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En ECT, les épreuves de spécialité – Management et Économie & Droit – ont respectivement un coefficient entre 6 et 9 sur 30 pour les écoles du top 15 (hors Ecricome). Elles constituent une part majeure des écrits et il est donc important de bien travailler ces dernières en en comprenant les enjeux.

Comme les rapports de jury sont des atouts incontournables pour cerner les attentes des correcteurs et donc de l’épreuve, nous allons à travers cet article les décortiquer afin d’en faire ressortir les points importants. Cela te permettra de bien appréhender ces épreuves et ainsi de performer aux concours.

I. Management et science de gestion – HEC

Le management HEC est utilisé par 12 écoles et représente environ 25% de la moyenne aux concours BCE pour les écoles citées.

A) Modalités de l’épreuve

L’épreuve consiste en un problème de management et de gestion basé sur une situation d’entreprise. Cette étude de cas dure 4 heures et comprend :

  • Une introduction du contexte de l’entreprise
  • 3 dossiers indépendants comportant chacun 4 à 6 questions : le premier portant sur l’environnement de l’organisation et sa stratégie, le deuxième sur la finance et le dernier regroupe souvent le reste du programme (RH et SI)
  • Une vingtaine d’annexes sur lesquelles t’appuyer pour répondre aux questions.

B) Méthode

Chaque réponse doit être un developpement structuré faisant référence aux auteurs et théories managériales, introduit par la définition des concepts mobilisés, accompagné d’une conclusion.

Pour ce qui est de la présentation, n’hésite pas à t’inspirer d’exemples de bonnes copies.

C) Les enjeux de l’épreuve

  1. Maitrise ton temps: « le jury déplore une fois de plus qu’une ou plusieurs parties de l’épreuve aient été négligés par manque de temps »

L’épreuve dure 4 heures, ce qui laisse en moyenne 12 minutes pour chaque question (en comptant 20 minutes de lecture des questions/introduction/annexes). Il est nécessaire de bien gérer ton temps durant l’épreuve et de ne pas te laisser dépasser par celui-ci.

Tu peux retrouver ici les méthodes pour bien gérer ton temps en management.

  1. Hiérarchise: « Les correcteurs cherchent à apprécier : la capacité à (…) à hiérarchiser l’information »

Hiérarchiser signifie identifier les questions rapportant le plus de points pour déterminer le temps à leur accorder. Par exemple, un diagnostic stratégique prend plus de temps à réaliser qu’une question attendue/formatée comme la finalité (environ 5 min).

Hiérarchisation veut aussi dire clarté et structuration. Dans la réponse aux questions, tu ne peux pas tout évoquer, le correcteur cherche donc à voir si tu as bien identifié les informations les plus importantes.

  1. Maitrise ton cours: « Dans de trop nombreuses copies, les bases du cours (…) sont insuffisamment maitrisées et les auteurs rarement maitrisés. »

Chaque question appelle à un concept, il est donc nécessaire de maîtriser ton cours pour y répondre. Au-delà de la connaissance de tes définitions, tu dois connaître tes auteurs et théories, ne pas les erroner, être précis en les évoquant, utiliser un vocabulaire managérial adapté et avant tout, ne pas citer une théorie si tu ne la maitrises pas ! Le correcteur s’en rend vite compte et cela donne une mauvaise impression.

Attention à ne pas non plus tomber dans l’extrême opposé : le re-crachage de cours. Citer tous les auteurs de ta fiche n’apporte aucuns points, voire peut en faire perdre s’ils ne sont pas pertinents (cf « hiérarchiser les idées »).

  1. Mobilise pertinemment tes concepts: Les candidats doivent traiter le cas proposé, et non fournir des réponses théoriques

Il est essentiel de mettre en corrélation les éléments de cours avec le contexte de l’entreprise. Le placage de connaissances sans application concrète avec le cas traité est donc à proscrire, autant que les solutions qui ne sont pas viable ou adaptées à la situation de l’organisation/actualité. Par exemple, parler d’ouvrir de nouveaux canaux physiques pendant la période Covid semble dérisoire.

D’ailleurs, il est valorisé de faire des liens entre les questions, sachant que l’étude de cas est un ensemble cohérent.

Ainsi, il te faut prendre de la hauteur dans tes réponses.

  1. Analyse tes calculs: « Dans la partie calculatoire, l’analyse (des résultats) est succincte, voire inexistante dans certaine copies »

Dernier point et pas des moindres. Avoir les bons calculs ne suffit pas, il faut également savoir les analyser. Dans la logique globale de l’épreuve, tes résultats doivent donner des informations sur la situation de l’entreprise, il est donc primordial de maitriser les éléments de gestion dans leur ensemble : formule etsignification.

