Augustin

CentraleSupélec… Voilà un nom qui fait rêver de nombreux préparationnaires ! Dans ce nouvel opus de nos témoignages, retrouve aujourd’hui celui d’Augustin, étudiant à CentraleSupélec après deux années de MP. Stress, difficultés et tips, voilà les points qui seront abordés tout au long de cet article.

Avant la prépa 

Ton parcours avant d’entrer en prépa ? 

Je viens du lycée Institution Saint-Malo, dans lequel j’étais en série S, avec une spécialité Maths en terminale. Si j’avais pour habitude de me situer aux premiers rangs de la classe dans les matières scientifiques, j’éprouvais certaines difficultés notables dans les matières dites littéraires.

J’ai obtenu une mention Très Bien au baccalauréat (que je n’ai pas passé à cause de la Covid) avec les notes suivantes (qui ont été boostées grâce au contrôle continu) :

  • Français écrit : 10
  • Français oral : 18
  • Histoire-Géographie : 16
  • Maths : 20
  • Physique : 20
  • SVT : 19
  • Anglais : 19
  • Espagnol : 17
  • Philo : 13
  • Spé maths : 19

Grâce à mes excellentes notes, notamment en mathématiques et en physique, j’ai pu intégrer relativement facilement une classe préparatoire.

Ton été qui a précédé ton entrée en 1/2 ?

Pendant les vacances d’été, la prépa nous recommandait certains travaux afin de nous préparer à la rentrée en septembre. Ainsi, nous avions par exemple une fiche d’exercices de mathématiques, tous plus calculatoires les uns que les autres, ce qui, avec du recul, peut s’avérer très utile en vue de ne pas perdre ses réflexes. Et pour cause, l’année commence très vite en prépa et il est inutile de prendre du retard pour ce genre de détails…

Par ailleurs, j’ai lu les trois œuvres du corpus de français, sans pour autant prendre de notes. En effet, le corpus de français changeant chaque année, j’ai décidé de ne pas investir un temps particulièrement important à cette matière au cours de ma première année.

Enfin, last but not least, j’ai fait en sorte de profiter un maximum des vacances. C’est d’ailleurs ce que je recommande dans la mesure où les deux années qui suivent vont être denses, alors mieux vaut arriver en forme et être reposé physiquement et intellectuellement. 

Ton expérience prépa 

Tes notes aux écrits ? 

Mines-Ponts :

  • Maths 1 : 12
  • Maths 2 : 15,9
  • Physique 1 : 11,9
  • Physique 2 : 12,9
  • Chimie : 15,7
  • Option Info : 17,8
  • Info commune : 17,7
  • Français : 11,6
  • Anglais : 15

Centrale :

  • Maths 1 : 13,5
  • Maths 2 : 13,4
  • Physique 1 : 15,2
  • Physique 2 : 15,2
  • Option Info : 15,5
  •  Info commune : 16,8
  • Français : 11,5
  • Anglais : 15,1

ENS :
Je n’ai pas conservé mes notes, mais je me souviens de quelques-unes :

  • Français : 6
  • Maths C : 13,1
  • Maths D : 8

Enfin, j’ai eu autour de 12 à l’épreuve de Maths A ainsi qu’en physique, ce qui m’a par ailleurs permis d’être admissible à l’ENS Lyon et Paris-Saclay.

Comment as-tu vécu ta première année ? 

La première année fut pour moi la plus difficile sur le plan mental. Effectivement, si je n’ai pas eu beaucoup de mal à m’adapter au nouveau rythme de travail dans les matières scientifiques (j’ai notamment ressenti une transition de niveau plutôt progressive et loin des stéréotypes parfois entendus au lycée), j’ai en revanche eu beaucoup de mal avec le français.

Et pour cause, après un blocage lors du premier DS, le français est devenu un sujet sensible tout au long de l’année, et plus particulièrement à l’occasion des quelques merveilleuses khôlles en la matière. Personnellement, j’ai eu beaucoup de mal à traverser ces moments, mais j’ai fini par me dire qu’il était mieux que je fasse un travail de mauvaise qualité, plutôt que de ne rien pouvoir écrire du tout et me prendre la tête avec ça.

À part ça, je n’ai pas eu de difficultés particulières pour aborder cette première année, à l’exception d’une baisse de motivation qui s’est répercutée sur mon rythme de travail en fin d’année. Effectivement, Covid-19 oblige, les périodes en distanciel ne m’aidaient pas à conserver mon focus et il était plus difficile de résister à la tentation de la procrastination.

