analyse maths HEC/ESSEC 2021

Ce que vous allez lire sur votre écran va vous stupéfier. Non, il ne s’agit pas d’un titre clickbait, mais d’un ressenti tout à fait normal lorsque l’on met deux (voire trois) années de sa vie sociale sous cloche afin de s’épanouir au sein de la filière classe préparatoire, avec la promesse de disposer d’armes égales face au concours.

La promesse napoléonienne d’un recrutement des Grandes Écoles basé sur un principe purement méritocratique a déjà été mis à mal cette année, avec la révélation par notre média du passage d’épreuves le dimanche par quelques étudiants membres d’une association religieuse, tandis que d’autres, en-dehors desdits cercles, ont séché les épreuves du samedi par conviction religieuse… Mais cette fois-ci, ce sont une centaine d’étudiants qui ont bénéficié d’un avantage considérable pour l’épreuve la plus importante de l’année : l’épreuve de maths HEC/ESSEC ECS.

Moult rumeurs courent depuis de nombreuses années sur le fait que tels étudiants de telles prépas aient eu accès en avance à un ou plusieurs sujets du concours. Cette année, la donne est différente : le sujet de maths HEC/ESSEC 2020 contenait des parties du sujet de secours de l’épreuve de 2018. Or, certains professeurs d’un centre d’examen du lycée Grandchamp ont pu avoir accès à ce sujet, et l’ont donné en concours blanc à leurs étudiants il y a quelques mois.

Dans les faits, suite au concours 2018, un professeur de mathématiques de l’institution a demandé au directeur du centre d’examen de pouvoir avoir accès au sujet qui n’était pas tombé. Les étudiants de deuxième année de l’an passé (éventuels cubes cette année) ont donc pu composer sur un concours blanc qui contenait ces éléments :

Face à une telle injustice, les professeurs regroupés dans l’APHEC ont porté recours auprès des banques d’épreuves, qui leur ont informé d’une modification du barème, menant à une diminution du nombre de points des parties du sujet incriminées, ce qui est évidemment loin de constituer une option satisfaisante.

Sous couvert d’anonymat, nombreux sont les professeurs qui affirment leur dégoût face à de telles pratiques qui seraient loin d’être neuves. Quelques professeurs réclament également un changement et une publication claire de la manière dont sont sélectionnés les sujets de concours, et à mieux veiller aux potentiels conflits d’intérêts des belligérants.

Dans tous les cas, Major-Prépa réaffirme son engagement fort envers une égalité des chances totales. Il est complètement inutile de demander aux Grandes Ecoles de faire des efforts et de les pointer du doigt pour leur manque de diversité à l’heure où le Ministère de l’Enseignement Supérieur ne saurait se porter garant de la probité du concours qui permet de les intégrer.