Avez-vous déjà entendu quelqu’un vous dire « j’suis en couple, mais on s’voit pas trop parce qu’il/elle est en prépa » ?

Avez-vous déjà entendu parler de couples qui se sont séparés à cause la prépa ? Qu’en penser ?

La prépa est-elle vraiment un « tue l’amour » ? La prépa ne peut-elle pas, au contraire, créer des liens encore plus forts au sein d’un couple ?

Toute le team de Major-Prepa s’est questionnée pour vous sur ce sujet, et voici les témoignages d’une bonne partie d’entre nous !

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NOS TEMOIGNAGES :

I) LA FORCE DU COUPLE

Contre toutes attentes, le couple ne semble pas être un réel frein à la réussite en prépa, peu importe nos objectifs. Réciproquement la prépa n’est pas forcément un « tue l’amour », certes elle vous empêchera de voir votre partenaire autant que vous le voudriez, mais vous apprécierez d’autant plus les rares moments passés à ses côtés. Ces récits d’expériences sont là pour que vous puissiez peser le pour et le contre et comprendre si la relation couple-prépa vous convient ou non. Notez que certains des témoignages suivants sont anonymes par souci de confidentialité.

Selon moi, être en couple en prépa c’est une bonne idée si l’on s’engage avec quelqu’un pour qui nos résultats comptent (pas la personne qui te largue fin mars haha) et du genre studieux (je bossais avec mon copain à la bibliothèque le soir). Vous n’êtes pas dans la même filière ? Avantage pour se vider la tête. Vous êtes dans la même filière ?  Avantage pour s’échanger les fiches. En clair, il faut une émulation sans compétition excessive.

Une étudiante à HEC Paris

Je sais que s’il n’avait pas été là pour me soutenir, je n’aurais pas fini l’hypokhâgne. Je n’aurais pas pris mon « petit quart d’heure détente devant la télé » chaque soir. Je me serais sûrement nourrie exclusivement de tranches de jambon et de nouilles-minute, et je n’aurai eu personne pour me relever les soirs de désespoirs devant mes notes et mon absence de progrès.

Léa, étudiante à SKEMA

J’avais pour contrainte le fait qu’il ne vivait pas à Paris mais à Reims et c’est devenu mon amoureux l’été de ma première année de prépa au moment où j’entrais en deuxième année. Je ne pouvais le voir qu’une fois toutes les deux semaines du fait de la distance Paris-Reims et de l’ampleur du programme de prépa. Je pense qu’il faut vraiment être éperdument amoureux pour accepter « ce sacrifice ». Cela m’épuisait de me taper du covoiturage le soir, en week-end, après avoir bossé toute la journée, et de devoir repartir très tôt le matin. Mais sans lui, je n’aurais jamais tenu la prépa en y repensant. Nous n’avions pas le même rythme de vie, lui beaucoup plus accoutumé à la flemmardise qu’au travail acharné. Ce temps que je lui consacrais representait une véritable rupture avec la prépa, ce qui était ô combien bénéfique pour moi. Mon conseil pour celles et ceux qui vivront une expérience similaire ? Préférer le train au covoiturage pour bosser, s’imposer un rythme de travail plus soutenu pour compenser ces petits voyages et s’organiser d’une manière militaire.

Une étudiante à l’ESSEC

   

