Nouvelle levée de boucliers à l’annonce récente de la fermeture de 4 classes préparatoires au sein de l’Académie de Paris. Le Rectorat a décidé de la fin des classes ECG du lycée Jacques Decour, de l’ATS Bio du lycée Pierre-Gilles de Gennes, de l’hypokhâgne du lycée Lamartine et d’une khâgne du lycée Chaptal. Les établissements concernés ont fait savoir leur mécontentement et leur incompréhension, partagés par l’ensemble des représentants des CPGE. Six associations de professeurs signent un communiqué commun diffusé ce lundi 4 décembre. Une pétition a été lancée ce 2 décembre.

L’APHEC (Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales, l’APPLS (Association des professeurs de première et de lettres supérieures), l’UPA (Union des professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles agronomiques, biologiques, géologiques et vétérinaires, l’UPLS (Union des professeurs de lettres et langues en spéciales), l’UPS (Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques) et l’UPSTI (Union des professeurs de sciences et techniques industrielles) rendent publique ce lundi 4 décembre leur incompréhension à l’annonce de la fermeture de 4 classes préparatoires aux Grandes Écoles décidées par le Rectorat : “Alors même que les effectifs nationaux des CPGE sont en nette augmentation à la rentrée 2023, il n’est pas compréhensible de déconstruire ces filières en réduisant leurs capacités d’accueil par des décisions aussi arbitraires”, juge le communiqué.

Les professeurs demandent l’annulation des fermetures

Ensemble, les associations demandent au Rectorat de Paris l’annulation de ces fermetures censées intervenir dès la rentrée prochaine, alors que les classes concernées sont pleines ou quasi-pleines, qu’elles accueillent un nombre significatif de boursiers (30% au sein de l’ECG du lycée Decour) et de filles dans leurs rangs et participent, de manière générale, à encourager l’ascension sociale.

Une décision qui n’est pas sans rappeler l’avertissement formulé par le Ministère au printemps dernier, en guise de conclusion au débat sur la mise en place d’une nouvelle réforme des CPGE ECG (finalement abandonnée). « À court et moyen termes […] nous évaluerons et tirerons les conséquences des situations des classes préparatoires au cas par cas, au regard de leurs effectifs et des besoins de l’enseignement scolaire (sur le budget duquel elles sont financées) conformément au principe d’équité qui doit prévaloir dans l’ensemble du système éducatif », indiquait alors le ministère de l’Enseignement supérieur, dans ce qui sonnait comme une menace. Les 4 classes concernées par cette annonce ne sont cependant pas concernées par une baisse de leurs effectifs, et, selon nos informations, le Ministère ne serait pas intervenu dans la décision des ces fermetures. Il sera en revanche peut-être conduit à prendre position pour répondre, avec le Rectorat, à la demande des associations de professeurs.

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Une pétition à l’initiative de l’ECG du lycée Decour

Une pétition “contre la casse des prépas”, initiée par l’équipe enseignante de Jacques Decour, mobilisée pour défendre le maintien de la classe d’ECG accueillant 47 préparationnaires en première année, a recueilli à ce jour plus de 250 signatures.

Les commentaires des signataires traduisent leur attachement au principe d’égalité des chances défendu par la prépa : “Il faut privilégier l’égalité des chances donc accès aux filières concernées et gratuité de l’enseignement“, “Cette prépa, où j’ai exercé pendant 15 ans, permet à des étudiants qui pourraient, pour des raisons diverses, décrocher dans l’enseignement supérieur, d’intégrer une école de commerce“, “Encore une fermeture qui dépasse tout entendement“.

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Le Major n°15 – Spécial Écrits 2024