Des trois épreuves d’éco-croit en ECT, celle de l’ESSEC est particulièrement redoutée, et ce, à juste titre, car c’est sans doute la plus difficile. Cependant, ce qui fait sa difficulté n’est absolument pas le contenu même de l’épreuve. Bien au contraire, les cas pratiques proposés sont très basiques et se répètent à peu près chaque année, les sujets de veille juridique et de réflexion argumentée ne sont jamais vraiment très surprenant pour un élève maîtrisant bien ses cours et l’ensemble du programme, et la synthèse est beaucoup plus courte que celle de l’épreuve de l’ESC. Si chaque partie de l’épreuve, prises indépendamment, sont assez simples et classiques, c’est le fait de devoir faire les quatre en seulement 4h qui devient particulièrement difficile. Pour beaucoup d’entre nous, en première année, cela paraît même impossible.

Pourtant, c’est l’attente principale des correcteurs qui est répétées chaque année dans les rapports du jury depuis que l’épreuve possède la forme actuelle. En effet, le facteur clé de succès de cette épreuve, c’est sans conteste la gestion du temps afin de pouvoir traiter l’intégralité du sujet. Et une mauvaise gestion du temps aboutit forcément à bâcler certains exercices de l’épreuve voire pire, ne pas avoir le temps d’aborder une des parties, ce qui est sévèrement pénalisant, peu importe la partie non traitée. Dès lors, comment aborder cette épreuve pour s’assurer de la terminer de manière correcte, c’est-à-dire sans délaisser une des parties au profit des autres ?

 

Bien comprendre les attentes pour chacun des exercices

La partie économie et la partie droit représente chacune 50% de la note finale. Cependant, la répartition des points entre les deux exercices dans chacune des parties n’est pas égale. Selon les rapports des jurys, la synthèse de documents représente 12 points sur 20 et la question de réflexion argumentée 8 points. De même en droit, la veille juridique ne représente que 7 points sur 20 et les cas pratiques 13 points. Par conséquent, «la gestion du temps doit se faire en tenant compte de la répartition des points » pour citer encore une fois ces rapports. Il est donc hors de question de découper l’épreuve en 4 parties égales avec une heure consacrée à chaque exercice. 1h consacré à la synthèse est bien trop insuffisant pour la traiter de manière satisfaisante alors que c’est l’exercice qui rapporte le plus de points et là où les correcteurs sont le plus exigeants car, ne nécessitant pas forcement de connaissances préalables (même si c’est contestable) sur le sujet pour bien comprendre, ce sera sur des détails, et notamment le soin dans la construction de la problématique, la construction du plan et la rédaction, qu’ils classeront les candidats. De même, s’attarder 1h sur la veille juridique est inutile dans la mesure où même les correcteurs affirment qu’une page et demie est largement suffisant pour traiter le sujet de manière efficace et pertinente. Dès lors, bien que vous soyez libre de répartir votre temps comme vous le souhaitiez, s’obligez à respecter les temps conseiller par les concepteurs eux-mêmes est la meilleure des manières pour parvenir à venir à bout de toutes les parties. Concrètement, l’objectif est de terminer la synthèse en 1h30, la QRA et les cas pratiques en 1H et la veille juridique en 30 minutes. Mais comment faire ?

 

Faire ce qu’il faut sans en faire trop

Maintenant que vous avez vos objectifs de temps pour chacune des épreuves, il faut s’y cantonner, sinon vous prenez le risque de tomber dans deux écueils. En effet, si vous ne consacrez pas assez de temps à une partie, cela veut sûrement dire que vous l’avez survolé et que vous êtes passé à côté de de l’essentielle. Aucune synthèse ne peut être réussie si elle a été rédigée en 45 minutes. De même pour la QRA, si, en seulement 30 minutes vous l’avez fini, c’est probablement que votre analyse du sujet est superficielle. Le deuxième écueil, c’est au contraire de passer trop de temps sur une partie pour vouloir trop en faire. C’est peut-être encore pire que le premier cas car cela peut avoir un effet boule de neige car lorsque vous allez vous rendre compte que ce n’est qu’au bout de deux heures que vous parvenez à finir la synthèse, vous allez devoir compenser un retard quasiment irrattrapable en bâclant les autres épreuves sans pour même être sûr que cela vous permette d’éviter la sanction de ne pas avoir traité l’ensemble de l’épreuve.

