Tu peux retrouver ici l’analyse du sujet de géopolitique GEM du concours BCE 2023 ! Cette épreuve, relativement nouvelle, se distingue des autres épreuves de géopolitiques,  bien qu’elle soit aussi un exercice de dissertation. Pour en savoir plus, regarde le replay de l’interview du concepteur du sujet sur Major Prépa !

Tu peux découvrir le sujet de géopolitique GEM 2023 qui a été donné en cliquant ici.

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L’analyse du sujet de géopolitique GEM 2023

Un sujet pour le moins déroutant, avec deux termes qui n’étaient vraiment pas évident à définir : “guerre économique” d’une part et “différend” d’autre part. Une fois cet effort sémantique accompli, il fallait trouver une problématique et un plan qui tenaient la route, ce qui n’était pas chose aisée étant donné la multiplicité des réalités auxquelles ces deux termes renvoyaient. Tâchons d’y voir un peu plus clair.

Définitions des termes

Guerre économique

La guerre économique tout d’abord. C’est un terme qui apparait dans les années 1990 sous la plume d’un auteur américain, Edward Luttwak, intitulé From geopolitic to geoeconomic, et qui dit en substance que la guerre telle qu’on a la connu va être remplacé par la guerre économique (geoeconomic se traduit bien par guerre économique ici). Il faut se remettre ici dans le contexte de la fin de la Guerre Froide et de l’affrontement des deux blocs qui a façonné la géopolitique de cette second moitié du XXe siècle (cf Francis Fukuyama et son fameux concept de “Fin de l’Histoire” au même moment.

La guerre économique donc, selon la définition de Frédéric Teulon, c’est l’ensemble des moyens utilisés par un pays à l’encontre des autres pour défendre ses parts de marché ou accroître sa puissance. Ici il peut paraître étrange de parler de part de marché pour un Etat, mais il s’agit bien sûr des entreprises nationales, liées ou non au dit Etat d’ailleurs. Ce qu’il est important de comprendre avec cette notion de guerre économique, c’est qu’il ne s’agit pas de la guerre, puisque les Etats qui la pratiquent sont en paix et non pas en conflit ouvert. 

Plus prosaïquement, elle se présente comme un affrontement entre États en temps de paix pour s’approprier des marchés, des ressources rares comme des matières premières, des capitaux (IDE), des technologies voire des cerveaux (brain drain).

Différend

Le différend maintenant, lorsqu’il s’agit du français, c’est tout simplement un désaccord qui résulte d’une différence d’opinion ou d’intérêt entre deux parties. Un différend internationale serait donc l’ensemble des oppositions interétatique qui ne basculent pas dans la guerre ouverte.

Néanmoins, le terme de différend rime pour tout préparationnaire averti qui a bien appris son cours avec le vocable de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui a été créée en 1995. Cet organe arbitre en effet des “différends”, et les exemples sont nombreux (bœufs aux hormones, coton américain subventionné, etc.). A noter qu’aujourd’hui l’OMC est moins active qu’auparavant, disqualifiée dans la résolution de la plupart des “différends” actuels : on pense forcément à la guerre économique entre les Etats-Unis et la Chine sous l’ère Trump et qui s’est soldé par un accord bilatéral entre les deux puissances en janvier 2020.

Le reste des termes ne devaient pas poser problème : la question est assez limpide… la réponse beaucoup moins !

Problématisation et plan

La difficulté résidait donc dans le fait de trouver des points communs entre toutes les formes de guerre économique et de différends, avant de les distinguer dans un second temps pour ne pas faire une analyse trop grossière.

On peut donc dire que la notion de guerre économique contrevient à l’idée d’une mondialisation heureuse, du “doux commerce” de Montesquieu : c’est un jeu à somme nulle “ce que l’autre perd, je le gagne” et non pas “nous allons prospérer tous les deux”. C’est le cas lorsqu’un Etat va mener une politique agressive pour préserver ou attirer des emplois, des capitaux (IDE)… au détriment d’un autre acteur. Dans le cas où les sanctions économiques doivent sanctionner un Etat, c’est une évidence.

On pouvait donc d’abord faire une première partie conceptuelle et historique, en expliquant que cette notion qui sans avoir été théorisée a pu se concrétiser dans le passé, mais qu’elle a pris une toute autre importance à l’âge de la mondialisation contemporaine et de la chute de l’URSS. Dans un second temps, on pouvait articuler une démonstration sur l’idée que la guerre économique a eu des effets réels et efficients lorsque les deux partis ont intérêt à trouver un accord commun sur le plan économique (cf les différends à l’OMC ou la Chine et les Etats-Unis) mais qu’elle ne parvient pas à remplacer la guerre traditionnelle, qui se montre depuis le XXIe siècle tout à fait inefficiente sur ce point, à savoir contraindre un régime à changer voire à laisser sa place : L’Iran, Cuba, la Russie plus récemment… tous ces pays subissent de plein fouet de lourdes sanctions économiques qui affaiblissent indéniablement ces pays sans pour autant parvenir à leur but : faire cesser un programme nucléaire, une guerre ouverte, etc.

Nous espérons que cette dernière épreuve de géopolitique pour les candidats de l’option géopo s’est bien passée ! Toute l’équipe te félicite pour le chemin traversé !! 🙂

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