chômage

Depuis de nombreuses années maintenant, le taux de chômage fait débat en France et revient régulièrement à chaque élection présidentielle. Il a connu diverses hausses en raison de crises économiques ou de la conjoncture (dans les années 1980, puis 1990-1991 et enfin, 2008). La France constate aujourd’hui un taux de chômage de 7,4 % selon l’Insee, un taux similaire à ceux des pays du sud de l’Europe. Mais contrairement à d’autres pays européens, la France maintient un taux de chômage élevé depuis plusieurs années.

Définir le chômage n’est pas chose aisée, il comprend en effet plusieurs définitions propres à chaque institution. De plus, les causes du chômage sont nombreuses et peuvent varier selon les périodes et les crises économiques. Il existe des solutions économiques (et politiques) pour réduire le taux de chômage.

 

Chômage : chacun sa définition

Il existe deux principales méthodes pour calculer le taux de chômage. Une première ayant une visée statistique (Bureau international du travail) et une seconde ayant un objectif institutionnel.

 

La définition au sens du Bureau international du travail

Le Bureau international du travail (BIT) définit un chômeur comme une personne de plus de 15 ans, qui ne travaille pas depuis une semaine X, semaine de référence, qui est prête à travailler dans les deux semaines à venir et qui est à la recherche active d’un emploi depuis au moins quatre semaines ou qui en a trouvé un commençant dans les trois mois à venir.

Cette définition, utilisée notamment par l’Insee à des fins statistiques, permet de comparer équitablement le taux de chômage entre chaque pays.

 

La définition de France Travail

L’agence classifie les demandeurs d’emploi qui se sont inscrits sur sa plate-forme en cinq catégories :

  • Catégorie A : personne sans emploi qui doit chercher un travail pour toucher notamment l’assurance chômage.
  • Catégorie B : personne qui exerce une activité professionnelle à temps réduit (moins de 78 heures par mois).
  • Catégorie C : personne qui exerce une activité professionnelle avec un temps mensuel supérieur à 78 heures et qui doit chercher activement un nouvel emploi (complémentaire).
  • Catégorie D : personne sans emploi qui n’est actuellement pas disponible pour travailler pour des raisons médicales ou de formation par exemple et qui n’est donc pas soumise à l’obligation de rechercher un emploi.
  • Catégorie E : personne qui dispose déjà d’un emploi et qui n’est donc pas tenue à l’obligation de rechercher un travail.

 

France Travail a créé ces différentes catégories pour calculer les droits de chacun aux allocations chômage, mais aussi pour proposer aux inscrits les offres les plus adaptées.

Note : pour le concours, l’idéal est de connaître la définition du chômage du BIT mais, si pour la partie France Travail, tu n’arrives pas à associer la catégorie à sa définition, ce n’est pas très grave dès lors que tu comprends la logique.

Nous n’allons pas le voir dans cet article, mais certaines catégories de demandeurs d’emploi peuvent bénéficier d’une allocation chômage.

 

Un taux de chômage relativement supérieur à 7 % : quel constat ?

Au troisième trimestre 2023, le chômage aurait augmenté de 0,2 point, rapporte l’Insee. Passant ainsi à 7,4 %, soit un total de 2,3 millions de chômeurs en France (hors Mayotte).

Rappelons d’abord le calcul du taux de chômage qui est la part de personnes au chômage (2,3 millions de personnes en France) par rapport au total de la population active (27,4 millions de personnes en France). Nous pourrions dire que notre taux de chômage est élevé par rapport à nos voisins européens (13 % pour l’Espagne et 12,5 % pour la Grèce, certes, mais 6 % pour l’Union européenne, 5,7 % pour la Belgique, 4,2 % pour l’Irlande, ou encore 3 % pour l’Allemagne).

Pourtant, notre taux de chômage en France reste à un des plus bas niveaux depuis le début du siècle. 8 % en 2003, 9,5 % en 2009 (crise économique et financière), 10,5 % en 2014. Puis il a diminué jusqu’en 2020, puis remonté en raison de la crise sanitaire ayant eu de nombreuses conséquences sur les entreprises à l’échelle mondiale. Pendant cette dernière, le taux de chômage est monté en pic (9 % fin 2020), avant de redescendre très rapidement grâce à la relance économique.

C’est bien d’évoquer ce constat global, mais que pouvons-nous en retirer concrètement ?

