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Dans cet article, Major-Prépa te propose de découvrir le témoignage de Paolo, étudiant à l’emlyon, ex-khâgneux et passionné d’art.

Paolo, tu as un parcours original et foisonnant. Peux-tu nous le détailler ?

Après un baccalauréat scientifique, option SVT, j’ai décidé de me diriger vers une prépa littéraire A/L. J’ai intégré celle de Janson de Sailly.

À l’issue des deux premières années, j’ai décidé de khûber pour essayer d’obtenir le concours de l’ENS. Évidemment, je ne l’ai pas obtenu, mais ayant réussi le concours de l’em, j’ai décidé de saisir cette opportunité, tout en m’inscrivant en parallèle dans un master de littérature italienne à la Sorbonne.

Je suis actuellement en 2A du parcours PGE et en train de finir mon master.

Pourquoi avoir décidé d’intégrer l’emlyon après ta prépa littéraire ?

C’est une très bonne question. Voulant travailler dans le monde de l’art, et notamment celui des galeries qui est intimement lié au monde financier, je me suis dit que l’em pourrait m’offrir certaines opportunités que la faculté de lettres ne saurait m’apporter.

Es-tu satisfait de ton choix ?

Je ne pense pas pouvoir affirmer que je le suis. Il faudra plusieurs années pour mesurer si ce choix était pertinent.

Aujourd’hui, je n’ai pas le recul nécessaire pour juger de manière objective la question.

De quelle façon penses-tu que ton parcours est un atout ou, à l’inverse, un désavantage en école de commerce ?

Je ne pense pas que mon parcours soit significatif dans ma scolarité à l’école. En réalité, cela tient plus à un état d’esprit et à une adéquation avec l’école de commerce en général. Je ne suis pas partisan de la pédagogie établie, mais je pense qu’il s’agit plus d’une question personnelle qu’un vrai désavantage lié à ma formation littéraire.

Certains de mes camarades issus de prépa A/L se plaisent énormément et réussissent brillamment les cours, malgré leur décalage initial avec les élèves issus de prépa commerce.

Tu as fait ton stage dans une galerie d’art. Comment cela s’est-il passé ?

Le stage a été l’une des expériences les plus significatives de ma courte vie. J’ai pu confronter mes fantasmes avec la réalité et apprendre beaucoup plus en six mois qu’en quatre ans de fréquentations de galeries en tant que spectateur.

Même si mon caractère a pu causer certaines incompréhensions, j’en ressors plus mature et foncièrement grandi.

Dans quelle mesure faire une école de commerce est nécessaire pour comprendre le marché de l’art ?

Je ne pense pas qu’une école de commerce soit nécessaire pour comprendre le marché de l’art. Par contre, elle peut aider à sa compréhension et à certaines logiques macroéconomiques, qui échappent parfois à l’étudiant issu de l’histoire de l’art.

Tout dépend du rôle que l’on veut tenir dans ce milieu très fermé.

Quelles sont les dynamiques propres au marché de l’art ?

Elles sont multiples et il faudrait une réponse plus longue pour les explorer au mieux. Cependant, il est important de retenir que c’est un marché assez singulier, fermé et opaque. Il fonctionne selon des logiques spéculatives très fortes, qui aboutissent à la création de valeurs marchandes parfois éloignées de la véritable valeur artistique.

Heureusement, le temps fait toujours son affaire et vient rétablir un certain équilibre.

Vers quel domaine professionnel souhaites-tu te diriger ?

Celui de la culture, même si ce mot a un peu perdu son sens. Idéalement, dans le domaine des Beaux-Arts, même si je ne sais pas encore.

Quel conseil souhaites-tu donner aux littéraires qui hésitent à intégrer une école de commerce ?

Réfléchissez bien à l’engagement financier que cela représente. Si vous souhaitez travailler dans la culture, qui est un secteur aux rémunérations peu avantageuses, peut-être que ce n’est pas le meilleur calcul.

Et à ceux qui veulent se lancer dans le milieu de l’art ?

N’hésitez pas à vous imposer. C’est un milieu qui fonctionne sur une exploitation permanente des derniers arrivés. Il faut savoir accepter de mettre des limites et de se solidariser.

Un grand merci à Paolo qui, nous l’espérons, t’aura aidé·e à y voir plus clair à propos du secteur de l’art après une prépa littéraire puis une école de commerce ! Tu peux retrouver le témoignage de Paul, qui a également effectué une prépa littéraire avant d’intégrer l’emlyon, fondateur d’Ecolucide !