertation, et ce grâce aux fiches que je réalisais pour préparer mes introductions.

En quoi consiste ces fiches ?

Pour chaque chapitre, réalisez une fiche décomposée en plusieurs parties :

  • Citations
  • Exemples originaux/Introductions déjà rédigées
  • Définitions

Les citations vous permettront de faire la différence, et pourront même être réutilisées dans le développement de vos parties. En apprendre quelques-unes par cœur et savoir les replacer pertinemment peut faire la différence auprès des correcteurs ! De plus, cela vous permet d’avoir toujours des accroches en tête pour chaque notion. Mais ce n’est pas toujours suffisant. Reprenez également des accroches déjà rédigées, que vous pouvez trouver sur de bonnes copies de concours, ou que votre professeur a rédigé. S’entrainer à retenir des introductions bien rédigées va vous guider à en faire de même ! La plupart des bonnes copies aux concours ont des introductions qui ont été rédigées bien avant, et qu’il a suffit de relier au sujet.

Enfin, la définition des termes dans votre dissertation est primordiale. C’est pourquoi je vous recommande de mettre sur votre « fiche introduction » les définitions liées au même chapitre. Les correcteurs sont très rigoureux sur la bonne définition des termes.

Tout ce travail vous permettra d’avoir des bases solides et d’avoir toujours des idées en tête au moment de construire votre introduction.

Voici un exemple de « fiche introduction » sur le chapitre concernant l’Europe :

Accroches :

« Europe is on the edge of a precipice » selon le président Emmanuel Macron, dans une interview accordée au journal The Economist, où il y reconnait la faiblesse de l’Europe. Il appelle à une souveraineté européenne plus grande reposant sur de nouvelles politiques, allant de celles sur l’intelligence artificielle, le data, jusqu’à l’industrie, et le changement climatique.

MONNET : « L’Europe se fera dans les crises, et elle sera la somme des solutions apportées à la crise. »

François HOLLANDE, en 2012 à Oslo , lors du Prix Nobel de Paix à l’Union Européenne : « La crise de l’euro est derrière nous. »

STIGLITZ ; L’euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe (2016) : « L’euro n’a pas apporté la prospérité promise, mais la division et la divergence. »

Robert Schuman, déclaration du 9 mai 1950 : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord des solidarités de fait.”

Wim Duisenberg, Président de la BCE de 1998 à 2003 : “Un Euro fort est dans l’intérêt d’une Europe forte”

Louis Gallois, Président de la commission Gallois, Rapport sur la compétitivité Française : “L’euro fort renforce les forts et affaiblit les faibles”

Patrick Artus, Isabelle Gravet, La crise de l’euro : « La zone euro, comme toutes les unions monétaires, est une machine à fabriquer de l’hétérogénéité »

Définitions :

Politique d’austérité : politique qui favorise une hausse de la fiscalité et la maitrise des dépenses publiques dans le but de réduire le déficit.

Intégration européenne : processus de rapprochement progressif des économies nationales par la suppression des barrières aux échanges et la mise en commun de politiques.

ZMO : espace économique ayant intérêt à construire un système de changes fixes ou à posséder une monnaie unique (avantages > coûts en fonction du degré de probabilité d’un choc asymétrique).

Prêteur en dernier ressort (PDR) : institution vers laquelle une entité en difficulté (banque, état…) se tourne lorsqu’elle ne peut plus obtenir d’aide autre part (en général Etat, banques).

2) La construction de votre introduction

J’ai pour habitude de penser qu’une bonne introduction ne peut être faite qu’en prenant le temps de ne « rien faire » au moment où vous recevez votre sujet. Faites une pause de 5 à 10 minutes stratégiques à ce moment pour juste réfléchir à tout ce que le sujet vous évoque. Cherchez d’abord à réfléchir à ces différents sens possibles, à l’idée globale du sujet. Posez-vous la question de : Quel enjeu cette problématique soulève ? Souvent, il s’agit d’un enjeu économique actuel qui nécessite d’être comparé au cours de l’histoire économique contemporaine.

Après avoir pris ces 10 minutes stratégiques, lancez-vous. Appliquez vous à bien définir tous les termes de votre sujet ! Un simple mot écrit au singulier plutôt qu’au pluriel peut faire l’objet d’une problématique. Après réflexion, vous devez parvenir à cerner l’enjeu du sujet, et construire votre introduction de sorte à ce qu’il mette cet enjeu en avant. Il faut que dès votre accroche on puisse voir que le sujet que l’on vous a posé fait débat. Il faut que vous mettiez deux arguments en contradiction.

Voici un exemple d’accroche qui montre qu’il existe un débat sur le sujet « Industrie et Croissance » :

“Jean-Marc Ayrault au moment du rapport Galois (2012) déclarait : « Il ne peut y avoir d’économie forte sans industrie forte ». Son discours peut paraître relever de l’évidence à l’heure où Allemagne et Chine assoient leur puissance sur celle de leur secteur industriel. Pourtant les économies plus avancées, Etats-Unis en tête et Allemagne comprise, ne sont-elles pas aujourd’hui des économies tertiarisées ?”

Votre accroche n’a pas besoin d’être longue. Il faut qu’elle soit simple et efficace. Il s’agit d’un vrai travail sur lequel s’entrainer. Et cela n’est possible qu’en ayant fait un travail préparatif en amont sur vos « fiches introductives ». Vous devez vous entrainez à faire d’anciens sujets/lire de bonnes copies d’anciens sujets pour comprendre comment bien construire une introduction.

Après avoir réalisé votre accroche, prenez soin de bien définir tous vos termes. Dans le même temps que vous les définissez, appliquez-vous à le faire de sorte à ce que l’ambivalence du sujet soit mise en avant ! Ces définitions et confrontations des termes vous permettront par la suite de construire votre problématique, essentielle à votre dissertation.

Par exemple, pour le sujet « industrie et croissance », essayez de mettre l’ambivalence entre les deux termes en posant des questions ! Il est plus simple de le faire sous cette forme, et d’en arriver à une question plus générale :

« Les définitions de la croissance et de l’industrie montrent qu’il est difficile de penser l’un sans l’autre mais que doit réellement la croissance à l’industrie ? ne peut-elle s’en passer ? En somme, dans quelle mesure l’industrie constitue-t-elle un moteur nécessaire et suffisant de la croissance ? »

Il ne vous reste plus qu’à réaliser votre annonce de plan, avant de passer au développement ! Vous pouvez marquer entre parenthèses quand chaque idée représente le I, II ou III. Cela permettra au correcteur de se réparer plus facilement.