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Salut, étudiant·e en prépa ECT ou ECG ! Aujourd’hui, je te propose un article sur la mondialisation du financement de l’activité économique. Nous allons voir ensemble le fonctionnement de ce système, ses caractéristiques ainsi que ses enjeux.

I. Le système financier international : le FMI

Le Fonds monétaire international, connu également sous le nom de « FMI » ou « Fonds », a vu le jour en juillet 1944 à une conférence des Nations unies. Cette dernière s’est tenue à Bretton Woods (New Hampshire, États-Unis).

Les 45 gouvernements alors représentés voulaient établir un cadre de coopération économique. Le but étant de prévenir le retour aux politiques économiques désastreuses qui avaient contribué à la Grande Dépression des années 30.

Le FMI est actuellement composé de 185 pays, ses principaux objectifs sont notamment :

  • promouvoir la coopération internationale ;
  • promouvoir la stabilité des changes ;
  • faciliter l’expansion et la croissance équilibrées du commerce mondial ;
  • aider à établir un système multilatéral de paiements.

II. La finance globalisée : un phénomène qui présente plusieurs caractéristiques

Les marchés financiers permettent aux agents de se procurer directement des capitaux en échange de titres. Les États et les entreprises émettent des titres achetés par les ménages, les entreprises, les banques, les fonds d’investissement. Et les investisseurs institutionnels, notamment étrangers, jouent un rôle majeur.

La globalisation financière est la condition d’un système financier plus efficace, plus transparent, permettant une meilleure gestion et répartition des risques, favorisant l’investissement. Mais c’est aussi un processus peu contrôlé, mal régulé et potentiellement dangereux.

Les « 3D » (désintermédiation, déréglementation, décloisonnement) ont conduit, dès le début des années 1980, à la constitution d’un marché financier mondial.

La globalisation financière

Le concept de globalisation financière désigne un processus d’intégration des différents marchés de capitaux et d’ouverture de tous les marchés nationaux à l’international pour aboutir à un marché mondial unique des capitaux. Elle est le résultat du développement des innovations financières et des nouvelles technologies dans un contexte général de déréglementation.

Elle se caractérise par l’explosion des activités et des institutions bancaires et financières, que l’on désigne parfois sous le terme générique de marchés financiers, pour montrer l’importance de leur rôle dans certaines évolutions monétaires, boursières ou bancaires.

Outre l’intensification des transferts internationaux d’épargne, qui est une des caractéristiques de cette globalisation, on peut ajouter que le phénomène est caractérisé par une triple unité : de lieu, de temps et de produits :

  • lieu : les places financières sont interconnectées les unes aux autres par des réseaux modernes de communication ;
  • temps : le marché international des capitaux fonctionne en permanence (24 heures sur 24) ;
  • produits : les mêmes produits financiers sont proposés partout.

Ainsi, les marchés financiers sont étroitement imbriqués : les marchés monétaires, boursiers, de produits dérivés. Sur un plan technique, on peut estimer que c’est une réussite. Les agents économiques ont tous les moyens et tous les marchés mondiaux pour rechercher un financement (ouverture successive des places boursières et financières, diversification des placements).

Les agents économiques recourent de plus en plus aux marchés financiers à l’échelle internationale. Pour une entreprise de grande taille, dont le siège est à Paris, la dimension de financement doit être au moins la zone euro…

III. La nécessité d’une réglementation internationale : les règles du Comité de Bâle

Créé en 1974 par les dix principaux pays industrialisés, le Comité de Bâle est chargé de renforcer la solidité du système financier mondial. Il est aussi chargé de renforcer l’efficacité du contrôle prudentiel et la coopération entre régulateurs bancaires.

Il rassemble aujourd’hui les superviseurs de 27 pays : Argentine, Australie, Belgique, Brésil, Canada, Chine, France, Allemagne, Hong Kong SAR, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Corée, Luxembourg, Mexique, Pays-Bas, Russie, Arabie saoudite, Singapour, Afrique du Sud, Espagne, Suède, Suisse, Turquie, Royaume-Uni et États-Unis.

IV. Des risques nouveaux : la globalisation ne présente pas que des avantages – L’instabilité financière

L’extrême fluidité des marchés, liée notamment à une grande désintermédiation, peut entraîner une très grande instabilité et donc une insécurité. L’usage massif d’instruments dérivés (titrisation des créances notamment) amène une critique importante de ces prises de risque : le financement de l’économie est déconnecté de l’économie réelle.

Au niveau microéconomique, les entreprises peuvent voir leur capitalisation boursière considérablement varier. L’importance que revêtent depuis quelques années les annonces de résultat (profit warnings) pour les entreprises cotées peut amener certaines d’entre elles à des manipulations de comptes. Les affaires Enron aux États-Unis et Parmalat en Italie, puis dans le reste de l’UE, en sont des exemples édifiants.

Au niveau macroéconomique, les comportements des spéculateurs peuvent créer ce que l’on appelle des bulles spéculatives. Les prix de certains titres (sociétés d’informatique, d’immobilier par exemple) représentatifs d’un secteur économique peuvent se mettre à augmenter de manière totalement autonome, sans justification économique.

Une correction survient lorsque les agents estiment que les cours en Bourse deviennent anormaux. Une chute massive des cours dans un premier temps, puis une difficulté de financement du secteur tout entier dans un deuxième temps, pour se terminer par une crise de financement étendue à d’autres secteurs.

V. À qui profite la mondialisation financière ?

Les premiers bénéficiaires de la mondialisation sont les États-Unis, qui absorbent l’essentiel de l’épargne mondiale (environ 60 %). Les seconds sont les pays d’Asie, qui ont supplanté les pays du Golfe persique dans l’exportation de capitaux.

Ainsi, le Japon et la Chine représentent à eux seuls plus de 30 % de l’épargne mondiale disponible, quand les pays exportateurs de pétrole représentent une part sensiblement égale. Alors qu’ils ont besoin de financement, les pays du Sud sont globalement exportateurs nets de capitaux. Ils sont à la recherche de placements financiers attractifs, c’est-à-dire essentiellement dans le financement de la dette américaine.

En Europe, aux États-Unis et au Japon, l’épargne des entreprises augmente au détriment des salaires. Ce qui mine, au passage, la consommation et donc la croissance. En Chine, les ménages mettent massivement de côté afin de financer leurs achats immobiliers.

Ainsi, pour conclure, la mondialisation financière a apporté des avantages considérables aux économies nationales et aux investisseurs et épargnants. Mais elle a aussi modifié les structures des marchés, créant de nouveaux risques et défis pour les opérateurs et les décideurs.

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