russe

Les derniers mois de l’année 2023 et les premiers de 2024 ont été significatifs pour le monde russophone. Et ce, tant pour la Russie elle-même que pour les relations qu’elle entretient à l’international.

 

Un futur incertain en Russie

Société

Affaire Navalny : aucune nouvelle de l’opposant russe ne sont parvenues depuis plusieurs mois. Ce qui laisse craindre sur son état de santé et les conditions de sa détention. Il serait détenu dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique russe. Ce dernier avait été condamné à son retour en Russie à 19 ans de prison pour extrémisme.

Il est décédé le 16 février, les autorités russes ne se sont pas exprimées sur les circonstances du décès. Malgré l’interdiction, des hommages lui ont été rendus à Saint-Pétersbourg notamment.

Associations LGBT : ces dernières sont désormais considérées comme « extrémistes » par le gouvernement.

 

Politique

Parmi l’un des grands sujets occupant l’avenir de la Russie, on retrouve les futures élections présidentielles, qui se tiendront en mars 2024. Sans surprise, Vladimir Poutine a annoncé, le 8 décembre, qu’il s’y présenterait, et ce, pour un nouveau mandat de six ans.

Poutine est au pouvoir depuis 1999 et a avec succès fait passer une réforme constitutionnelle en 2020, lui permettant de briguer un nouveau mandat. Avec cette réforme, il pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2036. Il faut de même rappeler que les élections en Russie sont contrôlées. Les potentiels candidats doivent être validés par le pouvoir en place, notamment par la Commission électorale russe.

En guise d’illustration, on peut citer la récente réjection de la candidate Ekaterina Dountsova, dont le programme avait comme objectif la fin de la guerre en Ukraine.

 

À l’étranger, la mise en place d’un axe anti-occidental

Un rapprochement stratégique en Asie…

Moscou a récemment amorcé un rapprochement stratégique avec la Corée du Nord, qui fait figure de paria dans la région, à part pour la Chine. En effet, ces deux pays ont beaucoup à gagner d’un approfondissement de leurs relations, notamment économiques.

Pour la Russie, la Corée du Nord fait office d’un fournisseur d’armes, ce qui est essentiel pour la guerre en Ukraine qu’elle mène. Pour la Corée du Nord, avoir la Russie comme client lui permet de faire tourner son industrie et de pouvoir soutenir son économie. En retour, la Russie aide technologiquement la Corée du Nord, notamment avec son expertise dans l’industrie spatiale. La mise en orbite d’un satellite avait été possible grâce à cette collaboration.

Dans le futur, l’exploitation des terres rares pourrait bien renforcer davantage cette relation. La Corée du Nord possède parmi les plus grands gisements de terres rares. Des ressources devenant extrêmement stratégiques, car essentielles pour la transition écologique et numérique.

 

… et en Afrique

La Russie a entamé un rapprochement avec le continent africain, offrant une alternative à la présence occidentale. Le Niger illustre parfaitement cette stratégie. Alors que les derniers soldats français ont quitté le pays et que la France a fermé son ambassade définitivement début décembre, des officiels russes ont été reçus par le général Abdourahamane Tiani. Signe d’une page qui se tourne dans la région.

La relation du continent africain avec la Russie contient aussi évidemment la présence de Wagner et la question de sa succession. Une nouvelle entité est apparue récemment, Africa Corps. Le but est de remplacer la présence de l’empire d’Evgueni Prigojine, décédé lors d’un crash d’avion. Elle est décrite comme une structure spéciale du ministère de la Défense et recrute d’anciens de Wagner. Son but est de mener des opérations militaires sur le continent pour « se débarrasser de la dépendance néocoloniale ».