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Dans un contexte général de hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant, le gaz ne fait pas figure d’exception. En effet, depuis plusieurs mois, on observe une flambée extraordinaire des prix du gaz. Plus exactement, c’est une hausse de 44 % du prix du gaz depuis janvier qui est observée. Les facteurs comme les conséquences de cette hausse des prix incontrôlée sont multiples. Retrouve notre dernière synthèse d’actualité en cliquant ici !

Les prix du gaz augmentent : pourquoi ?

La hausse des prix du gaz est liée au fort rebond de l’économie mondiale, et en particulier la demande asiatique qui est extrêmement élevée. Mais d’autres facteurs entrent en jeu. 

L’hiver dernier a été long et froid, et les conditions météorologiques qui ont suivi n’ont pas permis de produire autant d’énergie renouvelable qu’habituellement, ce qui a contribué à une augmentation de la demande en gaz.

Ces conditions particulières ont provoqué un impossible renouvellement des stocks dans les temps. Certains stocks européens sont donc très bas, avec un taux de remplissage de 71 % sur le Vieux Continent en moyenne, contre 86 % en temps normal à cette date. C’est en particulier le cas en Allemagne, où les réserves de gaz sont significativement basses, d’où une demande importante de l’Allemagne qui contribue à une hausse des prix. 

L’importance des politiques de décarbonation dans la flambée des prix du gaz

Par ailleurs, le marché du carbone européen, avec son système de quotas, a limité ce qui se serait autrefois passé lors d’une telle flambée des prix du gaz : la substitution du gaz par le charbon. Ce dernier étant intensément carboné, il faudrait désormais pour cela acheter des quotas d’émission supplémentaires, ce qui ne rend pas la manœuvre rentable.

Beaucoup d’industries misent sur le gaz naturel comme une transition de moyen terme vers un monde neutre en carbone. Seulement, une telle augmentation des prix du gaz peut faire l’effet d’un frein à la décarbonation tant certains vont trouver cela plus fiable de continuer à se reposer sur l’utilisation du charbon, dont les prix sont stables. 

La Russie détient-elle les clés du prix du gaz ?

Gazprom, le géant russe du secteur du gaz, détient près de 40 % du marché. Beaucoup d’observateurs affirment donc que le groupe, très proche du Kremlin, profite de la conjoncture actuelle afin de favoriser son projet Nord Stream 2. 

En effet, le 10 septembre 2021, Gazprom a annoncé l’achèvement de la construction de son gazoduc Nord Stream 2. Ce gazoduc relie la Russie à l’Allemagne et vise principalement à éviter l’Ukraine comme pays de transit du gaz russe. C’est un projet très controversé, auquel se sont opposés les pays européens de l’Est, en soutien à l’Ukraine, mais également les États-Unis, qui y voient une menace pour l’indépendance énergétique européenne et qui cherchent également à y exporter leur propre gaz naturel liquéfié. Pour être imbattable sur le sujet et comprendre les nombreux enjeux du gazoduc Nord Stream 2, tu peux regarder ce reportage vidéo de France 24 :

Ainsi, dans la crise actuelle, l’Agence internationale de l’énergie a pointé du doigt Gazprom pour les difficultés d’approvisionnement de l’Europe. En effet, malgré la raréfaction du gaz, et donc la flambée des prix du gaz, le géant russe n’offre pas de volumes supplémentaires. Beaucoup accusent la Russie de vouloir défendre le caractère indispensable du gazoduc Nord Stream 2 en soumettant l’Europe à une pression importante. En effet, la construction du projet est terminée, mais sa mise en fonctionnement dépend de l’approbation du régulateur allemand puis européen. La Russie espère donc mettre la pression pour accélérer le processus.

Pour avoir une vision plus globale des différents gazoducs et oléoducs européens, tu peux aller jeter un coup d’œil à notre article sur le sujet

Une hausse des prix du gaz, des conséquences multiples

Pour les ménages, la hausse des prix du gaz se fera sentir en particulier cet hiver. Néanmoins, la hausse de 12,8 % de ce 1er octobre est la dernière qu’ils ressentiront en France, car Jean Castex a annoncé le 30 septembre dernier que les prix seraient ensuite figés au niveau désormais atteint. En ce qui concerne les entreprises, certains industriels qui consomment beaucoup de gaz (sidérurgie, chimie, agroalimentaire) pâtissent déjà de cette flambée des prix. La facture d’électricité de l’industrie française devrait par exemple augmenter d’un tiers. 

Au-delà des industries fortement consommatrices de gaz, la hausse des prix va probablement avoir des effets en cascade : l’agriculture pourrait avoir des difficultés d’approvisionnement en engrais, entraînant une hausse des coûts de production. Les tensions vont probablement affecter les industries de la viande et des boissons gazeuses qui font déjà l’objet de pénuries de CO2. 

Cela illustre parfaitement l’interdépendance de tous les secteurs et l’importance majeure d’une stabilité des cours du gaz. Lorsqu’une flambée des prix a lieu, cela occasionne des bouleversements importants sur toute la chaîne de production, jusqu’à affecter la facture du consommateur. 

Un exemple à réutiliser en dissertation de géopolitique en prépa ECG

Avant tout, nous sommes là pour t’aider à progresser en géopolitique. L’exemple développé ci-dessus peut te servir dans de nombreux cas de figure, si tu en maîtrises les grandes lignes, cela peut être vraiment utile !

Les sujets sur l’énergie, à l’oral comme à l’écrit, sont nombreux et demandent de faire appel à des exemples historiques comme actuels. À ce propos, tu peux lire notre excellent article qui récapitule les notions clés sur l’énergie. Il y a notamment des sujets qui traitent de la volatilité des prix. L’exemple de la flambée actuelle des prix du gaz est exploitable et très pertinent dans un tel sujet. 

Une problématique importante liée à l’énergie est la question du pétrole ou du gaz comme arme géopolitique. Ici, tu as un exemple de ce que cette notion signifie, avec la pression infligée par la Russie grâce à sa position dominante. La flambée des prix du gaz peut également alimenter une réflexion sur les difficultés rencontrées par un pays dépendant pour certaines ressources. La France est particulièrement soumise à la hausse des prix car elle importe 99 % du gaz naturel qu’elle consomme.

Te voilà au fait de la crise actuelle des prix du gaz ! Tu auras peut-être l’occasion d’utiliser ces nouvelles connaissances dans ta prochaine colle !

À lire également : un article sur Rosneft, le pendant de Gazprom dans le pétrole.