 

Le halo du chômage

Le halo du chômage regroupe des personnes qui ne disposent pas d’emploi et qui soit cherchent activement un emploi, mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, soit qui veulent travailler, mais n’ont récemment pas recherché activement un emploi. Ainsi, selon le Bureau international du travail, ces personnes ne remplissent pas les conditions pour être considérées au chômage, mais n’ont pas pour autant un emploi. Elles appartiennent donc à la population inactive. En 2020, la France comptait 1,9 million de personnes dans le halo du chômage.

L’Insee a par ailleurs fait le constat que le halo du chômage a tendance à augmenter lorsque le taux de chômage diminue. Plusieurs raisons peuvent être mises en avant. Le halo du chômage résulte notamment de la difficulté ou de « l’impossibilité » à trouver un travail malgré une forme de volonté de la personne concernée. Parmi ces difficultés, nous retrouvons, la maladie, le handicap, les études, la formation, les mesures sanitaires ou sécuritaires. En 2020, par exemple, le nombre de personnes dans le halo du chômage a fortement augmenté en raison des difficultés à faire les démarches nécessaires, se déplacer, exercer certaines activités commerciales notamment…

Sur le plan statistique, le halo du chômage aurait tendance, selon certains économistes, à sous-estimer le taux de chômage réel. De plus, le halo du chômage actuel démontre que certaines personnes appartenant à la population inactive sont découragées et démotivées par le monde du travail.

 

Le taux de chômage en fonction de l’âge

L’Insee rapporte que le taux de chômage varie beaucoup en fonction de l’âge. En 2022, le taux de chômage était de 7,3 % en moyenne sur l’ensemble de la population française. Pourtant, au même moment, le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans était de 17,3 %, de 6,6 % chez les 25-49 ans et de 5,2 % chez les 50 ans et plus.

Comment expliquer un tel écart de taux de chômage chez les jeunes notamment ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer un taux de chômage plus élevé que la moyenne chez les jeunes de 15 à 24 ans.

Tout d’abord, il y a bien évidemment la difficulté de trouver un premier emploi à la sortie de l’école. Le fait aussi que les jeunes ont bien souvent une expérience limitée, alors que les employeurs recherchent des salariés prêts à s’adapter et opérationnels rapidement, bien que les formations s’adaptent de plus en plus à cette tendance.

De l’autre côté, pour les jeunes qui ont délaissé assez vite les études pour le monde professionnel, bien qu’ils développent une expérience certaine et un savoir-faire, ils n’ont pas toujours les qualifications nécessaires pour exercer tous les types d’emplois aux yeux de l’administration et des employeurs. Il y a aussi, pour les jeunes entrepreneurs, la difficulté de créer une entreprise lorsqu’on a peu de fonds à investir et peu de savoirs théoriques sur les règles juridiques et financières concernant la création et la gestion d’une entreprise.

Toutefois, il est important de noter que le taux de chômage des jeunes est globalement « bas » par rapport à certaines années (25 % en 2006, 26 % en 2013, 20 % en 2019).

 

Le niveau d’étude pourrait influencer les probabilités d’être au chômage à un moment dans sa carrière

Le taux de chômage varie également en fonction du diplôme, selon l’Insee. Par exemple, en 2022, le taux de chômage des non-diplômés ou des diplômés du brevet des collèges était de 13,2 %, contre 7,7 % pour les CAP, 8,7 % pour les diplômés du baccalauréat et 4,7 % pour les diplômés de l’enseignement supérieur.

 

Des différences majeures qui peuvent s’expliquer

Les emplois précaires touchent d’abord les moins diplômés. Par emplois précaires, on sous-entend notamment les contrats à durée déterminée (CDD) et les contrats intérimaires. Un salarié en CDD risque de connaître des périodes sans pouvoir travailler. De plus, les salariés en CDD n’ont aucune vision à long terme. Le CDD ne pouvant être renouvelé que deux fois dans des conditions précises définies par le Code du travail. Ils peuvent donc connaître régulièrement de vastes périodes plus ou moins longues de chômage. Les plus diplômés sont plus souvent en CDI que les non-diplômés et, bien qu’ils puissent tout de même être licenciés ou démissionner, ils sont destinés à rester dans l’entreprise à long terme. Enfin, en cas de crise économique ou de ralentissement de l’activité économique, les emplois précaires seront les premiers touchés. Cela a été le cas en 2020 pendant la crise sanitaire.

