Entre 2009 et 2019, le classement SIGEM a considérablement changé de physionomie. A l’occasion du passage à la nouvelle décennie qui se profile devant nous, jetons un derrière regard en arrière sur les bouleversements majeurs qu’a connus ce palmarès entre 2009 et 2019.

Chaque année, quelque 10 000 préparationnaires des filières économiques et commerciales (ECS, ECE et ECT) se triturent les méninges sur les épreuves de concours proposées par les banques d’épreuves BCE et Ecricome, dans l’espoir d’intégrer quelques moi plus tard l’école de leur rêve. La majorité des étudiants se trouvent ainsi, au bout du processus, potentiellement admis dans plusieurs de ces institutions. Il convient alors pour ces étudiants de hiérarchiser leurs préférences à travers la procédure SIGEM (comprenez Système d’Intégration des Grandes Ecoles de Management). De cette hiérarchisation découlent des « duels SIGEM », puis , mécaniquement, un « classement SIGEM ».

Celui-ci n’a donc rien d’officiel ; c’est d’ailleurs le site Bloom6, tenu par un ancien prépa EC, qui se chargeait de compiler les données nécessaires pour réaliser ce classement jusqu’en 2015, avant que Major-Prépa ne prenne le relais.

Il faut également bien comprendre que contrairement aux autres classements nationaux et internationaux qui proposent de hiérarchiser les écoles selon leur niveau intrinsèque, le classement SIGEM n’est en réalité que le reflet de l’attractivité des écoles auprès des préparationnaires. En cela, le classement SIGEM est un outil intéressant qui témoigne des dynamiques d’attractivité des business schools post prépa année après année. Il est également, par sa nature même, tout à fait indiscutable d’un point de vue méthodologique.

Ces précisions faites, place maintenant à l’analyse !

Un paysage des écoles qui a beaucoup évolué en dix ans

D’abord, les écoles présentes dans le classement SIGEM 2009 ne sont pas tout à fait les mêmes qu’en 2019. Pour la plupart, cela s’explique tout simplement par un changement de nom : beaucoup d’écoles se sont en effet délestées de leur acronyme « ESC » pour « Ecole Supérieure de Commerce », quelque peu suranné dans un monde de l’enseignement supérieur désormais tout à fait mondialisé et dominé par l’anglais. Par ailleurs, le terme « commerce » ne correspond plus vraiment aux réalités d’enseignement de ces écoles, qui lui préfèrent largement celui de « management » aujourd’hui. Exit donc, entre autres, l’ESC Grenoble, l’ESC Montpellier et autres ESC Rennes, et place à Grenoble Ecole de Management, Montpellier Business School et à Rennes School of Business.

D’autre part, la décennie a vu la fusion de six écoles qui ont donné lieu aux trois mastodontes que sont NEOMA Business School, SKEMA Business School et KEDGE Business School. Pas de trace donc, dans le classement SIGEM 2019, de l’ESC Rouen, de Reims MS, du CERAM Sophia Antipolis, de l’ESC Lille, Euromed Marseille ou de Bordeaux MS.

Enfin, certaines écoles ont carrément renoncé aux recrutements via la voie prépa, et se trouvent donc mécaniquement éjectées de ce palmarès. C’est le cas en particulier des écoles qui ont composé le projet France Business School, projet qui a très vite tourné au fiasco total. Seule l’ESC Clermont s’est relevée de cette fusion avortée. À noter enfin que l’ESC Pau BS a vécu cette année son dernier SIGEM, puisque l’école paloise a annoncé qu’elle ne recruterait plus via les classes préparatoire dès 2020.

Un top 7 inchangé depuis 10 ans

Réputé quasi immuable, le classement SIGEM est effectivement resté le même ces dix dernières années si on se focalise sur le top 7, de HEC Paris à Grenoble EM. Un temps, en 2015, on aurait pu penser que GEM grillerait la politesse à sa consœur Audencia BS, mais cette éventualité semble désormais peu probable, l’école nantaise ayant depuis largement repris ses distance avec sa poursuivante. On peut anticiper également des duels emlyon bs / EDHEC BS très intéressants dans les années à venir. Tout en haut du classement, le podium lui ne semble certainement pas prêt d’évoluer.

L’EDHEC se taille une part de Lyon – Duels SIGEM 2019

Les gagnantes et les perdantes après le top 7

Derrière, le classement a effectivement beaucoup évolué, mais principalement pour les raisons évoquées plus haut, à savoir les fusions d’écoles ainsi que la disparition ou l’abandon du recrutement via la prépa pour d’autres. Néanmoins, quelques écoles tirent leur épingle du jeu, au premier rang desquelles Montpellier Business School (de plus de 20e à 13e aujourd’hui), Burgundy School of Business (ex-ESC Dijon, qui figurait au-delà de la 20e place en 2009 et 15e en 2019), Rennes School of Business (19e en 2009 et 12e  aujourd’hui) et dans une moindre mesure l’EM Strasbourg et IMT-BS (respectivement 18e et 17e et désormais 16e et 14e). SKEMA Business School se distingue également puisque cette dernière, désormais 8e du classement, est issue de la fusion deux écoles qui n’étaient que 13e et 14e de ce même classement en 2009 !

De l’autre côté, ICN accuse un recul marqué : l’école nancéienne était 15e en 2009 (et même 13e en 2008) et se trouve désormais 18e malgré le jeu des fusions qui a pourtant libéré des places dans le top 15.

Le classement SIGEM complet

Le classement SIGEM 2019 : analyse complète