La culture générale est une matière importante, à ne pas négliger mais que la plupart des candidats ne savent pas vraiment appréhender. Beaucoup disent que la note est totalement aléatoire, mais pourtant, obtenir une bonne note nécessite surtout d’être concentré et de construire un raisonnement logique et cohérent. Retrouve dans cet article l’analyse du sujet de Culture générale EDHEC 2023. Si tu n’as pas encore lu le sujet, retrouve le ici.

Mais avant, tu peux consulter toutes les informations relatives aux concours BCE dans notre rubrique dédiée Inside Concours BCE 2023.

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L’analyse du sujet de culture générale EDHEC ESSEC 2023

Analyse à venir…

Cette année, après avoir planché sur la notion “Le monde”, les candidats ont dû traiter le sujet suivant pour l’épreuve de CG EDHEC ESSEC : “Le nouveau monde” . C’est un sujet classique, mais pas pour autant facile !

La première difficulté : ne pas faire une dissertation historique

En effet, un piège se trouve dans ce sujet : il ne fallait pas confondre “Le nouveau monde” avec “Le Nouveau Monde”. Ce n’est pas la même chose ! Le premier évoque un nouveau monde particulier, mais non spécifique, et donc pas historique ; le deuxième, lui, est une expression historique, qui désigne, comme vous le savez sûrement, les contrées d’Amérique latine et des Caraïbes découvertes au XVIe siècle.

Or, ici, il s’agit d’une dissertation de Culture Générale : il faut donc bien jouer le jeu, et l’aborder comme telle ! Dès lors, comment la problématiser ? Il faut, avant cela, l’analyser.

Analyser “Le nouveau monde” : synonymes et antonymes

Comme à chaque fois, il faut décortiquer le sujet, et définir ses principaux termes, en cherchant à quoi ils s’opposent pour déceler la tension.

“Monde”

Vu et revu cette année, il ne sera donc pas difficile de le définir. Il faut simplement prendre garde à varier les acceptions du terme, et ce sont ces variations qui permettront de trouver la tension du sujet. Commençons donc par définir “le nouveau”, puis nous reviendrons sur “monde”.

“Nouveau”

Le neuf s’oppose à l’ancien : la première chose à laquelle on pense est donc l’opposition entre le nouveau monde et l’ancien (et donc la référence historique citée plus haut). Mais il faut ici prendre le nouveau de manière générale : la nouveauté est ce qui est crée, par opposition à l’ancien, qui demeure, stable.

Il faut donc ici insister sur la dimension créatrice du monde, ou plutôt, sur la création d’un nouveau monde et son apparition.

“Nouveau monde”

Somme toute, il faut ici se focaliser sur deux choses : le monde nouveau comme apparition d’un nouveau monde, et la possibilité de créer un tel monde nouveau.

Or – et c’est ici qu’il faut travailler les différentes définition du monde acquises pendant l’année -, le monde étant une belle totalité, pourquoi y aurait-il un nouveau monde ? L’ancien ne convient-il pas ? Pourquoi ? Qui plus est, si le monde est l’ensemble du réel, comment peut-on imaginer un autre monde ? Et si un nouveau monde existe ou est possible, quid de l’ancien ? Est-ce à dire que le monde n’englobe pas l’ensemble du réel ?

Somme toute, le problème se situe dans l’opposition entre un ancien et un nouveau monde, et dans la possibilité pour qu’une telle transition se fasse. Il faudra donc interroger particulièrement le caractère nouveau – ou novateur – du monde, ou plutôt, d’un monde précis, qui reste à déterminer.

“Le”

Le pronom est en effet important : on ne parle pas d’un nouveau monde indéfini, ou de plusieurs nouveaux mondes, mais d’un nouveau monde précis, quoiqu’indéterminé. Il s’agit donc de penser l’émergence d’un nouveau monde, qui se démarque par son importance.

“Le nouveau monde” : problématisation

On peut donc axer la dissertation sur la singularité de l’émergence d’un nouveau monde, et sur ce que celle-ci signifie du monde : est-il pluriel ou unique ? Somme toute, le nouveau monde n’est-il pas une contradiction dans les termes ?

Axes possibles

Plusieurs axes d’analyse sont possibles, qui constitueraient vos différentes parties. Nous vous proposons ceux-ci, sans pour autant être exhaustifs.

  • pour commencer, illustrer le libellé : on peut ici bien sûr, s’aider de l’acception historique de l’expression, en utilisant des auteurs comme Montaigne, très utile pour ce sujet. Mais il faut rester problématique au sens philosophique : qu’est-ce que le nouveau monde et surtout, comment le caractériser ? Le nouveau monde, c’est en fait un monde qui s’oppose à l’ancien ; or, est-ce une nouvelle réalité, ou une nouvelle acception de la réalité ? Autrement dit, le nouveau monde désigne-t-il réellement un nouveau monde, ou ne désigne-t-il pas une nouvelle perspective du monde ?
    On peut donc ici travailler avec des auteurs comme Montaigne, Montesquieu ou Voltaire, qui travaillent littéralement l’idée de Nouveau Monde en pensant les cultures non occidentales comme des altérités qui éclairent en retour notre monde.
  • cela nous mènerait alors à questionner l’opposition de ces “nouveaux mondes” au nôtre : si le monde est l’ensemble du réel, n’y a-t-il pas continuité entre l’ancien et le nouveau monde ? Et si non, est-ce à dire que le monde se construit avec le temps ? Où est alors la limite entre un nouveau monde et celui d’avant ? Le premier ne dépend-il pas du second ? Utiliser ici des auteurs comme Apollinaire, Platon ou Plotin permet alors de penser la création du monde, notamment dans son rapport avec le temps, et donc avec le passé.
  • On arrive alors à questionner la création même d’un nouveau monde : la question du démiurge rentre donc en jeu, qu’on peut alors traiter en invoquant les diverses cosmogonies. Mais il faut penser ce caractère démiurgique de divers manières : il n’est pas que métaphysique, mais aussi poétique, par exemple – penser un nouveau monde crée par le poète ou l’artiste, de manière générale (Baudelaire, Kandinsky, les surréalistes). Cela questionne alors la possibilité réelle de nouveauté, Bergson et Nietzsche étant alors particulièrement féconds pour traiter le sujet. En dernière instance, il faudra donc se demander si le nouveau monde peut véritablement être nouveau (comme le prétendent les poètes), ou si ce nouveau monde n’est pas toujours une fausse nouveauté, ne pouvant se passer de son héritage.

Bonne courage pour cette épreuve de CG EDHEC ESSEC 2023 ! Tu pourras retrouver toute l’actualité du concours BCE 2023 sur notre rubrique Inside Concours BCE 2023.