Moi ex-bizuth, elle ex-carré, j’ai du faire ma deuxième année avec ma copine qui était déjà en école et à 400km de moi. Alors on ne va pas se mentir, c’est pas simple au quotidien, déjà car la distance peut parfois s’avérer être pesante. Mais aussi car voir sa copine en école alors qu’on entame tout juste notre exercice 3 de l’épreuve Edhec 2015, dans une bibliothèque à moitié vide, en Novembre à 21h15, ça peut vite être frustrant… Mais dans l’ensemble, cela reste un plus et une véritable source de soutien et de motivation au quotidien. Souvent en novembre, on se demande un peu pourquoi on est là, les concours ne sont pas demain, mais la rentrée n’est pas non plus hier, et avoir une copine en école peut nous rappeler la réelle finalité de nos efforts, à savoir intégrer une grande école de commerce. Pour ce qui est des sms/appels, prépa oblige, fatigue étant présente, il faut faire des concessions. Il faut éviter le plus possible les SMS durant les heures de travail. Appeler le soir peut aider mais à titre personnel j’admets que la fatigue à partir de novembre était vraiment trop importante et m’en a empêché… Enfin, les appels le week-end eux sont à mon sens importants et aident à tenir le marathon qu’est la prépa ! A vous d’en juger, mais dans mon cas le fameux dicton « Prépa maquée, prépa ratée» ne s’est pas du tout appliqué ! 

Thibault, étudiant à NEOMA

Je suis actuellement en fin de premiere année à Toulouse Business School et toujours en couple avec celle qui été ma bizuth de prépa ENS Cachan D2. Nous avions chacun une approche différente du couple : elle était plutôt du genre à tout donner en prépa, tandis que moi j’étais plutôt flemmard ahah ! Mais c’était un bon moyen de se compléter. Être en couple en prépa a des avantages, ça permet d’évacuer la pression, de réviser ensemble, et puis chacun comprend mieux pourquoi l’autre peut être stressé ou très occupé avant les partiels ou les concours. En deux mots : la spécificité d’un couple intraprépa c’est l’entre-aide et la compréhension. Tous les couples avec un seul préparationnaire que je connaissais n’ont pas survécu à deux ans dans ce rythme irrégulier que constitue la prépa et qui peut justement paraître incompréhensible pour ceux qui ne l’ont pas connue.

un étudiant à TBS

J’ai rencontré par hasard ma copine en bizuth au détour d’un couloir, je l’avais abordée sans arrière pensée afin de lui demander des conseils pour ma première colle d’anglais. On a sympathisé et progressivement, nos rapports ont été plus ambigus. De fil en aiguille, on s’est mis ensemble en avril, peu avant ses concours (c’était une carré). Je pense l’avoir beaucoup soutenue pendant cette période, et elle a finalement intégré Neoma à l’issue des oraux. Notre relation m’a également été très bénéfique en carré, car je pouvais compter sur elle pour me booster sans être trop tenté de « perdre mon temps » puisque forcément elle n’habitait plus dans la même ville que moi. Finalement, j’ai toujours considéré qu’elle était un atout plus qu’une tare dans ma réussite en classe prépa. L’heureuse coïncidence, c’est que je l’ai finalement rejointe à Neoma et aujourd’hui, nous sommes toujours ensemble deux ans plus tard !

un étudiant à NEOMA

J’étais déjà avec mon copain depuis presque 1 an quand je suis rentrée en prépa. Je suis restée à Nantes pour faire ma prépa et lui est parti à Orléans en école de design, mais il rentrait tous les week-end pour me voir. 

Les + :

  • apport d’un soutien psychologique (et en prépa c’est important !), pour remonter le moral quand c’est dur…
  • en couple l’autre personne peut nous remettre dans le « droit chemin », nous motiver à travailler quand on en a pas envie (combien de fois j’ai été interrogée « de force » par mon copain sur des formules de maths jusqu’à ce que je les connaisse ahah)
  • mais être avec quelqu’un « oblige » à sortir et parfois faire autre chose que de travailler, évidemment pour moi c’était idéal puisque j’étais « tranquille » la semaine pour bosser, et le week-end je bossais mais j’étais aussi obligée de lâcher un peu mes cours aussi
  • un point positif un peu bizarre ; être en couple en prépa, c’est (à part pour les personnes qui ne veulent pas être en couple) éviter une perte de temps à « chercher » quelqu’un d’autre (pas de rdv avec des personnes avec qui ça ne fonctionnera pas, pas de débuts de relations foireux, etc).
  • même avec quelqu’un qui n’est pas en prépa, qui fait des études différentes peut être utile (dans mon cas par exemple mon copain étant en école de com m’a aidée à faire mon cv, m’envoyait des liens de films à télécharger qui pouvaient m’aider pour les cours, allait m’acheter des journaux en anglais / espagnol…)

