Il y a quelques jours, Donald Trump vantait son bilan comme le meilleur bilan de l’histoire des Etats-Unis, faisant ainsi éclater de rire la tribune de l’ONU. Comme un début de sortie de la pénombre pour certains, comme un moment passé trop vite pour d’autres, Donald Trump arrive à mi-mandat. L’heure est au bilan pour un président des plus exposés dans les médias, ayant pour beaucoup multiplié les bourdes et contribué au renivellement des frontières et multiples divisions.

Afin de rebondir sur l’article précédent sur l’après Obama, Major-Prépa te propose aujourd’hui de dresser le bilan d’une question incontournable tant pour les écrits que pour les oraux

Deux ans de Trump: un bilan à mesurer

Des résultats économiques à l’apparence trompeuse

Avant les élections présidentielles de 2016, l’économiste Paul Krugman déclarait «Si Trump est élu, l’économie américaine va s’écrouler et les marchés financiers ne vont jamais s’en remettre». Avait-il raison ?

Bientôt deux ans par l’investiture de Trump, les résultats économiques des Etats-Unis présentent en vitrine une croissance à 4% et un chômage au plus faible depuis des années. Même si Trump s’attribue ces résultats à sa seule action, beaucoup estiment cependant que la gestion de la crise de 2008 et le rôle clef de la Banque centrale ont majoritairement joué dans le redressement du pays. Mais néanmoins, les chiffres de la croissance américaine s’expliquent aussi par la baisse drastique des charges sur les entreprises et les taxes sur les ménages, au centre d’une série de mesures phares de Trump. Au niveau du commerce, les nouveaux tarifs en vigueur et le repli des Etats-Unis sur eux-mêmes s’est pourtant traduit par une augmentation de 9.3% des exportations sur 2 ans et les investissements ont quant à eux progressé de 7,2%. De quoi rendre les américains heureux ?

Ces chiffres mirobolants, se heurtent à certaines réalités et échecs.

La croissance économique cache en profondeur une décélération de la consommation et un creusement du fossé des inégalités avec la multiplication des emplois précaires. Autre échec de la politique économique de Trump est la tentative de démantèlement de l’Obamacare, le président américain Trump n’ayant pas réussi à réformer le système de santé tel qu’il le voulait, ce qui aurait assurément continuer d’augmenter les inégalités sociales.

Remettons en perspective ces chiffres : cette croissance s’est donc faite au détriment de nombreux sacrifices. Pouvons-nous plus largement attribuer cette croissance à des résultats conjoncturels plus généraux ? La croissance est revenue dans la majorité des pays occidentaux, donc en terme de compétitivité, les Etats-Unis n’ont pas tant gagné que cela, voyons donc ce que cela donne en politique intérieure.

Un président qui divise

On vient de le voir les chiffres économiques devraient en apparence satisfaire les américains. Or les indices de popularité de Donald Trump sont en nette baisse. Ses mesures migratoires, parmi lesquelles on retrouve la fin du programme DACA, la séparation des familles de migrants, et les interdictions de séjour de migrants venants de certains pays arabes, n’ont certainement pas joué en sa faveur, dans un pays issu du melting pot. Plus encore, certaines de ses sorties médiatiques ont entaché son image : son manque de positionnement face aux manifestants néonazis de Charlottesville du 12 aout 2017 l’ont fait perdre bon nombre de supporters. Trump s’est par ailleurs attiré les foudres des sympathisants LGBT en annonçant que les personnes transgenres ne seraient plus admises à l’armée fin juillet 2017. Enfin, sur la question du patriotisme, Trump et sa « dog-whistle policy » envers le joueur de football américain Colin Kaepernick, ou sa récente sortie sur Twitter contre la mégastar du basket LeBron James, ont divisé les américains sur la question du patriotisme.

Scène internationale

Sur la scène internationale, Donald Trump s’est illustré à plusieurs reprises : crise coréenne, iranienne, retrait des accords de Paris de la COP 21, Jérusalem, impossible réconciliation avec la Russie…

Sur la gestion des crises, le monde n’est pas passé loin d’une guerre atomique avec les nord-coréens, mais fort heureusement celle-ci s’est soldée par une rencontre historique à l’été 2018 entre Trump et Kim. Par cette crise, Trump nous a rappelé combien il avait le sang chaud, et que la situation géopolitique mondiale dépendait en partie de son humeur. Sur le plan environnemental, Trump a gardé sa ligne de conduite, accusant le réchauffement climatique d’être une invention des asiatiques, en ne nommant que des climatosceptiques dans son gouvernement, et surtout en sortant peu après son investiture des accords de Paris de la COP 21, une catastrophe pour la planète.

Côté diplomatie, Trump a réaffirmé ses liens avec Israël, en transférant l’ambassade américaine à Jérusalem, s’attirant les foudres de la communauté internationale. Conjointement avec Israël, les Etats-Unis se sont aussi retirés de l’UNESCO. Les Etats-Unis sont alors plus que jamais en retrait sur eux-mêmes, confère le retrait des accords tarifaires avec l’Amérique du Sud ou le début de construction du mur avec le Mexique. Autant on pouvait affirmer qu’avec Reagan « America is back » dans le monde, mais ce slogan ne peut s’appliquer à la politique de l’actuel occupant de la Maison Blanche.

En conclusion

Que retenir du bilan de Donald Trump ? Ce dernier critiquait Barack Obama en moquant le fait que ce dernier passait son temps à jouer au golf : il a été prouvé que Donald Trump passait au moins 6 fois plus de temps que son prédécesseur à enchaîner les puts… à méditer !