Il est d’autant plus pertinent d’utiliser des éléments de gestion pour justifier les réponses dans les autres dossiers.

II. Économie – Droit ESSEC

L’économie – droit ESSEC est utilisé par 12 écoles et représente environ 20% de la moyenne aux concours BCE pour les écoles citées.

A) Modalités de l’épreuve

L’épreuve dure 4 heures et se divise en 4 sous-épreuves :

Une partie économie représentant 50% de la note globale, comprenant

  • Une note de synthèse (environ 5 documents pouvant être des extraits de revues, des graphiques ou interviews sur un thème donné en guise de titre)
  • Une réflexion argumentée (le sujet prend souvent la forme d’une question reflétant une problématique d’actualité économique)

Une partie juridique représentant l’autre moitié de la note, avec

  • Une mise en situation juridique (3 cas pratiques évoquant un litige juridique accompagnés d’une ou deux questions)
  • Une veille juridique sur le thème de l’année.

B) Enjeu global

  1. Maitrise ton temps « Cette année encore les candidats ont eu du mal à traiter, sereinement, les quatre sous- épreuves »

Cela vaut pour l’ensemble de l’épreuve : l’économie-droit ESSEC plus qu’une autre est une vraie course contre la montre. La répartition conseillée pour chaque sous-épreuve est d’environ :

  • 1h45 pour la note de synthèse
  • 45 min pour la réflexion argumentée
  • 1h pour les cas pratiques
  • 30 min pour la veille juridique

PARTIE ECONOMIE

C) Méthode

  • Note de synthèse :

Le but de la note de synthèse est d’avoir un « rapport » structuré sur un thème qui fait l’état des lieux des différentes informations évoquées dans les documents.

Il faut donc créer un developpement – comprenant une introduction définissant les termes du sujet et les problématisant, ainsi qu’une conclusion – de 500 mots (plus ou moins 10%) reprenant les idées principales de TOUS les documents.

La structure de réponse doit prendre la forme d’un plan simple (qui doit être apparent).

  • Réflexion argumentée :

Contrairement à la note de synthèse, cette deuxième partie de l’épreuve est une mini dissertation qui fait l’état seulement de tes connaissances.

C’est un exercice qui ne requiert pas de format précis donc il t’est conseillé de partir sur un plan qui soit à la fois simple, mais source d’une réflexion préalable mettant en tension le sujet.

D) Note de synthèse : ses enjeux

  1. Respecte les paramètres de la note de synthèse: « Le jury rappelle que la consigne est claire », « le jury a lu trop de copies relatives à des domaines connexes au sujet de la note »

Le format de la note de synthèse est le plus strict de toute l’épreuve et les correcteurs portent une attention particulière à son respect.

Les erreurs à ne pas faire sont donc de :

  • Ne pas lire le titre de la note, cela mène automatiquement à un hors sujet
  • Ne pas respecter et mentir sur le nombre de mots
  • Introduire des éléments qui ne sont pas présents dans les documents
  • Ne pas traiter tous les documents.
  1. Analyse les graphiques « D’une manière générale, les graphiques ne sont pas traités, ou trop peu »

Le point majeur de distinction des candidats est l’analyse rigoureuse des graphiques. Trop de candidats les oublient et si ce n’est pas le cas, les traitent que de manière succincte. Savoir décrire un graphique avec le vocabulaire approprié, en faire ressortir les informations principales et le mettre en corrélation avec les autres documents est un requis de l’épreuve.

  1. Synthétise et hiérarchise « les candidats ont des difficultés à distinguer les idées principales des idées secondaires »

L’objectif de la synthèse (comme son nom l’indique) est de respecter les 500 mots.

Il est donc nécessaire d’être synthétique en faisant ressortir seulement les éléments essentiels à la note. Le but est de réaliser un plan simple mais qui a pour qualité d’être clair, concis et en phase avec le sujet.

  1. Porte de l’attention à la rédaction et maitrise de ton cours « Les candidats doivent savoir que toutes les imperfections révèlent une mauvaise maîtrise non seulement du français mais également de l’analyse économique et juridique. »

Si la maitrise du cours permet d’utiliser un vocabulaire économique approprié et de montrer au correcteur que les notions abordées sont acquises, elle permet aussi de mieux comprendre la logique des documents et de ne pas faire de confusions entrainant un hors sujet.