Autre explication possible, l’employabilité à long terme. L’école étant obligatoire jusqu’à 16 ans en France. Selon un rapport du ministère de l’Éducation nationale, en 2021 (bien qu’elle fut une année particulière), 1,4 % des élèves de troisième tout de même sont sortis du système scolaire. Ces élèves ont bien souvent réalisé moins de stages (seulement celui de 3e). Le droit du travail ne facilitant pas l’entrée des jeunes de 16 à 18 ans en imposant de nombreuses contraintes (jours de travail, quotas horaires, type de travail, pauses…) aux employeurs pour garantir leur sécurité. En revanche, concernant les personnes allant jusqu’au CAP, elles peuvent se professionnaliser et se spécialiser rapidement dans une branche bien précise. L’inconvénient par rapport à ceux qui ont poursuivi dans l’enseignement supérieur, c’est le manque de flexibilité sur le marché du travail.

 

Les milieux socioprofessionnels non égaux face au chômage

Le taux de chômage varie selon la catégorie socioprofessionnelle. Les ouvriers sont les plus touchés par le chômage, selon l’Insee, avec un taux de chômage atteignant les 10,6 % en 2022, contre 7,3 % sur l’ensemble de la population. Concernant les employés, le taux de chômage était de 8,8 % en 2022. Cela peut notamment s’expliquer par des niveaux de diplôme moins élevés et la précarité de l’emploi plus forte que pour les cadres (3,4 % de taux de chômage en 2022).

Ceux qui connaissent le plus faible taux de chômage sont les agriculteurs avec un taux de chômage de seulement 0,6 % en 2022. Ce chiffre peut notamment s’expliquer par le fait qu’environ 60 % des exploitations agricoles françaises sont familiales et se transmettent par tradition. Et beaucoup sont des entrepreneurs. Mais il y a tout de même un paradoxe. Le monde agricole compte plus de 820 000 travailleurs, dont 247 200 personnes, soit 30 % des agriculteurs, selon l’Insee. Or, certains de ces ouvriers agricoles sont saisonniers.

 

Les différents types de chômage

Nous pouvons également distinguer plusieurs catégories de chômage. Toutes ne sont pas négatives pour l’économie, certaines sont même normales.

 

Le chômage saisonnier

C’est un chômage qui est lié à certaines activités. Prenons l’exemple de certains commerçants, restaurateurs, plagistes, gestionnaires des stations de ski…

Ces professionnels peuvent être amenés à ne travailler qu’une seule partie de l’année. Pour éviter le chômage, certains professionnels exercent deux activités (saisonnières) différentes à l’année, afin d’éviter une situation de chômage.

 

Le chômage conjoncturel

Il s’agit d’un chômage qui dépend de l’activité économique. Quand la crise ou la récession survient, l’offre d’emploi a tendance à se réduire en raison de difficultés économiques rencontrées par les entreprises.

Des entreprises sont même forcées de se séparer de certains collaborateurs.

 

Le chômage structurel

Il s’agit d’un chômage « chronique » qui dure sur le long terme. Des réformes structurelles sont souvent nécessaires de la part de l’État pour faire face à ce chômage, comme des réformes fiscales, de l’Éducation, de l’apprentissage, du travail, de l’immigration.

 

Le chômage frictionnel

Il s’agit souvent d’un salarié qui quitte volontairement son emploi pour en trouver un autre meilleur. Il est synonyme d’évolutions professionnelles et est donc normal et positif pour le marché du travail et l’économie.

De plus, les entreprises se restructurent naturellement et régulièrement, détruisant des emplois pour en créer éventuellement de nouveaux dans une logique de « destruction créatrice » évoquée par Joseph Schumpeter. Même en situation de plein emploi, le chômage frictionnel continuera d’exister.

 

Le chômage technologique

Le chômage technologique résulte du remplacement de la main-d’œuvre par du capital technique. Attention, le chômage technologique est différent du chômage technique ou partiel qui survient à la suite de l’arrêt de l’activité d’une entreprise après un événement particulier.

 

Comment combattre un taux de chômage excessif ?

Réformer la formation

Pour lutter efficacement contre le chômage, notamment structurel, une réforme du système éducatif est bien souvent une des solutions nécessaires. Proposer dès le lycée des cours à la fois généraux et spécialisés dans des disciplines précises est une solution pouvant aider à l’orientation à la découverte de spécialisations.

Mais pour améliorer vraiment le problème du chômage, il faut réformer essentiellement le lycée professionnel et revaloriser ainsi ses différentes filières des baccalauréats professionnels. Et éventuellement proposer, dans le bac professionnel, une option entrepreneuriale et un accompagnement plus poussé vers le marché du travail, pour ceux voulant quitter le système éducatif. Et pour ceux voulant poursuivre vers l’enseignement supérieur ou l’apprentissage, proposer un accompagnement.

