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Les citations sont un élément essentiel de tes dissertations. En effet, elles indiquent au correcteur l’étendue de ta culture littéraire et elles peuvent illustrer parfaitement ton propos. Voici quelques exemples de citations à glisser dans tes copies pour épater ton correcteur !

Sur la lecture

Stendhal, Vie de Henry Brulard : « Un roman est comme un archer, la caisse du violon qui rend les sons, c’est l’âme du lecteur. »

Jean-Paul Sartre, Qu’est-ce que la littérature ? : « Tout ouvrage littéraire est un appel. Écrire, c’est faire appel au lecteur pour qu’il fasse passer à l’existence objective le dévoilement que j’ai entrepris par le moyen du langage. » « L’objet littéraire est une étrange toupie qui n’existe qu’en mouvement. Pour la faire surgir, il faut un acte concret qui s’appelle la lecture. » « La lecture, en effet, semble la synthèse de la perception et de la création ; elle pose à la fois l’essentialité du sujet et celle de l’objet. »

Marcel Proust, Sur la lecture : « La lecture est une amitié » « Tant que la lecture est pour nous l’initiatrice dont les clefs magiques nous ouvrent au fond de nous-mêmes la porte des demeures où nous n’aurions pas su pénétrer, son rôle dans notre vie est salutaire. »

Sur l’intertextualité

Gustave Flaubert, lettre à Louise Colet du 13 mars 1854 : « […] C’est avec ce que les autres ont écrit que nous écrivons, hélas ! »

Julien Gracq, Pourquoi la littérature respire mal : « Tout livre… se nourrit… non seulement des matériaux que lui fournit la vie, mais aussi et peut-être surtout de l’épais terreau de la littérature qui l’a précédé. Tout livre pousse sur d’autres livres et peut-être que le génie n’est pas autre chose qu’un apport de bactéries particulières, une chimie individuelle délicate, au moyen de laquelle un esprit neuf absorbe, transforme, et finalement restitue sous une forme inédite non pas le monde brut, mais plutôt l’énorme matière littéraire qui préexiste à lui. »

François-René de Chateaubriand, Génie du christianisme : « L’écrivain original n’est pas celui qui n’imite personne, mais celui que personne ne peut imiter. »

Philippe Sollers, Théorie d’ensemble : « Tout texte se situe à la jonction de plusieurs textes, dont il est à la fois la relecture, l’accentuation, la condensation, le déplacement… »

Julia Kristeva, Sémiotiké : recherches pour une sémanalyse : « Tout texte se construit comme une mosaïque de citations, tout texte est absorption et transformation d’un autre texte. »

Jean-Luc Hennig, Apologie du plagiat : « Tout texte n’est jamais que l’empreinte d’un autre. »

Stéphane Mallarmé, Crises de vers : « Plus ou moins, tous les livres contiennent la fusion de quelques redites comptées. »

Sur les genres

Maurice Blanchot, Le Livre à venir : « Seul importe le livre, tel qu’il est, loin des genres, en dehors des rubriques, prose, poésie, roman, témoignage, sous lesquelles il refuse de se ranger et auxquelles il dénie le pouvoir de lui fixer sa place et de déterminer sa forme. Un livre n’appartient plus à un genre, tout livre relève de la seule littérature. »

Louis Aragon, Projet d’histoire littéraire contemporaine : « Je trouve infime les distinctions qu’on fait entre les genres littéraires, poésie, roman, philosophe, maximes, tout m’est également parole. »

Benedetto Croce, Théorie des genres : « Tout véritable chef-d’œuvre a violé la loi d’un genre établi, semant ainsi le désarroi dans l’esprit des critiques, qui se virent dans l’obligation d’élargir ce genre. »

Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique : « D’une manière générale, ne pas reconnaître l’existence des genres équivaut à prétendre que l’œuvre littéraire n’entretient pas de relations avec les œuvres déjà existantes. Les genres sont précisément ces relais par lesquels l’œuvre se met en rapport avec l’univers de la littérature. »

Sur la poésie

Sainte-Beuve, Causeries du lundi : « La poésie ne consiste pas à tout dire mais à tout faire rêver. »

Gaston Bachelard, Fragments d’une poétique du feu : « La poésie, c’est le langage qui est libre à l’égard de soi-même. »

Alphonse de Lamartine, Des destinées de la poésie : « La poésie c’est ce que l’homme a de plus divin dans la pensée ; de ce que la nature visible a de plus magnifique dans les images et de plus mélodieux dans les sons ! C’est à la fois sentiment et sensation, esprit et matière, et voilà pourquoi c’est la langue complète, la langue par excellence qui saisit l’homme par son humanité tout entière, idée pour l’esprit, sentiment pour l’âme, image pour l’imagination et musique pour l’oreille ! » « La poésie est l’incarnation de ce que l’homme a de plus intime dans le cœur. »

André Pieyre de Mandiargues, L’Âge de craie : « La poésie, comme l’art, est inséparable de la merveille. Elle est domiciliée dans l’espace émotif et ne saurait vivre ailleurs. »

