Si aujourd’hui, pour nombre d’Occidentaux, il est devenu difficile, voire impossible de pouvoir visiter le territoire russe, du fait de la guerre en Ukraine, il demeure que la Russie tente de pallier ce manque économique en développant un tourisme 100 % russe. Ce dernier visant à mieux intégrer son immense territoire.
Une Russie qui dynamise son tourisme
La Russie a connu depuis le début de la guerre une baisse drastique du nombre de touristes sur son territoire. En 2022, le pays enregistre une baisse de près de 96 % du nombre de visiteurs étrangers sur son territoire, une situation catastrophique pour le secteur. C’est ainsi que le gouvernement met aujourd’hui en place de nombreuses mesures pour tenter de redynamiser le secteur.
Tout d’abord, pour faciliter la venue des étrangers, notamment provenant de pays neutres, une simplification d’obtention du visa touristique a été mise en place. Depuis août 2023, il est désormais possible d’effectuer une demande en ligne, au lieu de se déplacer au consulat ou à l’ambassade. Cette mesure fait déjà ses preuves, selon l’association des tour-opérateurs de Russie, qui aurait vu une augmentation du tourisme de 130 % par rapport à l’année dernière.
Il convient d’observer qu’il reste compliqué pour les touristes, notamment occidentaux, d’accéder au territoire russe. En effet, les vols directs sont suspendus et ils doivent pouvoir se débrouiller sur place, car les cartes Visa et Mastercard ne marchent plus en Russie.
C’est ainsi que le gouvernement russe mise plutôt sur une nouvelle approche : se concentrer sur son tourisme intérieur et les touristes russes. Si les grandes villes comme Moscou et Saint-Pétersbourg ont vu leur nombre de touristes russes augmenter, des investissements importants ont aussi été prévus pour déployer le tourisme dans des zones moins populaires, comme l’Arctique.
La Russie propose dès lors des circuits d’excursion à la rencontre des ours polaires et des tours à la rencontre des populations autochtones qui habitent ces contrées arides. Néanmoins, ce tourisme d’exception reste encore cher pour la plupart des Russes.
Des implications géopolitiques
Un resserrement des liens avec de nouveaux alliés
Alors qu’en Europe, rares sont ceux qui s’aventurent en Russie, l’inverse est aussi vrai. Aujourd’hui, seuls les Russes les plus fortunés peuvent se permettre de s’offrir des vacances en Europe. La Russie se tourne désormais vers d’autres continents pour établir de nouveaux partenariats.
Comme on a pu le voir dans l’article Russie-Afrique, la Russie entretient depuis un certain temps des relations d’ordre diplomatique, mais aussi économique et culturel, avec le continent africain. Ainsi, il n’est pas étonnant que le tourisme devienne à son tour un moyen de rapprochement avec les pays africains.
Au sommet Russie-Afrique, qui s’est tenu en juillet 2023, Vladimir Poutine avait annoncé son vœu de voir se développer de nouvelles liaisons aériennes directes entre le territoire russe et l’Afrique. C’était chose faite pour certains pays, parmi lesquels on peut citer le Maroc qui a rétabli dès le mois de mai ses liaisons avec la Russie, ou encore l’Égypte et l’Éthiopie.
D’autres pays comptent bien suivre cette voie, comme l’Angola. Un décret a d’ailleurs été signé en septembre 2023 pour supprimer les visas pour les voyageurs russes venant en Angola, un exemple flagrant de cette nouvelle coopération avec la Russie.
Le tourisme, une arme à part entière de la guerre
La Crimée est surtout connue pour être ce bout de territoire ukrainien annexé en 2014 de manière illégale par la Russie. Néanmoins, la Crimée est avant tout (et cela depuis des siècles) une destination touristique balnéaire, prisée par les Russes et les Ukrainiens.
Aujourd’hui, tous les jours, près de 30 000 touristes traversent le détroit de Kertch, montrant la volonté du gouvernement russe d’encourager le tourisme dans cette enclave. Jouer sur le tourisme en Crimée permet à la Russie non seulement de stimuler son économie, mais aussi d’accentuer l’intégration de la Crimée comme un territoire russe à part entière.
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