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Les sujets de concours en ESH peuvent paraître assez inattendus et surprenants dans nombre de cas. Pourtant, le sujet est en général la meilleure invitation pour utiliser son cours et ses connaissances. C’est pour cela que je te propose aujourd’hui de décrypter les différents termes qui reviennent dans les sujets, afin d’éviter tous les pièges le jour J. 

Les définitions : premier bouclier face aux pièges en ESH

La crise

La crise, au sens strict, est le processus de retournement de l’activité économique (quantités de biens et services produits). Cette crise débouche sur une récession qui peut, elle-même, se transformer en dépression, correspondant à une baisse profonde et durable de l’activité économique.

Une crise financière correspond au point de retournement du cycle financier et au renversement des anticipations des agents économiques. Les crises financières se déclinent en crises bancaires (les banques ont une situation financière très dégradée : elles doivent rembourser des créanciers, mais n’ont pas à leur disposition immédiate l’argent nécessaire pour le faire), en crises boursières (baisse rapide des cours et grande volatilité des marchés financiers) et en crises de change (valeur de la monnaie d’un pays chute brutalement). 

Bon/efficace/intérêt/meilleur/nécessaire

Uniquement des termes qui se rapportent à la croissance, à l’emploi, au développement, à l’insertion mondiale ou encore à l’allocation parfaite des ressources. En effet, les questions qui doivent émerger sont : Bon pour qui ? La croissance ? L’emploi ?, etc. Efficace veut dire que cela répond aux objectifs fixés, mais de quels objectifs parlons-nous : Objectifs de croissance ? Objectifs d’emploi ? Bénéfice pour l’entreprise ? Revenu pour les ménages ? Mêmes questions à se poser pour les sujets qui utilisent les adjectifs « souhaitable », « bénéfique » et « positif ». 

La mondialisation

La mondialisation se caractérise par une accélération des flux internationaux. C’est l’ensemble des échanges de biens et services ainsi que les échanges financiers et les flux de migration. L’utilisation du terme « mondialisation » dans un sujet implique la prise en compte à la fois de la mondialisation commerciale, mais aussi financière. 

La mondialisation commerciale, elle, se concentre sur les échanges commerciaux, soit : les échanges de biens et services. C’est la même chose qui est attendue lorsqu’un sujet parle du « commerce international ».

Le terme « compétitivité » implique une définition à plusieurs échelles

À l’échelle de l’entreprise, la compétitivité représente la capacité de l’entreprise à faire concurrence et à gagner des parts de marché. Cet objectif peut être atteint de deux manières. Soit en pratiquant des prix inférieurs pour des produits identiques aux autres (compétitivité-prix), soit l’entreprise cherche à se différencier des autres entreprises par l’innovation (compétitivité hors prix ou structurelle). 

Paul Krugman (1994) rappelle qu’un État n’est pas assimilable à un pays (compétitivité entre entreprises et non pays). C’est pour cela que les institutions internationales utilisent désormais les termes de « compétitivité d’un pays », mais pas dans le sens de compétition. La compétitivité d’un pays est alors la capacité d’un pays à s’insérer de manière avantageuse dans la mondialisation et à en tirer parti pour améliorer le bien-être de sa population. 

Ne pas confondre unique et prioritaire

On utilise le terme « unique » lorsqu’il n’y a qu’un seul élément et « prioritaire » lorsqu’il peut y en avoir plusieurs, mais on met l’accent sur l’un d’eux.

La dette

La dette représente d’une part la somme empruntée, mais cela couvre aussi les intérêts qui se rajoutent à cette somme. Dans un sujet qui concerne la réduction de la dette, ne pas oublier que la restructuration de la dette et son annulation sont aussi des solutions pour la réduire. D’ailleurs, « dette publique » renvoie aussi à la notion de « déficit public », puisque la dette est un stock et le déficit un flux qui vient accroître ce stock.

Gare aux confusions dans les sujets d’ESH ! 