L’apprentissage est également une arme à long terme contre le chômage favorisant l’expérience, l’accompagnement par un professionnel et confirmant le choix d’orientation. Actuellement, des aides financières sont proposées aux entreprises afin qu’elles proposent des offres d’apprentissage.

Enfin, au cours de sa vie professionnelle, il est aussi important de pouvoir se former continuellement pour rester employable. Il s’agit notamment de se former aux outils numériques, à certaines techniques commerciales qui ont évolué, aux nouvelles normes juridiques… En France, chaque salarié bénéficie d’un compte personnel de formation (CPF), où il dispose d’une certaine somme d’argent. Il peut ainsi financer certaines formations éligibles au CPF. La formation augmente l’employabilité qui elle-même réduit le risque de se retrouver au chômage.

 

Accompagner et assurer le suivi des demandeurs d’emploi

Les allocations chômage ne font pas tout face au chômage. L’État, via France Travail, doit aider les demandeurs d’emploi à trouver du travail qui correspond à leurs compétences et à leurs envies.

Des conseillers France Travail peuvent également aider les demandeurs d’emploi à rédiger CV et lettres de motivation, car ce sont des choses qui ne sont pas forcément simples pour tout le monde, ainsi que proposer des formations adaptées.

 

Des employeurs trop habitués à recruter des profils « typiques » et « normés »

En France, contrairement à de nombreux pays, même européens, les employeurs veulent recruter des salariés qui correspondent à leur imaginaire. Des employeurs peu enclins à former et à laisser une chance aux nouveaux entrants sur le marché du travail ou aux fraîchement reconvertis. Ils demandent par ailleurs souvent un niveau d’expérience compris entre un an et cinq ans, selon le secteur. Or, comme tout le monde, il faut bien commencer quelque part et offrir à chacun sa chance et son opportunité de réussir, même sans expérience.

Autre problématique côté employeurs, ils négligent bien trop souvent les personnes ou les potentiels salariés autodidactes dans une discipline. Pourtant, certaines personnes autodidactes passionnées peuvent être plus performantes qu’une personne sortie de l’une des meilleures écoles. Il y a une forme de méfiance en ces pratiques, bien que la tendance commence à s’inverser.

Convaincre les employeurs à recruter des profils atypiques et/ou sans expérience en leur donnant ainsi l’opportunité d’en avoir une première permet à la fois de réduire le nombre de demandeurs d’emploi et donc le chômage, mais aussi de réduire les difficultés rencontrées par les employeurs pour recruter. Il y a en effet certains secteurs dans la restauration, l’hôtellerie et certaines voies industrielles où les recrutements sont à la peine.

 

Mettre des politiques du travail en faveur de l’emploi

Le gouvernement peut jouer un jeu important par sa politique. Il est important d’inciter les entreprises à produire sur le territoire national, faire de la recherche et développement et se développer à long terme afin qu’elles recrutent. Pour ce faire, l’État peut accorder des subventions conditionnées à une production nationale et à un certain niveau de recrutement sur le territoire. De même que l’État peut accorder à certaines entreprises des crédits d’impôt conditionnés à des conditions similaires.

Une autre solution plus durable est de baisser certains impôts sur la production ou sur les bénéfices, par exemple, pour toutes les entreprises. Mais avec cette mesure, certaines entreprises pourraient utiliser cet argent favorablement aux dirigeants, et ce, au détriment de l’emploi. C’est la raison pour laquelle les aides ciblées sont souvent plus efficaces. À noter quand même que toute aide comprend des « fuites » non recherchées. C’est-à-dire qu’une partie de l’aide ne sert pas toujours le but recherché à l’origine.

Une baisse des allocations chômage et de la durée du chômage peut en effet permettre d’accélérer la reprise du travail. Mais il est important de distinguer les demandeurs d’emploi cherchant réellement du travail, mais qui ne trouvent pas pour les raisons vues précédemment, et ceux dans une démarche passive de recherche d’emploi.

 

Pour aller plus loin

L’immigration économique entrave-t-elle vraiment le plein emploi ?

L’immigration économique est une pratique très utilisée au Canada, par exemple, mais qui reste courante en France. On appelle « immigration économique », l’immigration qui vient sur le territoire national pour occuper certains emplois, souvent ceux qui ne sont pas voulus par les Français (dans le cadre de la France).