Ainsi, d’une manière générale, j’ai eu l’impression que la première année de prépa était une année de préparation à la deuxième année. En effet, c’était l’occasion de tester différents modes de travail. C’est d’ailleurs ce que je recommande à tous les préparationnaires en première année : profitez de celle-ci afin de tester vos méthodes, vos organisations et ainsi trouver votre solution miracle qui vous accompagnera vers les concours et l’admission à l’issue de votre deuxième année.

Personnellement, j’ai remarqué que je travaillais mieux seul dans mon studio, plutôt qu’en groupe dans une salle de classe. 

Quel a été le programme de ton été pré-3/2 ?

Tout d’abord, j’ai profité de ces vacances pour travailler les cours de fin d’année sur lesquels j’avais manqué de concentration. Reprise des derniers chapitres, des DS, polys d’exos, mon objectif était d’attaquer la deuxième année sur des fondations solides et complètes. 

De plus, j’ai également lu les trois œuvres du nouveau corpus de français, là encore sans prendre de notes… Avec du recul, j’aurais probablement dû en faire sachant que j’ai fini par le faire pendant l’année…  

Enfin, j’ai fait en sorte de prendre une grosse pause de travail pendant le mois de juillet, ce que je ne regrette pas ! En effet, dans la mesure où la deuxième année est encore plus dense et rapide que la première, arriver reposé·e et prêt·e, aussi bien physiquement que mentalement, est un élément éminemment important. L’hygiène de vie en prépa est véritablement un point pouvant faire la différence à l’arrivée. 

Comment s’est déroulée ta deuxième année ?

Premièrement, j’ai trouvé la marche de la deuxième année beaucoup plus importante et difficile que celle de la première. Principalement en physique, où le programme était beaucoup plus dense qu’en première année. Néanmoins, je l’ai également trouvée beaucoup plus intéressante ! De plus, si j’ai ressenti une croissante augmentation de la difficulté en mathématiques, cela restait toutefois dans la continuité de la première année.

Pour ce qui est de la méthode, j’ai fait l’acquisition d’un tableau blanc, et ce fut pour moi le meilleur investissement possible ! En effet, ce dernier me permettait de travailler mes cours efficacement, sans me contenter de juste relire mes notes. Si cela semble être un bon mode de travail, je conseille vivement de le tester, car pour moi, ce fut fructueux !

Comment as-tu organisé tes révisions ? 

Pour ma part, j’ai commencé mes révisions début janvier, ce qui est assez tôt, sachant qu’on était seulement à la moitié du programme de deuxième année. Cela me permettait de retravailler les chapitres de première année et ceux de deuxième année en parallèle du programme en cours.

Dès lors, dans la mesure où j’avais du temps devant moi, je me contentais de réviser un chapitre de maths et un de physique par semaine, ce qui me permettait d’avancer tout en évitant une surcharge de travail. Je dirais que cette organisation m’a permis une répartition efficace de mes révisions, et donc d’éviter le coup de panique à quelques semaines des concours.

Et pour la période de révisions avant les concours ? 

Effectivement, juste avant le début des épreuves écrites, nous avions deux semaines dédiées aux révisions. J’ai choisi de rester sur place pour rester concentré sur le travail au maximum, plutôt que de rentrer chez mes parents. Sachant qu’en plus de cela, les vacances scolaires avaient lieu pendant la deuxième semaine de révision.

À la différence du reste de l’année, je suis allé dans notre salle de classe habituelle pour mes révisions, car je savais que je ne pouvais pas travailler autant dans mon studio. Nous étions une dizaine à travailler dans la même salle, ce que j’ai trouvé bien plus motivant que de travailler seul, bien que je travaillais dans mon coin.

La première chose que j’ai faite, et qui me semble indispensable, fut d’établir un planning de révisions pour les deux semaines. J’ai dédié la première semaine au travail des cours et la deuxième aux sujets de concours. Après réflexion, la révision des cours était plus un moyen pour moi de me rassurer sur ma connaissance du cours, sachant que je l’avais déjà beaucoup retravaillé dans l’année. Ainsi, j’aurais potentiellement pu passer plus de temps à faire des sujets de concours.

Comment as-tu géré le stress des concours ?

Premièrement, ma règle d’or pendant les écrits était de ne pas toucher à mes cours. En effet, cela m’aidait à penser à autre chose entre deux jours d’épreuves. Après chaque journée d’épreuve, je retrouvais des amis de ma classe pour faire de l’ultimate, ce qui était un super moyen de décompresser. 