Dès lors, il faut savoir ce que les correcteurs attendent mais également ce qu’ils n’attendent pas pour éviter cela. Premièrement, il faut bien comprendre que la synthèse de documents ne peut absolument pas être bâclée car c’est la seule où le non-respect de la forme de l’exercice, c’est-à-dire d’être dans la tranche de mots imposée, est rédhibitoire. En effet, même si vous n’avez plus le temps de finir votre QRA par exemple dans la forme que vous souhaitiez, puisque aucune contrainte n’est exigée dans ce domaine pour cet exercice, vous pouvez très bien vous adaptez au temps qui vous reste pour proposer une réponse décente même si vous n’avez pu lui consacrer que 30 minutes, ce seront toujours 30 minutes qui seront pris en comptes par le correcteur et qui rapporteront quelques points. Or, si, faute de temps, vous ne parvenez à finir la synthèse, tout le temps consacré sera presque inutile, la sanction sur la forme étant tellement importante. Je recommande donc vivement de toujours commencer par la synthèse pour être sûr de la finir de manière satisfaisante. Ensuite, je conseille de passer directement aux cas pratiques car là aussi le non-traitement d’une question est fortement sanctionné. Vous devez avoir assez de temps pour ne pas être stressée par la peur de ne pas finir ce qui vous empêcherez de bien comprendre le problème de droit.

 Ceci étant fait, vous êtes à peu près maintenant à 2h30 d’épreuve et vous pouvez vous attaquer aux deux épreuves où aucun formalisme particulier n’est attendu en matière de rédaction. Je vous conseille de faire la QRA à ce moment-là car la faire en dernier risquerait de trop vous stresser en voyant le peu de temps qui vous reste, et que la veille juridique se traite très rapidement. Ce qu’il faut bien comprendre avec la QRA, c’est que « ce n’est pas une dissertation, même si les élèves la nomment ainsi intuitivement ». En effet, on ne peut pas attendre de vous un traitement du sujet avec un plan dialectique en trois parties comme le ferez un élève d’ECE en ESH tout simplement parce que lui, en 4h, il « n’a que cela à faire » alors que vous, vous avez une synthèse, des cas pratiques et une veille juridique en plus. C’est pour cela que les rapports précisent que « les jurys trouvent parfois des réponses d’une quinzaine de ligne comme des développements de quatre ou cinq pages, mais que rien n’est pénalisé, si ce n’est le non-traitement du sujet ». La QRA est là pour récompenser les élèves qui ont travaillé régulièrement dans l’année et suivi de façon assidue l’actualité économique car, encore une fois, la synthèse peut être réussie avec quelques connaissances vagues, mais pas la QRA. Dès lors, prenez le temps nécessaire pour bien analyser le sujet et faire un plan en 2 parties dont les idées sont nourries par des références théoriques et des données chiffrées, mais ne prenez surtout pas le risque de transformer l’exercice en dissertation beaucoup trop chronophage ce qui impacterait le traitement des autres exercices.

 

Comment gagner en efficacité ?

De manière générale, un entraînement régulier et des connaissances pointues sur les grands classiques vous feront gagner beaucoup de temps.

Pour la QRA, la connaissance du cours est indispensable. Faîtes vous une liste d’auteur et de chiffres pour chaque chapitre et apprenez les par cœur comme ça, le jour j, une fois que vous avez vu le sujet et identifier à quel(s) chapitre(s) il fait référence, vous les notez sur votre brouillon et vous n’avez plus qu’à garder ce qui est pertinent. Entrainez-vous souvent à faire des analyses de sujet et des plans sans rédiger. Tout simplement, deux à trois fois par semaine, vous prenez 20/30 minutes pour l’analyser, trouver une problématique et agencer un plan alimenté de références théoriques et chiffrées pour gagner en efficacité, en temps, et en finesse d’analyse.

Pour les cas pratiques, refaites tous les sujets ESSEC. Il n’y en a qu’une dizaine donc sur l’année c’est largement faisable et cela vous permettra de reconnaître les grands classiques qui retombent souvent. Vous apprenez alors votre cours par cœur et vous refaites les cas plusieurs fois jusqu’à ce que vous trouviez la rédaction la plus pertinente, qui donne les articles nécessaires à la conclusion sans divaguer. C’est simple, tant que sur un sujet, vous ne parvenez pas à passer sous la barre des 1h pour répondre aux trois cas, vous refaites la semaine d’après, ce qui vous permettra en plus de connaître votre cœur vraiment par cœur.

En ce qui concerne la veille, les possibilités de sujets sont souvent très limitées car elles sont liées au programme de droit donc demandez à votre professeur de vous faire une petite liste par rapport à chaque partie du programme qui sont pertinentes et là aussi, entrainez-vous à analyser et construire un léger développement sous forme de plan, sans rédiger, en notant seulement les faits juridiques qui vous serviront d’arguments.

Enfin, pour la synthèse, il faut en faire régulièrement tout au long de l’année hors DS et concours blanc pour s’entraîner à lire rapidement, efficacement et construire des plans pertinents afin de ne pas dépasser 1h30 pour cette partie.

Voir aussi :

Les indispensables en ECO-DROIT ESSEC – méthodologie pour la synthèse et la QRA

Les indispensables en Eco-droit ESSEC : Les contrats

Les indispensables en ECO-DROIT ESSEC : La propriété industrielle