une étudiante à GEM

Être en couple en prépa pourrait donc représenter une force. Cependant, est-ce le cas pour tout le monde ? N’y a-t-il pas des limites à la relation amoureuse lorsque l’on est en prépa ? Après tout…on oppose souvent la raison à l’émotion. La prépa ne serait-elle pas l’allégorie de la raison quand l’amour serait celle de la fouge passionnelle et passionnée ?

II) LA FORCE DU CELIB’

Vous allez le voir, la relation de couple a parfois des limites lorsque l’on est en classe préparatoire. C’est pourquoi le choix du célibat peut paraître plus judicieux pour certain(e)s.

Les – (quand on est en couple):

  • les différences de mode de vie avec une personne qui ne fait pas de prépa, qui sort donc beaucoup plus…
  • l’incompréhension (pourquoi travailler autant juste pour une école ? Qu’est ce que ça change d’avoir une école juste un peu moins bien classée ?)
  • déjà qu’on a peu de temps libre en prépa, ça en laisse encore moins pour ses amis et sa famille…
  • on peut moins faire de choses ensemble (pas de week-end, pas de vraies vacances surtout en 2e année puisqu’il faut au moins travailler quelques heures par jour, etc).
  • être en couple c’est aussi prendre le risque de s’ajouter des problèmes, de déprimer après des disputes…

une étudiante à GEM

Je restais au lycée après les cours pour réviser mes  colles, j’allais bosser en bibliothèques et j’essayais de garder le moins de travail possible pour profiter de mon chéri à la maison. C’était ça, ma philosophie : si je ne garde pas du temps pour nous deux, j’allais déjà finir par le faire fuir, et j’allais moi-même étouffer dans mes cours. C’était pas toujours facile, surtout quand il rentrait de soirée étudiante deux heures avant que mon réveil sonne, et que l’alcool lui faisait faire un max de bruit. Surtout quand lui, et tous nos amis, n’ont pas compris pourquoi je ne sortais plus. Surtout quand il fallait supporter les repas de famille le dimanche midi et que j’avais encore mon DS (le lundi, chez nous) à réviser.

une étudiante à SKEMA

J’ai toujours été une éternelle célibataire. En prepa certes il faut bosser, mais il faut aussi savoir s’amuser et par s’amuser j’entends : Tinder est devenu mon meilleur ami. L’avantage c’est qu’étant une fille tu choisis où, quand, comment (bon le dernier point n’est pas tout à fait vrai) et tu n’as pas à te soucier des choses de couples : est ce qu’il va me répondre ? Mince c’est son anniversaire j’ai oublié. Est ce que je vais le voir ce week-end ? Parce que oui, avoir un copain en prepa c’est un peu – tout dépend pour qui après – du suicide. Je pense que je ne suis pas la seule à le dire : prepa = travail, ce qui signifie que chaque minute de ta vie doit être consacrée à ton travail (j’exagère un peu mais les puristes te feront croire cela). Tu ne dois donc pas t’occuper l’esprit avec des problèmes de couple. Tu ne peux pas étudier les crises de la guerre froide alors qu’avec ton âme sœur tu es en pleine troisième guerre mondiale.La planification de ton temps avec ton copain doit être insérée dans ton emploi du temps de manière millimétrée : ok je l’appelle aujourd’hui entre ma douche et le brossage de dent ce qui signifie : 3min47 secondes. C’est pas réellement une vie.  Donc Tinder : l’avantage d’avoir un mec, qui n’en est pas réellement un, pour assouvir les besoins naturels et penser à autre chose qu’aux cours 🙂

Une étudiante anonyme

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Et vous ? Vous êtes plutôt pro-couples ou pro-célibat en prépa ?

crédit photo : Mathilde Vohy