Ainsi, contrairement à ce que certains responsables politiques affirment, l’immigration est de manière globale plutôt positive sur le plan économique et n’enfreint pas pour autant la perspective d’un plein emploi. Selon le ministère du Travail français, l’immigration économique représente 3,8 % des emplois en France, répartis essentiellement dans la restauration (15 % des emplois dans le secteur, dont 19 % chez les cuisiniers), dans la sécurité (16 %), l’entretien et le nettoyage (13 %) et le BTP (8 %). Or, il s’agit d’emplois que de plus en plus de Français fuient depuis plusieurs années. Les étrangers non communautaires occupant ainsi ces postes ne prennent pas les emplois des Français, cotisent pour la Sécurité sociale, s’intègrent et permettent à des professionnels de continuer leur activité, malgré des difficultés importantes à recruter.

En 2022, la France a émis 52 000 titres de séjour pour motif économique, cette immigration de travail ne représentait alors que 16 % des flux migratoires. Sans vouloir entrer dans le débat politique, actuellement, un migrant qui arrive en France ne peut travailler en France tant que son dossier de demande de visa n’a pas été étudié. Or, pendant ce temps, il ne peut pas s’intégrer, vivre décemment et cotiser pour la Sécurité sociale.

 

Ne pas chercher à réduire le chômage par des emplois précaires

Quand le gouvernement prend des mesures pour réduire le chômage, le risque serait d’augmenter le taux d’emplois précaires (CDD, mi-temps imposés…). Ce qui serait problématique sur le plan social.

Selon l’économiste Michael Piore, il existe deux marchés du travail.

Le marché primaire, qui correspond aux contrats à durée indéterminée (CDI), qui comprend notamment une forte protection de l’emploi et un emploi stable. Cependant, pour certains économistes, dont Michael Piore, l’inconvénient du marché primaire est qu’il n’est pas assez fluide et ne permet pas suffisamment le chômage frictionnel, qui est quant à lui positif sur le plan social et économique.

Le marché secondaire, en revanche, correspond aux emplois précaires (CDD…). L’avantage de ce marché est qu’il permet une plus forte mobilité des salariés. Mais les salariés bénéficient d’une moins bonne protection sociale, sont moins bien rémunérés globalement et n’ont pas de perspectives à long terme.

 

La théorie des libéraux et l’analyse keynésienne

Théorie des libéraux

Du côté des libéraux, le chômage résulterait d’une forme volontaire du salarié qui se manifesterait notamment par la démission, la non-recherche efficace d’un emploi, le refus d’occuper la première offre d’emploi qui se présente. Il pourrait aussi résulter d’un dysfonctionnement structurel.

Les libéraux ajoutent que plus le salaire est élevé, plus l’offre de travail (demande d’emploi) sera élevée, et inversement. C’est la raison pour laquelle, quand certains secteurs sont en pénurie de main-d’œuvre, comme la restauration par exemple, les employeurs ont tendance à augmenter progressivement les rémunérations (et améliorer les conditions de travail).

Ainsi, théoriquement, si le marché du travail fonctionne bien, le salaire est parfaitement flexible et permet de s’établir à un certain niveau d’équilibre. Pour les libéraux, seul le chômage frictionnel causé par la mobilité (marché secondaire) peut exister.

 

L’analyse keynésienne

Contrairement aux libéraux, les keynésiens affirment que le chômage est un phénomène macroéconomique involontaire pour les demandeurs d’emploi. Ce serait dû au fait que les entreprises n’embauchent que si elles peuvent produire et ne produisent que si elles peuvent vendre.

Le chômage serait donc plutôt causé par un dysfonctionnement économique et dépendrait de l’offre et de la demande de biens et services sur le marché. De plus, pour Keynes, le chômage est également dû à une forme de rigidité du marché du travail et à une baisse des salaires.

 

Taux naturel de chômage

Milton Friedman désigne le taux naturel de chômage par le chômage jugé inévitable. Il estime que le chômage existe même dans les économies les plus équilibrées (carré magique de Kaldor).

Il y aura toujours de l’imperfection comme l’inadéquation entre la demande et l’offre, des problèmes de formation, un coût important qui vont freiner le plein emploi absolu.

 

Conclusion

Le chômage est un sujet crucial dans l’équilibre économique et peut toucher toute la population, à quelques différences près. Des solutions existent pour éviter d’avoir un chômage excessif. Mais vouloir rendre le chômage inexistant n’est qu’utopique et serait mauvais de manière générale, tant sur le plan économique que social.