Pierre Reverdy, La Fonction poétique : « La poésie n’est pas dans les choses – à la manière où la couleur et l’odeur sont dans la rose et en émanent – elle est dans l’homme uniquement, et c’est lui qui en charge les choses, en s’en servant pour s’exprimer. Elle est un besoin et une faculté, une nécessité de la condition de l’homme, l’une des plus déterminantes de son destin. Elle est une propriété de sentir et un mode de penser. »

Pierre Reverdy, En vrac : « La poésie est dans ce qui n’est pas. Dans ce qui nous manque. Dans ce que nous voudrions qui fut. Elle est en nous à cause de ce que nous ne sommes pas. De ce que nous voudrions être. La poésie, c’est le bouche-abîme du réel désiré qui manque. »

Sur le théâtre

Jean Genet, préface Les Bonnes : « Je vais au théâtre afin de me voir, sur la scène, tel que je ne saurais – ou n’oserais – me voir ou me rêver, tel pourtant que je me sais être. »

Victor Hugo, Préface de Cromwell : « Le théâtre est un point d’optique. Tout ce qui existe dans le monde, dans l’histoire, dans la vie, dans l’homme, tout doit et peut s’y réfléchir, mais sous la baguette magique de l’art. »

Pierre Larthomas, Le Langage dramatique : « Du fait qu’il est représenté, le langage dramatique est un langage total : non seulement les éléments proprement verbaux prennent un relief extraordinaire mais encore tout ce qui les accompagne, gestes, contexte, action, situation, etc., ont plus d’importance que dans la vie où très souvent, préoccupés avant tout de comprendre et d’être compris, nous ne témoignons d’intérêt qu’aux seules paroles et à leur seule signification. »

Roland Barthes, Littérature et significations : « Qu’est-ce que le théâtre ? Une espèce de machine cybernétique. […] En tel point du spectacle, vous recevez en même temps six ou sept informations (venues du décor, du costume, de l’éclairage, de la place des acteurs, de leurs gestes, de leur mimique, de leur paroles). »

Sur le roman

Félicien Marceau, Le Roman en liberté : « Le roman n’est pas posé sur la réalité comme le couvercle sur une boîte. Il est une autre réalité qui gravite autour de la première et qui l’éclaire. » 

Albert Camus, L’Homme révolté : « Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n’est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux du moins courent jusqu’au bout de leur destin […]. C’est ici que nous perdons leur mesure, car ils finissent alors ce que nous n’achevons jamais. »

Nathalie Sarraute, Roman et Réalité« Il y a pour le romancier deux sortes de réalité. Il y a la réalité que tout le monde voit autour de soi […]. La réalité pour le romancier, c’est l’inconnu, l’invisible. C’est ce qu’il lui semble être le premier, le seul à voir ; ce qui ne se laisse pas exprimer par les formes connues et déjà utilisées. Mais ce qui exige pour se révéler un nouveau mode d’expression, de nouvelles formes. »

Milan Kundera, L’Immortalité : « La tension dramatique, c’est la véritable malédiction du roman parce qu’elle transforme tout, même les plus belles pages, même les scènes et les observations les plus surprenantes, en une simple étape menant au dénouement final, où se concentre le sens de tout ce qui précède. Dévoré par le feu de sa propre tension, le roman se consume comme une botte de paille. »

Georges Duhamel, Essai sur le roman : « Le but suprême du romancier est de nous rendre sensible l’âme humaine, de nous la faire connaître et aimer dans sa grandeur comme dans sa misère, dans ses victoires et dans ses défaites. Admiration et pitié, telle est la devise du roman. »

Sur l’écriture du moi

Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray : « L’autobiographie est à la fois la plus haute et la plus basse des formes de la critique. »

François Mauriac, Mémoires intérieurs : « L’auteur d’une autobiographie est condamné au tout ou rien. Ne dis rien si tu ne dois pas tout dire : ton monologue doit être l’expression d’un magma. »

Paul Valéry, Tel quel II : « Je ne sais si on a jamais tenté d’écrire une biographie en essayant à chaque instant d’en savoir aussi peu sur l’instant suivant que le héros de l’ouvrage en savait lui-même au moment correspondant de sa carrière. »

Albert Camus, L’Été : « Aucun homme n’a jamais osé se peindre tel qu’il est. »

Georges Gusdorf, Conditions et limites de l’autobiographie : « Il y a un écart considérable entre le projet avoué de l’autobiographie, qui est de retracer simplement l’histoire d’une vie, et ses intentions profondes, orientées vers une sorte d’apologétique ou de théodicée de l’être personnel. »

Bien entendu, cette liste de citations n’est absolument pas exhaustive ! Nous t’invitons à te renseigner plus en détail auprès des ouvrages cités, qui permettent de se construire encore d’autres références. N’hésite pas non plus à consulter le manuel incontournable pour tout préparationnaire littéraire : Littérature : textes théoriques et critiques de Jacques Vassevière et Nadine Toursel, une mine de textes et références, de laquelle tu tireras d’excellentes citations !

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