Subséquemment, le second point majeur était de réussir à ne pas s’attarder sur les épreuves passées. Surtout lorsqu’on éprouve un sentiment mitigé vis-à-vis de celles-ci. Ressasser le passé ne sert à rien et il faut absolument réussir à passer à autre chose et switcher sur l’épreuve suivante. Bien évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire !

Il faut garder en tête qu’on peut être admissible à un concours en ayant complètement raté une, voire plusieurs épreuves. 

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes préparationnaires en herbe ? 

Ce que je recommande à toutes les personnes qui sont en prépa, c’est de s’accorder un vrai moment de pause dans la semaine. Pour moi, c’était le samedi en fin d’après-midi. J’en profitais pour faire un peu de sport avec un ami sur Discord (les habitudes du confinement sont restées) et discuter un peu de la semaine, avant de m’octroyer un dernier moment de break avec une petite séance cinéma sur mon ordinateur.

Je pense qu’il est absolument nécessaire d’avoir un moment où vous pouvez totalement vous déconnecter du travail. En fonction de votre détermination et de votre énergie disponible, vous pouvez bien évidemment vous accorder plus de moments de pause au sein de la semaine. L’essentiel, c’est que vous soyez capables de tenir sur la durée, donc rien ne sert de travailler non-stop pendant un mois si vous n’êtes pas capables de tenir le rythme.

Adaptez vos semaines au fur et à mesure que vous connaissez vos capacités de travail et vous arriverez à exploiter au mieux votre potentiel. 

La vie à CentraleSupélec 

Les cours ?

La première année à CentraleSupélec est plutôt généraliste. La moitié des cours est en tronc commun, que ce soit ceux de sciences (probabilités, statistiques, équations aux dérivées partielles, physique quantique, etc.) ou les nouveaux vis-à-vis de la prépa (finance, gestion d’entreprise, etc.).

Le reste des cours est un peu à la carte et ces cours sont uniquement scientifiques (mécanique des fluides, mécanique des solides, électronique, réseaux et sécurité, etc.). Le choix des cours est beaucoup plus diversifié en deuxième année, avec beaucoup plus de cours de soft skills.

En ce qui concerne l’emploi du temps, les journées vont généralement de 8 h 30 à 17 h, du lundi au vendredi, sauf le jeudi où l’après-midi est consacré aux sports et aux associations. En revanche, les horaires de cours seront un peu différents à partir de l’année 2023-2024.

Pour autant, la présence n’est pas obligatoire dans la plupart des cours/TD, ce qui fait que l’on peut toujours avoir une certaine flexibilité sur notre façon de travailler.

La vie étudiante ?

À la différence de la prépa où vous n’avez que peu de temps pour faire ce qu’il vous plaît, vous aurez un choix immense d’associations pour profiter de la vie en école d’ingénieurs. Par exemple, à CentraleSupélec, il existe un peu plus d’une centaine d’associations. Que ce soit sur le plan humanitaire, tech, art, sport… En bref, vous trouverez forcément de quoi vous tenir occupé·e·s pendant le reste de votre scolarité.

C’est aussi l’occasion pour vous de développer de nouvelles compétences que vous n’obtiendrez jamais à l’aide de cours purement techniques. Communication, management de projets, organisation d’événements, et pas mal de team building sont au programme !

Ce qui te plaît à CentraleSupélec ?

L’avantage principal de CentraleSupélec est la taille des promotions (environ 1 000 élèves par année). Cela permet à l’école de proposer un large éventail de cours, que ce soit en science, en finance ou en gestion. Il est donc facile d’explorer différents domaines, ce qui est un avantage notable lorsqu’on ne sait pas vraiment quoi faire après la prépa.

Par ailleurs, le fort développement de la vie associative fait du campus CentraleSupélec un lieu dynamique et en perpétuelle vie aussi bien en semaine que le week-end ! 

Le mot de la fin ?

Pour conclure, je dirais qu’il faut garder en tête que si vous êtes arrivé·e·s en prépa, c’est que vous en avez les capacités. « Douter, c’est penser, et penser, c’est être nous », disait Descartes. Alors, n’oubliez pas que cela est normal, on passe tous par ces moments-là !

De plus, ce que vous vivez à l’occasion de vos deux, voire trois années de prépa vous forgera des skills qui vous aideront toute votre vie.

Même si vous faites face à des moments très difficiles pendant votre prépa, ce qui arrive très régulièrement, sachez que quand tout cela sera fini, vous pourrez être très fier·e·s de ce que vous aurez traversé, et vous garderez sans aucun doute de très bons souvenirs de la prépa.

Te voilà maintenant prêt·e à affronter les prochains mois avec, en ligne de mire, l’accession à l’école de tes rêves !