4 463 étudiants en classes préparatoires ont répondu à une enquête sur le bien-être en CPGE dont les résultats ont été dévoilés fin janvier par l’APLCPGE. L’Association des proviseurs des lycées à classes préparatoires a interrogé, avec l’Observatoire du Bien-être, les élèves des trois séries de prépa (S, EC et L) au sujet du choix de la CPGE, des exigences associées, de la gestion du stress, de l’hygiène de vie… Objectif : opérer un tour d’horizon complet des sujets liés à l’accomplissement personnel et l’épanouissement au sein des classes préparatoires. Notre analyse des réponses !

L’éducation occupe une place grandissante dans les préoccupations des français, ainsi que dans l’agenda politique et l’actualité. C’est dans ce contexte que l’enquête, réalisée en octobre 2023 auprès d’étudiants de deuxième année de CPGE, offre un éclairage sur la réalité de cette expérience académique exigeante. Ici, la qualité de l’encadrement et des enseignements parait facile à défendre pour une filière qui en a toujours fait sa force. Outre l’excellence académique, les classes préparatoires accueillent autour de 25% de boursiers et promeuvent l’ouverture sociale, ce qui en fait un véritable instrument d’élévation intellectuelle pour les jeunes issus de milieux modestes.

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La CPGE, un choix “personnel” pour 82% des prépas

C’est à la demande de l’association des proviseurs de lycées à classes préparatoires aux grandes écoles (APLCPGE) que les étudiants ont répondu à l’enquête pour partager leurs impressions sur la branche d’études qu’ils ont choisie après le baccalauréat.

65,7% d’entre-eux sont issus de la filière scientifique, 15,8 % de la filière économique et 18,5 % de la filière littéraire. 82% des répondants affirment que la prépa est un choix personnel motivé par la rigueur, l’exigence, les larges débouchés et la pluridisciplinarité (bénéficier d’un enseignement général).

Les fortes amitiés nouées en prépa compensent la pression des notes

La prépa est souvent perçue comme étant compétitive et sélective. 75 % des étudiants sondés estiment qu’il est important d’avoir de bonnes notes, mais 48% estiment que celles-ci ne reflètent que partiellement leur investissement. La pression des notes persiste…

D’après les résultats de l’enquête, les répondants soulignent cependant le fait que les relations sont davantage tournées vers la coopération plutôt que la compétition et qu’un rapport de confiance avec les enseignants est privilégié.

11 % indiquent d’ailleurs que l’ambiance et l’entraide sont leur source de bien-être principale. Loin devant, à 31,5%, c’est cependant l’amitié qui est citée comme principale source d’épanouissement en prépa, juste avant les liens avec les professeurs (21%).

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64% des élèves de prépa ressentent du stress

Le stress est une composante du quotidien de la majorité des préparationnaires. Au total, 64% des étudiants ressentent du stress. De manière “importante” pour 39% et “très importante” pour 25%. Ce stress a pour origine en trois facteurs principaux : la charge de travail, la peur de l’échec et le regard des professeurs.

La manière dont les étudiants de CPGE appréhendent leur scolarité renvoie à cette nécessité de dépassement pour vivre, à travers l’enseignement rigoureux, un accroissement de leurs capacités et de leurs aptitudes. Conscients que le stress sera partie integrante de leur formation, 57 % des répondants estiment que celui-ci est autant un élément facilitateur qu’un frein. Cette dualité met en lumière la complexité du stress en tant que moteur de réussite et en même temps, un défi à surmonter !

La nuance observée dans la perception du stress suggère qu’il n’y a pas de solution unique pour gérer cette pression, non inhérente aux CPGE. Qui n’a jamais ressenti de pression au cours de ses études ? Les établissements éducatifs peuvent ainsi être encouragés à mettre en place des mécanismes de soutien adaptés, favorisant un environnement propice à la réussite malgré les défis liés au stress.

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Pour gérer les exigences de la prépa, miser sur l’hygiène de vie

85% des élèves de prépa considèrent que les exigences académiques auxquelles ils sont confrontés sont généralement adaptées à leurs compétences et à leur niveau d’études. Malgré cette compréhension générale de la part des préparationnaires, une proportion significative des répondants, soit 56%, estime que les exigences sont parfois trop élevées.

