Liban crise

Si toi aussi tu n’as pas eu le temps de suivre l’actualité cet été, profite encore de tes vacances, Major-Prépa est là. Tu vas pouvoir te mettre à jour sur ce qui se passe au Liban, un pays en pleine crise, de quoi briller à la rentrée dans tes dissertations de géopolitique en prépa ECG !

Revenons sur la situation catastrophique du Liban, un an après la double explosion du port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts, 6 500 blessés et a dévasté des quartiers entiers de la capitale. Nous étudierons les causes de cette crise protéiforme – économique, financière et politique – et analyserons, enfin, l’intervention de la France qui cherche à mobiliser toute la communauté internationale. Tu peux réutiliser cet article en étude de cas dans une dissertation de géopolitique en prépa ECG !

Le Liban, en proie à une crise protéiforme

La Banque mondiale estime que le Liban est touché par l’une des trois crises économiques et financières les plus sévères depuis le milieu du XIXᵉ siècle. En effet, la livre libanaise a dégringolé de 90 %, le salaire minimum est descendu à 35 dollars par mois, le taux d’inflation a atteint les 85 %, le taux de chômage les 40 % et un peu plus de la moitié de la population a basculé dans la pauvreté. De plus, pourtant longtemps surnommé « la Suisse du Moyen-Orient », le Liban est aujourd’hui en défaut de paiement avec une dette publique estimée à 95,6 milliards de dollars, soit 170 % de son PIB.

Ainsi, le Liban se révèle être aujourd’hui parfaitement dysfonctionnel avec notamment des coupures d’électricité, des pénuries de carburant et de médicaments, mais aussi avec la reconstruction du port de Beyrouth qui est toujours au point mort, représentant pourtant la principale porte d’entrée des importations vitales du pays.

En pleine crise économique et financière, s’ajoute une crise politique puisque depuis un an, le Liban tente de survivre sans gouvernement suite à la démission du Premier ministre Hassan Diab quelques jours après la double explosion du 4 août. Même si le président libanais, Michel Aoun, a chargé le 26 juillet dernier Najib Mikati, ancien Premier ministre, de former un gouvernement, le chemin à parcourir est encore long… En effet, ses deux prédécesseurs avaient échoué à mettre en place un cabinet pour sortir le Liban de la crise, et Najib Mikati est perçu comme un des symboles de népotisme et de corruption.

Le poids du communautarisme et de la corruption

En octobre 2019, des centaines de milliers de Libanais ont manifesté pour dénoncer la corruption de la classe dirigeante. De fait, la mauvaise gouvernance est une cause majeure permettant d’expliquer la crise actuelle que traverse le Liban, ceci avant la pandémie de la Covid-19 et l’explosion du port de Beyrouth. Par exemple, la mauvaise gestion des fonds publics provoque la formation d’une économie illicite et l’extension du secteur public a pour conséquence de nuire au secteur privé et au développement du pays dans son ensemble.

En réalité, cette mauvaise gouvernance s’explique par un problème plus large, spécifique au Liban : le communautarisme, c’est-à-dire, dans ce cas, défendre les intérêts de sa communauté avant le bien commun. En effet, le système libanais repose sur le confessionnalisme établi dans le Pacte national de 1943, soit la répartition du pouvoir entre trois communautés au sein d’une démocratie parlementaire :

  • les chrétiens maronites, la présidence du gouvernement libanais et donc le commandement de l’armée ;
  • les musulmans sunnites, le poste de Premier ministre ;
  • les musulmans chiites, celui de président de l’Assemblée nationale.

Ainsi, le confessionnalisme a développé une crise politique majeure où les dirigeants cherchent à défendre les intérêts de leur parti, leur communauté, et non celui de la nation entière. Par conséquent, le système politique est semblable à une « vétocratie », gouverner par l’usage du veto, paralysant l’ensemble des institutions et la mise en place de nouvelles réformes. Il est ainsi nécessaire de dépasser cette logique communautaire ou de clan pour faire ainsi émerger une force pluricommunautaire.

La France mobilise la communauté internationale

Face aux dégâts de la double explosion estimés à plus de six milliards de dollars par la Banque mondiale, la France s’implique fortement, depuis un an maintenant, pour tenter de résoudre la crise et n’hésite pas à mobiliser toute la communauté internationale. En effet, 350 millions de dollars ont été récoltés, dont un tiers a été promis par la France, qui organisait une troisième conférence virtuelle d’aide internationale pour la population libanaise. Le président Emmanuel Macron s’est même déplacé à deux reprises en personne, une fois le 6 août 2020 puis début septembre, pour lancer un appel à la formation d’un gouvernement libanais stable capable de réformer. Mais, un an plus tard, la persistance de la corruption et la non-formation d’un nouvel ordre politique amènent le président français, soutenu par l’Union européenne, à avoir recours à l’arme des sanctions comme bloquer l’accès à l’aide financière internationale.

Comment expliquer cette forte implication française ? C’est parce qu’il existe entre le Liban et la France une relation privilégiée, qui remonte à 1840. La France et la Grande-Bretagne qui s’affrontent pour contrôler la région vont nouer des alliances au Liban et y intervenir militairement. La France protège les chrétiens maronites tandis que la Grande-Bretagne soutient les Druzes. En 1860, Napoléon III intervient en envoyant des troupes suite au massacre des chrétiens maronites. Puis, après la Première Guerre mondiale, le Liban est placé sous la tutelle française par la SDN jusqu’à son indépendance en 1943.

Comment est perçue l’intervention du président français ? Les avis sont partagés. D’un côté, il est vu comme l’homme providentiel, venu sur le terrain deux jours après l’explosion contrairement aux hommes politiques libanais totalement absents, mais de l’autre, il y a une forte crainte d’ingérence et de néocolonialisme.

Pour conclure, le Liban est aujourd’hui plongé dans une crise économique, financière et politique majeure s’expliquant en partie par la mauvaise gouvernance et le communautarisme. Et malgré une France et une communauté internationale mobilisées, le blocage politique entrave l’obtention de fonds et la résolution de la crise. Mais peut-être que l’intervention de l’Union européenne pourra débloquer la situation…

Petit bonus : Comment utiliser le Liban en dissertation ? Cet exemple tiré de l’actualité récente peut être très intéressant à mettre dans tes dissertations de géopolitique en prépa ECG pour illustrer les problèmes et les conséquences de la mauvaise gouvernance au Moyen-Orient ou bien pour illustrer l’implication de la France au Moyen-Orient aujourd’hui.

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