Les confusions sont souvent causées par un manque d’analyse des termes secondaires du sujet. À titre d’exemple, un sujet sur l’exploitation des ressources naturelles peut être mal compris et mal analysé si on confond le terme exploiter avec le terme utiliser. Ainsi :

  • exploiter : action d’assurer la production d’une matière, d’un minerai, d’un produit. L’expression « exploitation des ressources naturelles » est souvent employée au sujet du pétrole, du gaz, du charbon, de l’uranium, des ressources halieutiques, des ressources agricoles, des ressources minérales (minerais), du bois, c’est-à-dire au sujet de tout un ensemble de ressources extraites de l’environnement naturel ;
  • utiliser : mettre en valeur la ressource pour son utilisation. Les activités économiques d’un pays associées à la production de biens et d’équipements, au logement, à l’alimentation, aux déplacements, à l’information, etc., consomment des ressources naturelles (eau, matières végétales et minérales).

Il faut penser au double sens de certains termes

Le verbe « craindre » a par exemple une double signification. En effet, il offre une première définition immédiate, dans laquelle il signifie « redouter », « avoir peur de ». Mais le verbe « craindre » revêt également une seconde définition, par laquelle il fait référence à quelque chose qui risque de se produire. Par exemple, on craint le protectionnisme du fait de ses effets négatifs, mais aussi du fait d’une dégradation des relations internationales qui fait qu’une montée du protectionnisme est possible. 

De même, le verbe « pouvoir » implique deux sens : la capacité mais aussi l’autorisation. L’UE peut intervenir dans les échanges commerciaux du fait d’une législation la mettant en haut de la pyramide du pouvoir, mais aussi du fait d’une légitimité. 

En termes de confusion, on confond souvent inflation et hyperinflation, du fait que l’inflation est vue comme un « fardeau » pour l’économie. Pourtant, l’inflation ne représente qu’une hausse durable et généralisée des prix, ce qui, à petite dose, est même souhaitable (cf. les cibles des banques centrales), tandis que l’hyperinflation représente une hausse des prix de plus de 50 % par mois, ce qui est bien plus grave. 

Les termes trop larges et flous : le principal écueil en ESH

« Les pays »

Une expression souvent rencontrée dans les sujets d’ESH. Mais de quels pays nous parle-t-on plus précisément ? Il faut noter la nuance, il faut souligner que la situation est toujours différente selon le pays et plus particulièrement son niveau de développement.

Par exemple, dans un sujet comme : « Les pays doivent-ils accentuer leur ouverture à l’international ? », il n’est pas possible de faire une annonce générale. On pourrait penser que pour les PMA, il est primordial d’accentuer l’ouverture à l’international, alors qu’en revanche, pour les PDEM, il faudrait la diminuer pour se concentrer sur le marché intérieur. On pourrait aussi essayer de défendre l’inverse, mais dans chaque cas, la distinction entre les pays en fonction de leur niveau de développement conditionnerait la réponse.

PED

De même pour le terme « PED », la définition serait : « Pays ayant un retard de croissance et de développement par rapport aux pays industrialisés. » Ce terme regroupe, cependant, des pays très différents. Il faut alors faire des sous-catégories et préciser que les PED sont un ensemble très vaste et hétérogène. On distingue les pays émergents des pays à revenus intermédiaires et à croissance irrégulière des PMA. 

D’ailleurs, il ne faut pas confondre PED et pays émergents. Une telle confusion peut vite faire flancher une copie vers le hors sujet…

« Dynamique »

C’est une évolution à long terme, il faut penser à analyser cette évolution en termes quantitatif et qualitatif, et cela dans 99 % des sujets ! 

« Effets »

Ne pas avoir une vision manichéenne, les effets peuvent être positifs mais aussi négatifs. Tout comme influence/conséquence/impact qui peuvent être positifs mais aussi négatifs. 

« Analyser »/« étudier »

Lorsque tu vois ces termes dans un sujet, il faut toujours penser à avoir une réflexion sur les causes, les conséquences, les risques ainsi que les motifs d’un phénomène X. 

« Dans une perspective historique »

Piège ultime au concours, ne pas faire systématiquement de plan chronologique quand un plan thématique est plus pertinent !

Derniers points

Lorsqu’il y a le mot « entreprise » dans un sujet, ne pas oublier de parler aussi des banques, qui sont des sociétés aussi. 

De même, lorsqu’on nous indique dans un sujet les « politiques économiques » : nous devons évoquer les politiques monétaires et budgétaires. 

Dans des sujets sur la relation entre banques et crises, pense à analyser les solutions apportées par les banques face aux crises, mais aussi les moments où les crises étaient provoquées par les banques, par exemple : la crise des subprimes de 2008.