L’importance de la maitrise du vocabulaire se reflète notamment dans la formulation de ta problématique et de tes titres, ce que les correcteurs voient en premier et qui va constituer une bonne partie de ta note. 

E) La réflexion argumentée : ses enjeux

  1. Apporte une vraie réflexion sur le sujet « la réflexion argumentée doit donner lieu à un raisonnement économique, et non à une présentation « en catalogue » d’idées »

L’intérêt de l’exercice est de répondre à la question posée en faisant preuve d’un raisonnement économique, non de montrer au correcteur que l’on connait bien son cours. Ainsi, il ne faut pas le réciter mais l’utiliser pour démontrer un raisonnement structuré.

  1. Traite uniquement le sujet « beaucoup de candidats ne se sont pas donné la peine d’analyser le sujet, voire même de le lire »

Il faut absolument que tu restes dans les clous du sujet, que tu ne traites pas une partie connexe.

En lisant le sujet, il faut réussir à identifier ce que le concepteur attend de toi face à celui-ci, quels sont les points mis en tension et ce qu’ils révèlent. Réaliser une carte mentale au brouillon facilite cette étape.

  1. Maitrise ton cours « les connaissances des candidats sur des aspects fondamentaux du programme sont mal maîtrisées »

Aucune réflexion n’est possible si les bases du programme ne sont pas maitrisées. Il est important de fonder sa réflexion sur des mécanismes économiques précis et de réussir à les mettre en tension.

Pour bien t’approprier ton cours, tu peux lire ou écouter des podcasts sur l’actualité économique.

PARTIE JURIDIQUE

F) Méthode

  • Cas pratique :

La réponse aux cas pratiques peut prendre la forme d’un syllogisme classique, c’est-à-dire une qualification juridique des faits – un problème de droit – une majeure – une mineure et une conclusion.

  • Veille juridique :

La veille juridique vise à recenser le caractère évolutif du droit. Si le thème de l’année tend à rester le même, la problématique de l’épreuve traite chaque année une sous-partie différente de ce dernier. L’objectif est de répondre à cette problématique en s’appuyant sur les évolutions du droit (jurisprudence, nouvelles règles, etc.) à l’aide d’une introduction – developpement en 2 parties – conclusion.

Encore une fois, les bonnes copies sont des outils plus qu’utiles pour s’inspirer concernant la mise en forme.

G) Cas pratiques : ses enjeux

  1. Maitrise ton cours « les règles de droit applicables au cas doivent être indiquées avec la plus grande précision possible »

Il est nécessaire d’utiliser de manière rigoureuse les règles de droit et le vocabulaire juridique. Pour citer une règle il faut donc préciser la source et ne pas l’erroner. Au même titre, les fautes d’orthographe sur le vocabulaire juridique sont décrédibilisantes auprès du correcteur.

  1. Fais preuve d’un raisonnement pratique « les correcteurs attendent des candidats non pas une démonstration théorique purement académique »

Cette mise en situation juridique est reliée à un cas et doit faire preuve d’une application concrète. Il ne suffit pas de citer son cours pour avoir les points mais de le relier « à la réalité » du cas.

  1. Sois synthétique « le jury apprécie les raisonnements rigoureux »

La structure du syllogisme te permet d’être clair et concis pour que le jury puisse facilement identifier ton raisonnement.

Il te faut donc être synthétique, ne pas t’étaler ni réciter des pans de ton cours qui n’apportent finalement pas de renseignements utiles sur le cas, ni de solution précise. Tu vas droit au but, ce que le jury apprécie, et gagnes en parallèle du temps.

Jette un coup d’œil sur la méthode qui te permettras d’avoir une super note aux cas pratiques.

H) La veille juridique : ses enjeux

  1. Adapte-toi bien au sujet « les exemples tirés de la veille juridique sont souvent hors sujet comme si les candidats traitaient un sujet quelconque sur le thème général »

La veille juridique est l’exercice qui rapporte le moins sur l’ensemble de l’épreuve et est donc souvent délaissé. Beaucoup de candidats se contentent d’apprendre une veille par cœur et de la plaquer sur chaque sujet. Or, cela se remarque vite et mène facilement à un hors sujet.

Pour obtenir une bonne note à cette sous épreuve, il est important de cerner le sujet et de rester dans le cadre de ce dernier pour proposer une analyse pertinente.

III. Conclusion

On constate ainsi que l’enjeu commun à chaque épreuve est la gestion du temps. Au-delà de ça, en appliquant ces conseils et en comparant tes copies avec les bonnes copies, tu as désormais tous les outils pour performer aux concours !