Parcoursup 2022 : baisse de 5,5% des vœux pour les prépas ECG et ECT

À quelques jours de l’ouverture de la phase d’admission principale de Parcoursup, qui débute le 2 juin prochain, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a dévoilé les chiffres relatifs aux vœux formulés par les lycéens qui aspirent à entrer dans le supérieur l’an prochain. Pour les prépas ECG, après une hausse en trompe l’œil de 65% consécutive aux nouvelles modalités de recrutement de ces classes, le retour à la réalité a de quoi inquiéter, avec une baisse constatée de 5,5% en 2022. Les prépas ECT accusent également une légère baisse en termes de vœux formulés (-1,2%). Plus inquiétant encore, l’indicateur du “choix de préférence” pour les CPGE au global est en chute libre.

Nul doute que ces premiers chiffres significatifs du cru 2022 de Parcoursup allaient être scrutés par tous les acteurs de la filière. Dans un contexte difficile pour la prépa ECG, qui a perdu près de 10% de ses effectifs par rapport à l’ancienne ECS/ECE, cette prise de température des aspirations des lycéens n’a rien de réellement rassurant.

Certes, l’an passé, les chiffres des vœux formulés avaient au contraire crevé début juin, avant de faire pschitt quelques semaines plus tard. La faute notamment au décloisonnement des filières, la fin des séries S et ES du bac sonnant mécaniquement le glas des filières ECS et ECE. Les quatre voies de la prépa ECG sont désormais totalement ouvertes, ce qui a pour effet de multiplier le nombre de vœux inhérents à cette voie pour un seul et même candidat.

Parcoursup 2022 : une baisse généralisée des vœux pour la voie ECG

2022 était donc la première année à base comparable avec 2021, dans un contexte de légère baisse des inscrits sur Parcoursup (-0,8%) et de relative accalmie des contraintes du contexte sanitaire.

Premier constat implacable : l’ensemble des sous-filières de la prépa EC accusent une diminution du nombre de vœux plus ou moins importante. Si on prend même un peu de recul, on constate que seule la prépa littéraire A/L tire son épingle du jeu avec une augmentation d’environ 6%, quand toutes les autres filières CPGE sont soit en baisse nette, soit en stagnation.

Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que les rapports de force entre les sous-filières sont restés globalement stables. L’an passé, sur l’ensemble des vœux formulés,  55,4% concernaient l’un des deux menus en maths appliquées, contre 54,6% cette année. L’inversion par rapport à la hiérarchie ECE/ECS se confirme donc, mais ne se creuse pas, au contraire. Par ailleurs, les menus “hybrides” entre ECS et ECE ne progressent pas. Le parcours maths appliquées / HGGMC est d’ailleurs celui qui se trouve être le plus en difficulté, avec une baisse constatée de -7,4%.

On aurait pourtant pu anticiper une hausse d’attractivité des maths appliquées relativement aux maths approfondies. Pour autant, les maths appliquées ont aussi, sans doute, découragé cette année les étudiants qui avaient seulement fait maths complémentaires en terminale et qui ont du cravacher pour se mettre à niveau dans cette filière.

Plus préoccupant encore, l’effondrement des CPGE en “choix de préférence”

Le chiffre est à peine croyable tant il parait catastrophique ; d’aucuns d’ailleurs remettent en doute sa véracité. Il n’empêche : selon le ministère, la proportion d’inscrits sur Parcoursup qui ont fait une majorité de vœux en prépa est passée de 11% à 3% toutes filières confondues ! Cet indicateur a réellement de quoi inquiéter, car il donne a priori une idée du taux de conversion entre les vœux et les formations effectivement intégrées à la rentrée prochaine.

La pérennité de la filière ECG est-elle menacée ?

Depuis quelques années, la prépa économique et commerciale connaît un recul relatif, avec des effectifs stables ou en légère baisse tandis que les générations de bacheliers sont toujours plus nombreuses. Alors que la tendance démographique s’inverse actuellement, il y a donc de sérieux motifs d’inquiétude. De nombreuses prépas peinent à remplir leurs effectifs, et les écoles de management ont aussi de plus en plus de mal à pourvoir leurs places allouées aux prépas au-delà du top 10 SIGEM.

D’autant que le véritable problème de la filière ECG réside dans l’effondrement de la part d’étudiants qui font des mathématiques en première et en terminale, consécutivement à la réforme Blanquer. Le salut de la prépa viendra donc peut-être de la réintroduction de cette matière dans le tronc commun, conformément à la volonté affichée par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.

L’autre possibilité serait d’assumer l’idée d’une prépa EC sans maths pour une partie des étudiants, évoquée par l’APHEC (Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales) mais retoquée pour le moment par le Ministère.

Les évolutions du nombre de vœux pour les prépas économiques et commerciales

Les vœux Parcoursup 2022 pour les prépa EC