Elles se traduisent par la cadence, la vitesse et l’efficacité à laquelle il faut travailler pour suivre le rythme des cours et ne pas se retrouver perdu(e) au moment des concours, période où faudra se montrer redoutablement préparé(e) pour affronter les épreuves et concrétiser les deux années d’apprentissage intensif…

L’exigence portée par les professeurs, et la filière prépa en elle-même, est inhérente aux concours, ce moment charnière au cours duquel des destins se jouent et des rêves se réalisent. Les objectifs sont individuels et diffèrent d’un étudiant à un autre, mais tous partagent le besoin de s’accomplir et de se dépasser !

Pour gérer les concours au mieux, un sujet pri-mor-dial dans la vie d’étudiants de CPGE : l’hygiène de vie ! Lorsqu’il s’agit de maintenir un équilibre en classe préparatoire, pour les deux tiers des répondants, l’hygiène de vie est la clé. Les résultats montrent que 61% des étudiants estiment que leur hygiène de vie est globalement satisfaisante. Dans le cas ou celle-ci semble délaissée, les répondants avancent le manque de temps et de sommeil et la charge de travail écrasante qui entraînerait un déséquilibre dans la vie quotidienne.

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En prépa, les filles sont plus stressées que les garçons

L’un des points marquants de cette enquête de l’APLCPGE est la différence de ressenti entre les genres, avec un niveau de stress que les filles signalent plus élevé. Elles sont globalement plus nombreuses à exprimer des difficultés à plusieurs niveaux.

Les étudiantes sont plus sujettes aux difficultés d’apprentissage et sont plus nombreuses à estimer que leurs notes ne correspondent pas toujours à leur niveau d’implication. Nous ne disposons pas des chiffres précis pour analyser la profondeur du “gap” avec les réponses de leurs camarades masculins, mais le bilan de l’APLCPGE soulignant ce point nous laisse penser qu’elle est significative.

Les filles sont aussi moins nombreuses que les garçons à considérer que les professeurs leur font confiance et se sentent plus facilement en retard. 

Agressions et harcèlement : des faits rares en prépa

Concernant les violences et le harcèlement, 95,8 % des répondants (filles et garçons) n’ont jamais été victimes d’agression ou de harcèlement en CPGE et 87 % n’en ont jamais été témoins. Pour les cas recensés, 12,7% ont pour “objet” les résultats scolaires, 8,6 % concernent le genre, 4,2%, le milieu social d’origine et 3,4%, l’apparence.

Environ 35% des étudiants déclarent avoir été témoins de comportements répréhensibles en CPGE. Il s’agit principalement de violences verbales d’ordre sexiste (17,7%) , raciste (12,2%) et homophobe (11,8%). La portée de ces violences verbales peut-elle nourrir ou conforter les interrogations, les doutes ou le sentiment d’imposture relevés chez les étudiantes ? Cette question pourrait tout aussi bien se poser dans le milieu de l’entreprise, les lycées et les universités…

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88,1% des préparationnaires referaient une CPGE

Chez Major Prépa, nous avons la chance d’être témoins de l’engagement fort de la communauté de préparationnaires. La prépa est défendue sans réserve par les étudiants et l’enquête le confirme. Ils sont 88,1 % à avoir répondu oui à la question “referiezvous le choix d’une CPGE ?”

La prépa offre un environnement propice au développement de compétences essentielles telles que la discipline, la rigueur, et des méthodes de travail approfondies. La diversité des matières enseignées ainsi que la complexité des concepts abordés stimulent les étudiants et favorise un enrichissement significatif des connaissances. La prépa est une période de dépassement, conduisant à une estime de soi renforcée. Bien que moins fréquemment cités, les débouchés professionnels, l’ambiance positive, et la camaraderie entre étudiants sont également reconnus comme des aspects positifs de l’expérience en CPGE.

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La vérité sur la prépa : l’exigence, mais pas la compétition

Finissons sur une question centrale à savoir, les préjugés sur la prépa ! 57 % des étudiants estiment qu’ils sont fondés. Parmi eux, la charge de travail, le stress et la pression figurent en tête de liste. Ces éléments confirment la réputation des classes préparatoires en tant que cursus exigeant, où les étudiants sont soumis à un rythme intense et à des attentes élevées.

Ces résultats reflètent une réalité que les étudiants connaissent dès leur intégration. Enfin, les préjugés qui se sont révélés infondés concernent principalement l’ambiance de compétition. Contrairement à une perception préconçue, les étudiants témoignent d’une atmosphère où la collaboration et l’entraide prévalent, plutôt que d’une compétition exacerbée.