Après notre vidéo sur la crise des subprimes, nous allons nous pencher – toujours en vidéo – sur la crise économique mondiale de 2008.

Comprendre la crise économique mondiale de 2008

En l’espace de quelques mois, la crise américaine des subprimes a dégénéré en une crise économique mondiale qui a plongé de nombreux pays développés dans une terrible récession.

A l’hiver 2007-2008, l’effondrement du marché des crédits transformés en actifs financiers, les CDO et CDS, a fortement perturbé le marché interbancaire. Il s’agit du marché sur lequel les banques se prêtent les liquidités nécessaires à l’octroi de crédit pour l’économie réelle. Conscientes que toutes les banques détenaient des CDO et CDS, les banques ont perdu confiance les unes envers les autres et sont devenues très réticentes à se prêter des liquidités. Cette crise du marché des CDO a ainsi contaminé le système bancaire.

En refusant de se prêter les unes aux autres, les banques ont accéléré l’effondrement du marché interbancaire. Croyant qu’il s’agissait d’une crise de liquidité, la FED, c’est-à-dire la banque centrale américaine, a abaissé son taux d’intérêt directeur pour essayer d’enrayer cette crise du marché interbancaire. Mais ce fut insuffisant, puisque le spread, c’est-à-dire l’écart, entre le taux d’intérêt directeur et le taux interbancaire n’a eu de cesse de s’accroître.

La FED se trompait : ce n’était pas une crise de liquidité, mais bien d’insolvabilité, car la valeur des fonds propres détenus par les banques s’était effondrée à cause de la chute du marché des CDO et CDS. Les banques liées au marché des CDO et CDS ont accusé des pertes financières colossales en 2008. Selon le FMI, la crise a généré une perte de 1000 milliards de $ pour les banques dans le monde.

Pour reconstituer leurs fonds propres, gravement endommagés par la crise sur le marché des CDO et CDS, les banques ont décidé de vendre massivement les autres actifs financiers qu’elles détenaient, que ce soit des actions ou des obligations. Mais comme elles ont toutes pris cette résolution en même temps, cela a entraîné la chute de la valeur de ces actifs financiers. L’offre étant devenue supérieure à la demande, les prix des actifs sur les marchés financiers se sont effondrés.

C’est la cause du fameux krach boursier de l’automne 2008 : les cours boursiers des actions et obligations se sont tous effondrés. Cette crise financière a davantage effrité le patrimoine des banques, qui ont ainsi continué à vendre à mesure que la valeur des titres qu’elles détenaient diminuait, aggravant ainsi la situation des marchés financiers.

Assistant à l’écroulement du système financier et bancaire, les ménages ont fortement perdu confiance dans leur banque, et ont souhaité retirer les dépôts dont ils disposaient. Ce phénomène de runs a eu pour conséquence de mettre beaucoup de banques d’affaires en difficulté. Aux États-Unis, les banques d’affaires ont arrêté leurs pratiques de courtage, de gestion d’actifs, d’émission de titres, de fusion-acquisition, de trading, etc. Les banques les plus fragiles n’ont pas résisté, incapables de subvenir à la demande de liquidité des ménages. La plus célèbre faillite bancaire a été celle de Lehmann Brothers en septembre 2008.

Du fait de la paralysie de l’ensemble du système monétaire et financier, le risque de système s’est concrétisé : en 2008, le système économique mondial était sur le point de s’effondrer. Tous les intermédiaires financiers étaient en grave difficulté, et les autorités financières et bancaires ont été incapables d’y remédier.

En voulant limiter leurs pertes, les banques ont déclenché le phénomène de credit crunch, car elles ont cessé d’octroyer des crédits, mettant ainsi davantage en péril le fonctionnement de l’économie. Dans ce climat de panique généralisée, les banques ont fortement augmenté la prime de risque, ce qui a rendu impossible l’accès au crédit tant le coût de l’emprunt était élevé.

En période de crise systémique et de perte de confiance généralisée, les agents ont une préférence accrue pour la liquidité. Ils se détournent des marchés financiers et cherchent à acquérir de la monnaie par tous les moyens : ils vendent leurs actifs financiers et réels, ce qui cause une chute de leur valeur et génère de la déflation, c’est-à-dire une baisse continue des prix sur le marché des biens et services. Cette déflation accroît le poids de leur dette, et les met encore plus en difficulté.

Début 2009, on observe des grandes difficultés dans les secteurs financier, immobilier, et de crédit à l’automobile et à l’équipement maison. Cette situation provoque la diminution du patrimoine des ménages, mais aussi de la consommation. En effet, face à l’incertitude du futur, les ménages ajournent leurs dépenses. Cette hausse de la prudence des ménages et des entreprises fait augmenter l’épargne globale au détriment de la consommation, plongeant l’ensemble des économies des pays développés dans une récession durable.

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